Messages : 297 Date d'inscription : 02/01/2011 Age : 29 Pseudo : Levialhem. Littie.
Sujet: Leave to return better. Dim 22 Jan - 20:19
Leave to return better.
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Sa svelte silhouette se mouvait dans les fines ombres de la nuit tombante, un peu à la manière de celle d'un chat : tout en souplesse. Il avait éprouvé le vif besoin de sortir prendre l'air, de s'aérer un peu dans les rues de NightField même si ces dernières étaient loin d'être réputé être sûr. Cela faisait un petit moment qu'il ne s'était pas aventuré aussi loin, ses plus longs trajets consistant à aller se procurer de quoi survivre à l'épicerie du coin. Il y avait des risques à avancer sans armes, mais les deux qu'il avait possédés n'était plus qu'un tas de métal inutilisable. Aussi progressait-il avec une infinie prudence : tomber sur un gang de malfrats dans son état était plus que risqué, surtout si ceux-là -et il y avait de fortes chances- étaient armés de fusils d'assaut. A moins qu'il ne les désarme... ce qui était difficile, il ne fallait pas rêver non plus.
Le bruit assourdissant des vagues venant frapper les rochers attira son attention, le sortant de ses pensées. Il avait avancé jusqu'ici. Bien plus loin que prévu, et le pire dans tout ça était qu'il ne s'en était même pas rendu compte. Haussant les épaules, il s'approcha des escaliers constitués de planches de bois menant en bas, vers le banc de sable nommé plage. Il ne s'y était jamais trop attardé, passant la majorité du temps à côté sans prêter la moindre attention à cela, si ce n'était pour jeter un bref coup d'œil sur la vaste étendue d'eau grisâtre qu'il ne trouvait pas vraiment attirante. Cependant, aujourd'hui était différent. Ses pas venaient de le conduire là, en bas de la falaise, sur le sable qui cédait sous son poids, laissant des traces distinctes et nettes derrière lui en preuve de son passage. Était-ce le destin ou une quelconque force supérieure qui l'avait conduit ici. Non, bien sûr que non. Poussant un long soupir, le jeune Malvienn glissa ses mains dans ses poches, regardant droit devant lui l'écume venir se poser puis disparaitre sur la crique. Serrant les dents, il glissa alors son champ de vision sur la droite, pointé sur les falaises. Une fine forme s'y mouvait, sans qu'il ne puisse correctement la définir. Il plissa les yeux, tentant ainsi d'affiner sa vue vers la pâle silhouette.
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La jeune femme à la claire chevelure marchait d'une bien étrange façon, se rapprochant de plus en plus du bord de la falaise. C'était sa décision. Son plan. Ce n'était pas un suicide. Plutôt une solution à ses soucis. Un quitte ou double décisif. Son pouvoir lui avait prédit cela, aussi allait-elle tenter le tout pour le tout. Et elle savait que ceci serait une réussite, elle en avait la conviction. Ses pieds quittèrent le sol, et elle tomba...
Le Malvienn la fixa avec une lueur de surprise dans ses yeux à la couleur particulière, la regardant chuter avant de rentrer brusquement en contact avec la mer. Il marqua un temps d'hésitation, pesant vaguement le pour du contre. Il aurait pu la laisser se noyer. Mais il ne le fit pas. Quelque chose lui disait d'intervenir. Laisser tomber sur le sable humide son manteau et se glissant or de ses chaussures, il alla à son tour à la rencontre de la mer à la température trop basse à son goût. Dans une éclaboussure d'H2O et d'ions majoritairement halogènes, il passa sous la surface turbulente de la mer. Oscillant entre le fait d'ouvrir ou non les yeux pour repérer le corps de l'individu de sexe féminin, il se décida enfin à le faire, guettant une forme sombre dans le flou de la mer. Pas là. Là non plus. Là bas. Plissant les yeux, luttant pour ne pas les refermer et la perdre, il se propulsa en avant. Par chance, le Malvienn avait toujours été bon -si ce n'est un excellent- nageur, et il parvint à se retrouver à son niveau en un rien de temps. Sans attendre plus longtemps, il tira la noyée vers lui, passant solidement son bras autour de sa taille pour la serrer contre lui, augmentant ainsi son emprise pour éviter de la lâcher ou de céder sous son poids alourdi par l'eau. Crispant la mâchoire, il accéléra son allure de nage, regagnant immédiatement la surface pour lui permettre de remplir un tant soit peu ses poumons d'oxygène. Crachant avec un certain dégout l'eau salée qui s'était infiltré edans sa bouche, il regagna en quelques larges mouvements la plage, manquant de tomber à genoux lorsqu'il rentra en contact avec le premier pan de sable avec lequel il eut pied. Rehaussant un peu celle qu'il connaissait sous le nom d'Alice, il fit passer son bras autour de ses épaules, continuant de la maintenir pour la trainer un peu plus loin sur la plage, loin de l'écume des vagues et de la mer. Hors de danger, il finit par la laisser choir sur le sable humide, la laissant reprendre toute seule son souffle. Elle devait bien en être capable, et il n'avait guère envie d'appliquer un quelconque geste de soin. Regagnant ses chaussures, il fouilla dans les poches de son manteau pour en tirer un paquet de cigarettes et un briquet. Insérant la cigarette finement roulée entre ses lèvres, il alla glisser sur les épaules de sa ''rescapée'' son manteau -sait-on jamais si l'hypothermie la guettait-. Se laissant tomber à côté d'elle, il porte négligemment son briquet vers le tabac et tira une première bouffé de nicotine. Et un fin rire le prit, secouant ses fines épaules, avant de se pencher en avant et de lui siffler d'une voix suintant d'ironie.
« Je disparais un mois et il te pousse déjà des envies de suicide, ma belle Alice ? »
Un mois entier à rester cacher, déjà. Dans un geste délicat, il retira ses longs cheveux de son visage, la contemplant attentivement. Puis il ferma un instant les yeux, retraçant ses solutions et ses promesses qu'il avait envisagé durant sa convalescence. Recroquevillé sur son lit à moitié souillé par son propre sang, il avait longtemps médité là-dessus... Ses gestes attentifs se stoppèrent, il détourna le regard d'elle avant de se relever, s'éloignant d'un pas. Il s'était laissé adoucir. Oh, oui, de doberman il était passé à un pinsher. De vautour à moineau. De guépard à chaton. Grande différence de taille et de force, il ne valait désormais presque plus rien. Markus le lui avait bien fait remarqué, et il avait perdu face à lui. Il devait redevenir ce qu'il avait été. Quelqu'un de plus imposant. Quelqu'un de puissant. Quelqu'un qui n'obéissait plus contre son grès. Il devrait faire un effort pour monter les niveaux, et régler certains problèmes qui s'avéraient majeur. En commençant par Elle. Sa mâchoire se crispa et son regard devint dur, presque cruel. Devait-il vraiment prendre cette décision ? Oui. Il ne voulait plus la voir, c'était terminé entre eux. Car durant ce mois, il ne s'était jamais senti aussi bien, regagnant une solitude qu'il redoutait pourtant avant. Il s'était senti maître de lui-même. Il s'était senti lui-même, tout simplement. Qu'est ce qu'il n'avait pas fait pour subvenir à ses envies. Allez sauver des gens qu'il n'appréciait pas, juste pour Elle ? Faire un putain d'effort pour ne pas descendre immédiatement d'autres individus qu'il haïssait tant, juste parce qu'il s'agissait de bonnes connaissances à Elle ? Il avait été jusqu'à quémander leur aide, merde ! Sans oublier un tas d'autres trucs qu'il ne se permettrait plus. La sale manipulatrice, il aurait dû s'en douter depuis le départ, au final il n'aurait même pas eu besoin de lui offrir un chien : elle en possédait déjà un. Frustré, il alluma une nouvelle cigarette. Lorsque son regard recroisa le sien, et qu'il perçu le bref mouvement qui agita ses lèvres, il prit la parole avant qu'elle n'eut le temps de prononcer le moindre mot, parlant d'une voix qu'il n'avait encore jamais utilisé avec elle : sèche, au bord de l'agressivité et ne témoignant aucun scrupule.
« Non. Laisse tomber. C'est terminé, je ne veux plus rien entendre. »
Il secoua lentement la tête, plissant ses yeux en soutenant sans le moindre problème ses yeux verts pigmentés d'éclats argentés. Non. Il ne voulait même plus recroiser la lueur apaisante de son regard. Et un terrible doute persistait en lui : et si elle l'avait fait exprès ? Si elle avait sauté dans l'unique but que LUI vienne LA sauver, réapparaissait ainsi tout juste au bon moment ? La coïncidence était trop grande pour être vrai : Elle l'avait faussé avec l'aide de son don radioactif. Et il lui en voulait encore plus.
« Je n'ai jamais compris pourquoi tu m'avais choisis... »
... pour être ton clébard. Il lui tourna alors le dos, ne lui lançant pas le moindre regard. Et lorsqu'il sentit le frêle contact de sa main sur son bras, il se contenta de se dégager en soupirant. Ça ne servait à rien d'insister, elle devrait comprendre d'elle-même, ou user de son pouvoir si elle ne comprenait toujours rien. Il l'entendait parler, il l'entendait balbutier, mais ces mots lui étaient imperméable. Oh, elle devait sans doute lui donner les raisons de son choix - ce qui l'avait poussé à rester à ses côtés - mais il n'en avait que faire. De toute façon, son discours devait déjà être programmé dans sa tête : elle ne devait dire que ce qu'il voulait entendre, ce qui constituait en soit une autre raison pour ne pas écouter ses propos. Il pressa un peu le pas, lui démontrant une dernière fois que leur histoire venait de s'achever. C'est terminé.
Il savait éperdument qu'elle serait capable de se retrouver quelqu'un en un rien de temps. Il n'en doutait pas le moindre du monde, elle saurait se débrouiller sans lui sans se laisser abattre. De toute façon, son pouvoir devait bien lui dire maintenant que ça ne servait à rien de s'acharner après lui. Elle finirait par trouver quelqu'un de bien. Quelqu'un de plus clean que sa personne. Quelqu'un qui lui correspondrait un peu mieux, tout simplement. Ainsi, il s'éloigna de la plage, se dirigeant aveuglement il ne savait trop où...
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Une jambe balançant dans le vide, il regardait droit devant lui, posté en haut d'un bâtiment. Seul. Il se retrouvait de nouveau seul. Poussant un bref soupir, il tira de sa poche une pochette en plastique, agrémentant finement le tabac de sa cigarette d'un peu du chanvre indien plus connu sous le nom de cannabis. Il la porta à sa bouche, en retirant une volute de fumée opaque et éphémère qui alla se perdre dans la noirceur de la nuit, sous son regard attentif. Il aimait bien regarder la vapeur à moitié toxique se confondre dans le souffle du vent, et dessiner au-dessus de sa tête de lourdes arabesques. Respirant machinalement la douce odeur qui se dégageait de la drogue, il ferma un instant les yeux, cachant ses iris d'un bleu électrisant. Quand il les rouvrit, sa décision était prise. Lewis revenait sur le devant de la scène, au regard obscur de cette ville à l'ombre du monde. Enfin.
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