CRÉDULE, JOUEUSE, FOLLE, DÉSOBÉISSANTE, REBELLE, AUTORITAIRE, MESQUINE, CASSANTE, BLESSANTE, FROIDE, POSSESSIVE, JALOUSE, PÉNIBLE, IMPULSIVE, ARROGANTE, GUEULARDE, JAMAIS CONTENTE, RÊVEUSE, IMAGINATIVE.
Commençons d’abord par son premier trait de caractère. Alexie est particulièrement crédule, elle répète souvent qu’elle a besoin de le voir pour le croire, mais il lui est facile de lui faire gober tout et n’importe quoi, elle se dit que ça peut être possible, que ceci pourrait s’avérer être vrai, alors qu’il ne l’est pas, elle ne sait pas faire la différence entre la vérité et le mensonge, comme si elle pouvait être manipulable, mais non elle savait quand même se rendre compte de si on jouait avec elle ou non. D’ailleurs, un peu manipulatrice sur les bords, elle voudra se mettre en poche un maximum de personne, sans pour autant les apprécier, en fait il lui est difficile d’apprécier qui que ce soit, elle n’aime personne, et sait qu’elle n’a besoin de personne pour réussir sa vie, elle se sent parfaitement à la hauteur, sait qu’elle peut y arriver sans l’aide de personne, Alexie est une grande fille désormais, elle sait se démerder toute seule, plus besoin de lui tenir la main pour qu’elle avance. Autrement, Alexie voit le mal partout, elle ne veut avoir confiance en personne, elle ne se confie à personne, et je me rends compte qu’il y a énormément de fois le mot « personne » dans ce texte, comme quoi. Enfin pour continuer, très peu loquace, elle n’ose jamais dire ses sentiments, et donc préfère rester stable dans sa position, ne montrant pas ce qu’elle est véritablement. S’il y a quelque chose de potable sous cette carapace, ce qui risque pas d’ailleurs, non Alexie se montre vraiment, dit ce qu’elle pense de quelqu’un quand elle le pense, sait se défendre que ce soit physiquement ou verbalement, elle sait même construire des phrases avec des verbes et un sujet, sisi. Autoritaire, elle se montre directe et commandante lorsqu’il le faut, elle sent le danger, sait quand un truc va mal se dérouler, comme si elle avait un sixième sens, en plus des cinq précédents, et pourtant non, juste de la déduction, simplement. La miss a la réplique cinglante, elle n’a pas peur des insultes, n’a pas peur des menaces et n’a pas plus peur de ce que peuvent dire ou penser les autres sur elle. Un peu garçon manqué sur les bords, il lui arrive de se montrer brutale et tête brûlée, têtue comme une mule, bornée comme une DEL électrique, son sang est plus que bouillant, très impulsive, elle fonce tête baissée sans vraiment réfléchir, et bien sûr défonce tout sur son passage. Cependant il lui arrive de se servir de son cerveau et de sortir des vannes cassantes, blessantes, qu’il est quasiment impossible de trouver ailleurs que dans son cerveau en surchauffe. Alexie est toujours là à chercher la petite bête qui pourra agacer l’autre et le faire péter un câble pour enfin voir son point faible, ensuite elle le pousse à bout, le fait réfléchir sur sa véritable existence, puis s’en va, comme si rien ne s’était passé, comme si elle n’était qu’un rêve passager, et pourtant.

Alexie est particulièrement jalouse, elle balance des insultes à tout va lorsque quelqu’un a quelque chose que elle n’a malheureusement pas, elle veut toujours avoir plus que ce que peuvent avoir les autres, Alexie est loin d’être parfaite, elle est comme le temps, imparfait. Toujours à critiquer ce qui l’entoure, la rousse n’est jamais, et je dis bien jamais et j’insiste sur ce mot, contente, satisfaite, pour elle rien ne peut atteindre le nirvana, rien peut atteindre le septième ciel, pour elle rien ne peut être parfait, il y a toujours un truc à améliorer, un truc à refaire, à changer, il y aura toujours un truc qui clochera dans la chose, c’est ainsi. Elle doit être perfectionniste, ça doit être ça. A cause de son passé douloureux, elle redoute le feu, les flammes, et tout ce qui brille et brûle. Autrement elle sait se montrer douce et agréable avec les animaux, la forêt, les trucs qui sont pas bruyants et qui évitent de lui briser les ovaires. Alexie Esther Vanderbeelt est une éternelle casse-couille de la vie, et évidemment elle l’assume pleinement.

On va commencer le récit par la phrase banale utilisée dans tous les contes de fée qu’on raconte le soir, avant de s’endormir, aux petits n’enfants. Il était une fois. Sisi c’est ça la super phrase magique qui est écrite pour commencer les histoires de prince et de princesse.
Il était une fois, alors qu’un incendie faisait rage, une jeune gamine âgée de cinq ans à peine, qui courait et hurlait à la mort. Seule au monde, couverte de suie, triste et perdue, elle était assise cul sur ses mollets, la tête retenue par ses mains, elles-mêmes retenues par ses coudes, eux-mêmes tenus par ses cuisses. Elle versait un tas de larmes, pleurant à s’empêcher de respirer, elle sentait autour d’elle une foule de personne hurler, courir, demander leur famille. Eux au moins avaient l’espoir de retrouver leur famille ; Alexie ne l’avait plus. Sachant que son père était à l’autre bout de l’Angleterre, en train de fricoter avec on ne sait quelle catin de luxe, alors que ce connard les avait abandonnées, sa mère et elle, Alexie rêvait de le revoir, seulement pour se sentir un peu protégée. Entourée de gens fous, apeurés par ses flammes qui léchaient les bâtiments en feu, qui s’effondraient à chaque seconde, dans un fracas terrible, engloutissant tout sur son passage. Alexie ne pouvait rien faire, elle pleurait, pleurait jusqu’à ce qu’elle soit desséchée. Elle savait que sa mère n’était plus de ce monde, pour cause ? Elle venait de voir le cadavre de sa tendre mère sous les débris et les flammes, elle n’était plus aussi belle qu’avant. Les hommes n’auraient plus voulu de ses services, si elle était restée en vie. La mère d’Alexie devait faire les coins de rue, pour rester polie, afin de nourrir sa fille et se nourrir aussi, en gros elle faisait la pute pour subvenir aux besoins de deux personnes. Maintenant qu’elle est morte, ça fait une concurrente de moins sur le marché de la nuit. Bref. Complètement décontenancée, personne pour la soutenir, Alexie Esther Vanderbeelt se retrouvait seule et abandonnée. Son père, né avec une cuiller en argent entre les mains, riche héritier d’une grande famille noble, ne légua rien à sa fille unique, il dépensait tout son pognon dans des parties de jeux, des spectacles stupides ou simplement pour payer ses montreuses de nichons et écarteuses de cuisse. Il mourra empoisonné par on ne sait qui, et à vrai dire on s’en balance totalement. Bref, maman, papa, morts tous les deux, entre temps la demoiselle s’était faite adoptée par une famille dont les membres avaient un revenus à peu près potable, Alex’ se fichait pas mal du contenu du portemonnaie de ses sauveurs au final. Les années passèrent, la demoiselle s’entendait à merveille avec ses quatre frères et sœurs adoptifs. A 10 ans, Alexie savait parler cinq langues, jouait du piano telle une virtuose, était très douée dans beaucoup de matière, notamment le dessin et la musique, mais d’une nullité extrême en math. Alors qu’elle excellait partout, elle se rendit compte que l’amour que portaient ses faux parents à sa fausse fratrie était le quadruple de ce qu’elle recevait, la jalousie commença à se sentir, elle n’arrivait pas à comprendre, pourquoi eux recevaient davantage d’amour qu’elle, n’était-elle pas assez douée pour être aimée ? Au bout de quatre insupportables années, elle quitta les bancs de l’école, ayant acquis bien plus de savoir que quiconque dans sa nouvelle famille, elle fugua définitivement, mais manqua rapidement d’argent. Souvent on la complimentait pour son immense beauté, pour ses hanches gracieuses, pour son regard chaleureux, elle apprit à ses dépens qu’elle était quasi parfaite. A quinze ans, après avoir erré onze mois dehors, voyageant de foyer en foyer, visitant les maisons, devenant une voleuse professionnelle, Alexie fut kidnappée, et personne ne le savait, tout le monde vivait comme si rien ne s’était passé. Personne ne t’aime Alexie. Voilà tout. Abandonnée à son triste sort, ses kidnappeurs lui proposèrent un marcher, elle devait vendre son corps comme le faisait si bien sa mère, et en échange ils ne la tueraient pas et elle pourrait vivre et manger autant qu’elle le désirait, pouvait même aller à l’école, et vivre comme les autres enfants. Pendant deux semaines elle refusa, mais ses ravisseurs lui coupèrent la nourriture, elle ne pouvait plus se nourrir, plus dormir, plus se laver, plus se faire belle. Elle était sur le point de crever, lorsqu’elle finit par accepter de servir d’objet pour les vieux mâles pervers des rues. Et pendant six mois c’est ce qu’elle fit.
Un beau jour elle s’échappa, n’eut aucun problème, et trouva cet endroit dans lequel elle vit depuis cinq mois.
Et là PAF, une grosse centrale explosa, c'était grave trop la fin du monde, fuuu, la polémique, on en parla dans tous les journaux, c'était super trop grave, et Alex' était à côté de ça. Non elle n'eut pas de troisième bras, non pas un œil vert et l'autre rose bonbon sucé, non sa tête ne fut pas décapitée, non, non et non. Elle eut pendant plusieurs semaines des migraines insupportables, des douleurs aux membres inexplicables, ah et elle vomissait tout ce qu'elle pouvait bouffer, elle était mal, limite si elle se désintégrait pas sur place.
Lors de la catastrophe, elle manqua de s'étouffer avec sa propre salive, tellement elle avait été bouche-bée par l'horreur qui se montrait sous ses yeux, elle voyait des flammes de partout, encore un truc pour lui faire grimper ses souvenirs ça, pfff comme par hasard, elle entendait des cris de douleur, de souffrance, elle sentait les larmes jaillirent en elle, elle résistait. Elle ne voulait plus pleurer pour la mort des autres, elle ne voulait plus ressentir quoique ce soit pour le reste du monde; personne ne s'était préoccupé d'elle, hormis sa mère, alors pourquoi s'occuperait-elle d'inconnus ? Les larmes l'envahirent, elle ne savait plus quoi faire.

Alexie possède un iPod pour le moins original, en effet, cet objet de couleur noire, sous sa pochette et ses artifices quasi inutiles, en dehors des sons musicaux qu'il dégage une fois mis en marche, en dehors de l'utilisation d'internet constante, il sert de radio. Mais pas que, cette radio permet à Alexie d'entendre ce que pensent les gens, il lui suffit d'une vulgaire pression sur un bouton rouge pour que ça fonctionne et que la magie opère, néanmoins l'objet a une commande vocale et ne s'allume que sur ordre de la demoiselle. Le hic de l'engin c'est que lorsqu'il y a foule, entendre une simple pensée devient difficile, puisque l'objet ne se focalise malheureusement pas sur une seule et unique cible, mais entend les pensées de tout le monde, que ça intéresse ou non la jeune fille.
Elle apprécie beaucoup cet engin, qu'elle ne considère pas comme une arme mais plutôt comme un objet de vérité ou de mensonge, à ça elle reconnaît les personnes qui lui seront utiles ou non, si elle peut ou non leur faire confiance, c'est principalement à ça que lui sert son iPod, sinon elle s'en sert comme n'importe qui l'utiliserait, avec ses écouteurs elle peut écouter de la musique, ou une fois réglés, écouter ce que peuvent raconter les passants.