Nightfield
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 Numéro : 19 | Pv. Heatherosary

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Lewis V. Elster
Lewis V. Elster



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Date d'inscription : 02/01/2011
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Pseudo : Levialhem. Littie.


Numéro : 19 | Pv. Heatherosary Vide
MessageSujet: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyMer 15 Aoû - 23:06



      Matin. Dans les environs de dix heures trente, sûrement. Lewis ouvrit un œil, avant de placer sa main devant son visage pour se masquer du sommeil. Putain. Il maugréa devant l'heure un peu trop tardive à son goût et la fulgurante douleur qui lui vrillait le crâne. Génial. Voilà une journée qui commençait bien. Qui plus est, un poids lui pesait sur le dos, empêchant tout mouvement. Un souffle chaud et humide vint se frotter à ses cheveux, avant qu'on ne lui lèche délibérément l'oreille, provoquant par la même occasion un frisson issu d'une désagréable surprise et un glapissement de dégout. Sluuurp.
      Dagmar.
      Qu'est-ce que cette chienne pouvait l'emmerder, mais à un point... Il ne cesserait de se dire qu'il n'avait pas de chance, car sur tous les animaux errants, il avait dû tomber sur cette...chose. Il la chassa en se relevant, sous son subtile regard hagard. Mais ce geste de rejet passa pour un jeu, elle se mit donc en position sur le lit, patte avant écartée, derrière relevée, en trémoussant joyeusement.
      Et en plus, elle foutait des poils partout. Rien de bien, décidément... La prochaine fois, il pencherait pour un poisson, ou un canaris à la limite...Non, un poisson, c'était bien. Aucun bruit, juste penser à lui changer de temps en temps l'eau en le nourrissant quelque peu. Et c'était pas cher, au moins. Il lui suffisait d'aller s’approvisionner au supermarché pour qu'il remarque la cruelle différence entre les croquettes pour gros chien et les copeaux pour poissons. Heureusement, les temps étaient assez cléments, il n'y avait donc pas besoin de passer à la caisse. Mais qu'est-ce que ça sera plus tard, bordel ?

      Il prit sa première douche de la journée, insistant sur la partie gauche de sa tête pour enlever toute trace de salive de son chien, se prépara soigneusement et entama un nouveau paquet de cigarettes avant d'aller retrouver Alice, déjà installée dans la cuisine. Elle dégustait une miniature de fraisier, près de la fenêtre. Et au vu des multiples papiers sur la table, elle n'en était pas à son premier. Haussant les épaules, il lui adressa la parole d'un ton moqueur.

      " Tu vas devenir toute grosse à force de manger tous ces gâteaux... "

      La Malvienn redressa vivement la tête, le fusillant du regard. Elle plissa les yeux, affichant une moue boudeuse avant de pointer brusquement sa cuillère dans sa direction, de façon menaçante.

      " Faux ! Parce que moi, au moins, je me dépense intellectuellement. "

      Ça, c'était dit. Il utilisa le combo froncement des sourcils-soupir-yeux dirigé vers le plafond, et s'installa à ses côtés. Pas envie de sortir aujourd'hui. Il allait encore se passer un truc louche, il le sentait.

      " Exactement, tu vas te faire renverser par un boulanger, à force de vouloir me priver de ses gâteaux. Ca sera le châtiment... "

      Elle se pencha dans sa direction, frôlant sa joue pour murmurer à son oreille.

      " ...Divin. Dieu va te punir, sale petit chenapan. "
      " Arrête de me parler de ton Dieu, j'aime pas ça, tu le sais bien ! "

      Non, mais sérieusement. Ça devenait du foutage de gueule.

      " Il n'existe sûrement pas, qui plus est. "
      " Qu'est-ce que tu en sais ? "

      Elle lui adressa un de ses regards mystérieux, qui sous entendaient plein de choses. Elle se décala, sortant un bras par la fenêtre pour le lever vers le ciel, d'un air solennel.

      " Aujourd'hui, j'ai même décidé de te dire la vérité sur tes parents, en plus, alors soit gentil. "
      " Vraiment ? "

      Elle avait toujours refusé de le lui dire, pour X et Y raison, sous motif qu'il ne comprendrait rien à cette histoire, et que de toute façon viendra un jour le bon moment. Ainsi...C'était aujourd'hui ? Et pourquoi aujourd'hui ? Quelle date était-on ? Ah, le 15aout. Demain, c'était l'anniversaire de Khian, en plus. Un lien avec lui ? Trop de questions.

      " Ta mère était une bonne sœur et ton père un évêque, ce qui explique la croix que t'as légué ta mère, et pourquoi tu as été abandonné, car leur amour était interdit. C'est peut-être pour ça aussi que tu es contre toute divinités. Belle histoire, tu ne trouves pas ? "

      Soupir frustré. Il pencha la tête sur le côté, la regardant froidement.

      " Arrêtes. De. Me. Raconter. Des. Conneries. "

      Elle fit un pas en avant, se plaquant contre lui pour plonger ses yeux verts pommes dans les siens.

      " Je rigole, ouais. Tu sais que ton nom était celui d'un général anti-Nazi, d'un fleuve Allemand et une société chargée de constructions pour le gaz ? Et que le mien est celui d'une chaine de café ! "

      Bon. Ça commençait à devenir long, et ses propos étaient complètement incohérents. Elle perdait la tête, quand elle s'y mettait vraiment.

      " C'est bon, tu as gagné, je te laisse tranquille, je vais dehors. "

      Se trémoussant sur place, la jeune Malvienn prit entre ses doigts un nouveau gâteau, le regardant s'éloigner avec un petit sourire aux lèvres.
      Il quitta l'appartement en claquant la porte, descendant deux à deux les marches jusqu'au premier palier. Bon, cette discussion animée l'avait fatigué. Même si au fond, il ne pouvait que s'en amusé. C'est parce qu'elle agissait aussi bizarrement qu'il l'appréciait.


      Le malvienn hésita entre prendre le métro et marcher à pied. Au final, il se mit en route au petit trôt, vers... la zone industrielle, ouais. Il aimait bien cet endroit. Moins que les entrepôts désaffectés et la Skyline, mais plus que l'autre totalité des lieux.
      Il mit environ trois bonnes heures pour y parvenir, en profitant pour s'acheter de quoi manger sur le pouce et en vitesse, histoire de faire concurrence à sa créatrice.
      Il arriva sans encombre à la zone industrielle, sans se faire renverser par le moindre boulanger déchainé. Il n'y avait pas grand monde, comme dans la plupart des lieux de Nightfield, cependant le quartier était un peu plus animé que d'habitude. Plus de gens. Rofl, ce n'est pas ici qu'il pourrait trouver une parfaite tranquillité. Soit, c'était déjà mieux que rien.
      Il trottina à l'écart de ce beau monde, s’engouffrant dans quelques ruelles étroites pour se retrouver de l'autre côté de la zone. Des malfrats, des dealers. Il en croisa quelques-uns, sans leur prêter la moindre attention. Il se sentait en sécurité, comme d'habitude, et ne craignait guère le danger.
      Avec agilité, il se hissa sur un bas toi, escaladant une gouttière pour parvenir sur un toit surélevé d'une usine. Glissant à moitié sur les taules rouillées et couverte de mousse, il alla s'adosser contre une longue cheminée, sortant de sa poche une cigarette plus grosse que la norme, soit contenant quelques herbes en plus. Il l'alluma, avant de la porter à ses lèvres, en retirant la première bouffée avec satisfaction. Rejetant la tête en arrière, il souffla l'acre fumée, qui se dissipa en un rien de temps dans l'air tiède de ce début d'après-midi. Un temps idéal. Il aimait savoir le ciel nuageux, annonciateur de pluie. Ou d'orage.
      L'orage était à ses yeux un magnifique spectacle de physique, même s'il ne maitrisait pas ce secteur. Il se demandait d'ailleurs s'il serait capable d'intercepter les ions de la foudre pour les utiliser d'une quelconque façon. Non, mieux valait ne pas s'y frotter. De peur de finir électrocuter.
      Il reporta son attention sur la magnifique vue, ne décrochant son regard des tours.
      Ici, on dominait aisément la zone industrielle. Il observait d'un œil distant la ville s'étendant à perte de vue, constellé de lumières éclatantes de part les rayons filtrant timidement à travers les épais nuages gris. A ses pieds s’étendaient la vie, semblable à de multiples insectes qu'il aurait pu écraser juste en posant sa semelle sur eux.
      Ici, il se sentait Maître...
      Du moins, jusqu'à être dérangé.



Dernière édition par Lewis V. Elster le Dim 26 Aoû - 14:49, édité 1 fois
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Heather K. Rosary
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Numéro : 19 | Pv. Heatherosary Vide
MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 0:39

    • Ses yeux de glace n'étaient même pas encore ouverts dans leur totalité qu'Heather Kaitlin Rosary sentait déjà que cette journée serait plus que pourrie.

      Allongée seule dans le grand lit qu'elle partageait habituellement avec Aaron, elle étendit les bras en croix, fixant le plafond d'un air vague. Le soleil perçait à travers les fenêtres et illuminait la pièce de jolies teintes pêches...mais la mafieuse n'y faisait pas attention. Elle sentait son pied excessivement lourd dû à l'attelle lestée, avait des courbatures dans l'épaule à force d'avoir porté le seau, et sa main droite l'élançait, probablement coincée sous l'oreiller pendant des heures. Une bonne journée de merde qui commençait, en somme. La jeune fille soupira, et émergea d'entre les draps pour se lever. Elle se mit debout doucement, s'étirant comme un chat, déjà blasée par cette journée du 14 août.

      Elle sortit de la chambre, s'appuyant sur le rebord de la mezzanine, observant salon et cuisine. Aaron n'était pas là, il devait donc toujours être dans la salle de bain. Heather s'y dirigea, pénétra silencieusement...et s'aperçut avec une certaine satisfaction qu'il était redevenu humain, dans la baignoire remplie d'eau. Il était trempé jusqu'aux os, la chemise et le jean qu'il portait avant de se transformer collant à sa peau, mais dormait toujours profondément. La mafieuse resta quelques minutes assise sur le rebord de la baignoire, observant le visage paisible de son compagnon. Il avait bien de la chance, lui. Pas d'emmerdes, pas de risque de se faire tuer au moindre coin de rue, pas de risque d'agression de la part de son voisin du dessus qui devait être l'une des personnes les plus dangereuses de la ville. La jeune femme aux yeux de glace déposa un baiser sur la tempe de l'anaril avant de se lever et de quitter la salle de bain en boitant.

      Heather arriva au niveau du plan de cuisine, où elle mit la cafetière en marche, espérant que son café la réveillerait. Pendant que la machine crachotait, elle rejoignit la table où trônaient en tas son téléphone, celui d'Aaron, Ethan, son couteau de secours....et 3 sachets de préservatifs. Observant les carrés non ouverts avec un air de profonde incompréhension, la mafieuse soupira et décida d'abandonner toute tentative. Elle se contenta de prendre son téléphone, et d'envoyer un sms à Ezio. Je peux passer ? Elle reposa le Sony Ericsson noir, et se servit son café qui avait finit de se faire. Son mug chaud dans la main, elle retourna voir son téléphone où, rapide comme l'éclair, son meilleur ami lui avait répondu par l'affirmative.

      Elle finit son café puis alla s'habiller rapidement, dans un silence presque parfait. Elle enfila un jean sombre, un chemisier blanc dont elle avait relevé les manches, et les mêmes baskets qu'elle avait mises la veille, au bord du canal. Elle fit l'inventaire de ses affaires et quitta l’appartement en fermant à clés derrière elle. Elle dévala les escaliers aussi vite que sa cheville le lui permettait, et elle s'installa au volant de sa BMW. Elle mit le contact, appréciant le ronronnement du moteur. Malgré l'âge et ce qu'elle avait vécu, cette bagnole tenait le coup. Le tableau de contrôle lui affichait qu'il était 11h15, et elle démarra dans l'air matinal. Elle rejoignit le périphérique, et réussit à esquisser un semblant de sourire lorsqu'elle décida de s'éclater un peu. Elle poussa ses rapports à fond, faisant parfois hurler le moteur....et se retrouva à 170 km/h, sur une voiture à cinq vitesses. Les capacités de cette voiture étaient programmées pour la mafia, et c'était ni plus ni moins un monstre des courses poursuites. Elle traversa toute la ville en un temps record

      Elle ne ralentit qu'en bas du Majestic, où elle ferma la BMW et rentra dans l'hôtel. Le parfum un peu capiteux était toujours là, et elle se dirigea vers les escaliers. Elle prit son temps pour grimper jusqu'au 7ème étage, faisant régulièrement des pauses pour soulager sa cheville déjà mise à rude épreuve par la conduite. Elle arriva finalement à la chambre 708, et frappa doucement à la porte. Elle fut accueillie par un Ezio souriant, torse nu, avec juste son pantalon de pyjama, tasse de café à la main. Dans l'appart on entendait le bruit d'eau qui coulait, probablement Treize qui prenait sa douche.

      " Eh bien, quelle tête ! Ca faisait longtemps que j't'avais pas vue comme ça, Heat'. Entre donc. "

      Ezio alla s'asseoir sur une chaise tandis qu'Heather fermait la porte et s'installait sur le canapé.

      " Tu voulais me parler de quelque chose ?"

      Heather baissa le regard, et répondit d'une voix peu élevée, presque honteuse.

      " J'ai peur. Lewis me terrifie. Il m'a jetée dans les escaliers sans pitié juste parce que je lui avait tourné le dos...ce mec est taré, Ezio. (Ce dernier acquiesça, observant toujours attentivement son amie) Et il me paralyse, j'arrive même plus à l'affronter. L'idée même de cligner des yeux trop longtemps en sa présence me stresse! "

      Heather venait de hausser légèrement la voix, et tremblait. Surpris d'une telle réaction, Ezio posa sa tasse de café sur la table basse après en avoir pris une gorgée, et répondit d'un ton simple à la jeune fille d'un an son aînée.

      " Tu as trop d'espoir en lui, Heather. Il semble que tu n'aies pas compris qu'il n'y a rien à tirer de ce type. Oh, certes, il a collaboré avec nous certaines fois....mais jamais de son plein gré, ou alors il était clairement gagnant. Ce type nous déteste, Heat', tous autant que nous sommes. Toi, Treize, moi-même....nous sommes à ses yeux des parasites, des indésirables. S'il peur nous abattre, il le fera sans hésiter. Il faut que tu le comprennes une bonne fois pour toute. Je sais que ta nature profonde est de croire en les gens....mais lui, il est bien trop dangereux et instable pour obéir à cette règle. "

      Un léger silence tomba, durant lequel Heather leva ses yeux de glace sur Ezio. Ce dernier continua à parler.

      " Où est passée la mafieuse que je connaissais ? Je ne dis pas en soi qu'il est mauvais d'arrêter de tuer les gens, mais tu n'es pas normale, Heather. Tu ne peux pas te comporter en simple civile, comme Aaron. Lewis a du respect pour lui, mais pas pour toi. Il sait pertinemment ce que tu es, et tu peux être tout aussi mortelle pour lui qu'il ne l'est pour toi. Et il le sait, je pense. Alors arrête de trembler et reprends-toi. Si tu le recroises, contente toi d'être sur tes gardes. Tu n'as pas non plus besoin de faire le chien de chasse aux aguets, mais n'oublie pas que tu as un flingue sur toi, et que la moindre balle peut l'affaiblir. "

      Heather acquiesça en tremblant.

      " Oh, et une bonne fois pour toutes...s'il est trop dangereux, oublie toute notion de bien et tue-le. Il n'aura aucune pitié à te réduire en charpie, et à mon avis il se contrefichera de toute morale sur la bonté humaine. Alors fais pareil. "

      La mafieuse resta silencieusement assise pendant de très longues secondes, puis elle se leva soudainement, un peu plus droite qu'avant. Elle s'avança vers Ezio, se pencha, et le serra dans ses bras. Elle se contenta delui murmurer un Tu es précieux, Ezio Fratelli qu'il ne saisit pas vraiment, et elle s'en alla après lui avoir laissé un bisou sur la joue. L'italien lui fit un signe de la main avec un sourire, et la porte de la chambre 708 claque. Heather descendit les escaliers un peu plus vite, et retourna à sa voiture. Discuter avec Ezio lui avait retiré un certain poids des épaules. D'un peu meilleure humeur, elle redémarra et se dirigea vers les quartiers Sud. Elle avait une envie soudain d'aller à la Zone Indus', ne serait-ce que pour se renseigner sur les dernières affaires en cours sur les environs. L'un des membres du réseau d'informateurs de la mafieuse se situait là-bas, après tout.

      Elle arriva bientôt sur les lieux, et gara sa BMW en bas d'un entrepôt un peu abîmé. elle sortit de sa voiture, s'assit sur le capot, et alluma une cigarette avant de regarder le ciel. Elle détestait ce temps. Le soleil avait laissé la place à des nuages un peu sombres, qui n'annonçaient rien que des orages. Et Heather n'aimait pas les orages. Ca faisait du bruit, des dégâts, les pluies et les grêlons qui accompagnaient pouvaient parfois se révéler plus dangereux que la foudre elle-même. Oui, décidément, elle préférait largement un beau soleil.

      La mafieuse finit par descendre, fermer sa voiture, et elle décida de grimper en haut de l’entrepôt via les escaliers métalliques. Peut-être que de là-haut elle pourrait trouver l'informateur qu'elle cherchait ? Il était généralement entouré d'une bande de gens, il lui suffisait donc de repérer une concentration assez importante puis s'y diriger. Elle grimpa sans discontinuer, suivie par la fumée de la cigarette, et arriva au sommet....avant de se figer sur place. Paralysée, comme gelée. Il était là. Forme maigre aux cheveux blancs, reconnaissable entre mille. Elle se força à respirer et à se souvenir des paroles d'Ezio. Mais c'était dur. Elle s'avança courageusement jusqu'au bord -mais pas trop près non plus- du bâtiment, tentant d'ignorer la présence de Lewis et de faire comme si elle ne l'avait pas vu. Elle ne pipa pas un mot, observant les environs d'un oeil.

      L'autre surveillait Lewis, une lueur inquiète dans les iris.
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Lewis V. Elster
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Numéro : 19 | Pv. Heatherosary Vide
MessageSujet: Just a Monster.   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 3:08




      Autour de lui, dans l'air, les molécules s'agitaient. Quelqu'un créait le chaos, les faisait bouger. Ce n'était ni le vent, ni le rythme lent de sa respiration. Du mouvement. Qui venait donc troubler son silence, son moment de puissance ?
      Lewis modifia sa position, s'éloignant de la longue et fine cheminée qui se dressait vers le ciel. Bien campé sur ses deux jambes, il effectua une rotation à trois cents soixante degrés, pour se retrouver face à cette femme qu'il connaissait bien mieux que quiconque.
      Depuis combien de temps, Heather ?
      Il resta de marbre, la contemplant de ses yeux électriques. Elle ne changeait pas. Toujours la même. Identique, comme au premier jour. Seul sa tenue différait, de temps en temps. Elle portait un jean noir et une chemisette blanche, tenue on ne peut plus basique. Elle devrait essayer les couleurs, un jour. Bien que... La première fois qu'il l'avait vu avec des couleurs, elles étaient bien trop vives et mal assortis, on aurait dit une hippie déchue du festival de Woodstock, ou une échappée d'asile, ce qui aurait été d'autant plus probable.
      Le Malvienn poussa un long soupir, haussant les épaules d'un air las. Encore une fois, il n'y avait qu'elle et lui. Un face à face éternel, qui se répétait sans cesse. Un cercle vicieux, qui ne s'arrêterait jamais. Depuis le jour de leur rencontre, ils n'avaient cessé de se tourner autour, comme deux animaux distants, tel chien et chat, s'attaquant puis jouant ensemble. S'aimaient-ils ? Se détestaient-ils ? Il ne savait pas vraiment. Ou au contraire, ce n'était on ne peut plus clair.
      Ils se haïssaient.

      Elle avait donc décidé de l'ignorer, feignant de ne pas avoir vu sa présence. Pourtant, elle était arrivée par le même chemin que lui, et il se trouvait pile en face de cet endroit. Elle ne pouvait ne pas l'avoir vu, à moins d'être atteinte de cécité. Qui plus est, elle se trouvait désormais proche du bord.
      Trop proche.
      Et elle devait le savoir désormais. Il n'aimait guère être ignoré. Un manque d'attention qu'il avait besoin de combler, un moment qu'il aurait aimé voir occuper par quelque chose d’intéressant, tel un roi désireux d'être amusé par son fou...
      Il lui aurait suffit de se faufiler dans son dos pour la pousser dans le vide, sans la moindre pitié, et la regarder s'écraser vingts mètres plus bas, dans une explosion de sang et d'organes encore palpitants. Entendre ses os se briser. Fixer sa tête se détacher de son corps, pour rouler un peu plus loin en lui lancer un dernier regard muet de surprise. Choquer les passants, qui seraient partis en courant, ou regarderaient la scène avec une attention morbide. Il serait alors descendu, les aurait chassés, protégeant sa proie tel un charognard affamé, et l'aurait dépouillé de sa chère arme, trophée de sa victoire. Il aurait observé ses yeux de glaces, une dernière fois, avant de tourner le dos et repartir comme si rien ne c'était passé.
      Il aurait eu Ezio sur le dos. Mais il lui aurait fait face, aurait brisé son couteau avant de lui faire avaler sa lame, puis lui aurait infligé une punition moléculaire.
      Il aurait eu aussi Aaron sur le dos. Qu'aurait-il fait ? Il l'aurait laissé attaqué d'abord, refoulé sa tristesse dans une attaque perdue avant de l'abattre, comme les autres.
      Oublie ça. Refoule ça. Tu n'es pas comme ça.
      Il plissa les yeux, déglutissant avec difficulté. Il sera les poings, enfonçant ses ongles dans sa paume, atteignant presque le sang.
      Il ferma les yeux, détourna ses pensées...

      " Tu es un peu fourbe sur les côtés, toi. "

      Belasco, du lit à côté du sien, le regarder fixement. Il plongea un instant ses yeux électriques dans ses deux iris glacés, avant de détourner brusquement le regard.
      Une larme perla à son œil gauche, sans qu'il puisse l'empêcher de couler. A vrai dire, il ne sentait plus vraiment ce côté-là de son crâne, maculé par les bleus et les plaies. Il l'avait cherché d'un autre côté. Et pas vraiment, de l'autre. On l'avait approché de trop prêt, on l'avait irrité, on lui avait manqué de respect. Il avait fait face. Et sur ce coup, personne ne s'y attendait. Imprévisible, comme toujours. Une tare qui le suivait depuis petit déjà. Ainsi, il avait mit à terre un de ses collègues prisonniers, avant de s'en prendre avec véhémence au garde qui tentait de les séparer. C'est un coup de matraque assené par une tierce personne qui eut raison de lui, lui faisant perdre connaissance. Il avait donc cette partie du visage tuméfiée, et accessoirement un morceau de dents cassé. Il était resté presque deux semaines au mitard. Ça lui avait paru insupportable, en ce lieu clos et insalubre, sans autorisation de voir quiconque, avec une seule douche par semaine et un repas d'autant plus dégueulasse. Non, il ne recommencerait plus. Du moins, il l’espérait.

      " Ça t'arrive souvent, des coups de temeuls comme ça ? "
      " Non. "

      Mais ce n'était pas la première fois non plus. Et ça ne serait pas la dernière. C'est de cette façon qu'il avait vaincu Marcus avant de partir en maison de redressement, qu'il avait tiré accidentellement durant ce semblant de braquage sur un employé avant de partir pour la prison. Mais maintenant, où irait-il ? Il resterait ici. Il n'y avait rien après cela. Sauf le mitard.
      Attendant patiemment que cette conversation cesse, le jeune Lewis détourna le regard vers la petite fenêtre qui offrait une vague vue sur l'extérieur. Quatorze jours sans voir le moindre rayon de soleil, sans sentir le moindre courant d'air...

      " Apprend à te contrôler, Vaughn. Sinon, j'ai peur de te retrouver ici pour une affaire bien plus sombre. Ça ne me plairait pas, de savoir que tu cèdes si facilement à cette folie. Tu es plus fort que ça, non ? "

      Il avait raison, comme d'habitude. Belasco avait toujours raison. Il était un modèle... Un père ? Il baissa la tête en guise d'acquisition, encrant dans sa mémoire ses paroles.

      " Ferme les yeux, reste immobile, pense à autre chose, et calme toi. "


      ...Et il se calma, petit à petit.
      Il se redressa, prenant une posture bien droite. Il s'approcha furtivement, se glissant dans le dos d'Heather. Marqua une longue pause, prit d'une profonde hésitation. Peut-être était-ce le bon moment pour en finir ? Non. Il n'y aurait jamais de bon moment.
      Ce moment de latence le tuait à petit feu. Il avait besoin de faire quelque chose.
      Mais qu'était-il vraiment en train de faire ?
      Il se perdait au plus profond de lui, réveillant un à un ses démons, remuant le couteau dans ses souvenirs, dans les évènements passés.
      Il avait besoin d'agir, aussi.
      Mais il avait l'impression de se situer dans un monde parallèle, loin de toutes réalités. Dans un monde contraire à lui, un monde d'antimatière. Il était incapable d'esquisser le moindre geste en sa direction.
      Alors il exécuta un pas en arrière, brisant cette frontière d’incompréhension. Il se sentait déjà mieux, moins mal à l'aise.
      Il en avait déjà trop fait après tout.
      La vérité éclatait à ses yeux, comme le big bang dans le néant. Heather ne l'ignorait pas. Elle le fuyait, tout simplement. Ainsi était venu le temps où la haine avait cédé sa place à l'angoisse.
      Et il ne pouvait admettre ceci.
      Car il se sentait alors plus Monstre que Homme.

      Lorsqu'il avait tué pour de bon son ennemi de toujours, son rival depuis l'enfance, il avait eu cette même sensation. Celle qui vous fait perdre toute trace d'humanisation, ne reflétant qu'un côté bestial et sanguinaire, qui ne désirait que violence. Mais il n'était pas comme ça. Il ne voulait pas être comme ça. Il perdait le contrôle, s'enlisait dans une profonde vase, se noyait dans une flaque de sang.
      Il avait peur, lui aussi.

      Lewis tourna le dos à Heather, s'éloignant jusqu'à l'autre bout du toit de cette usine désaffectée, se laisser tomber derrière la cheminée, dos contre la paroi. Entre deux autres cheminées, plus petite, il observait l’œuvre de l'araignée, tissant sa toile entre ses deux longues pattes noires. Elle semblait suivre un modèle précis, sans jamais se tromper dans une parfaite concordance des choses. De parfaites formes géométriques. Elle était Créatrice. Et lui, il était Créateur.
      A ce moment précis, il joua à l'assembleur moléculaire. La plupart des choses autour de lui était constitué de carbone. Le toit sous ses mains, la cheminée dans son dos, lui-même. Il baissa les yeux vers ses mains, concentrant son énergie malvienne en un seul et unique point. Son œil gauche s'illumina, métamorphosant sa pupille en un C bien distinct. Entre ses doigts, il tissait sa propre toile faite de carbone. Il le modifiait à sa guise, jouissant de ses simples molécules on ne peut plus courante. S'en devenait donc son atome numéro un, le plus facile à manipuler. Un fin rond gris s'était donc formé. Il le laissa choir dans sa paume, l'observant de plus près. Il n'avait rien d'exceptionnel. On aurait dit du graphite. Or lui était désireux de voir là tout le contraire de cette vulgaire matière.
      Il enclencha un autre métabolisme du carbone, comme s'il venait d'être soumis à une température de plus de 1 100 degrés et à une pression de cinq Gigapascals. Il façonna un peu mieux son œuvre, lui donnait une forme d'autant plus précise. Puis il en retira les atomes d'azotes et de soufre qui colorait légèrement son objet, purifiant tout l'ensemble.
      Sa tâche était bientôt achevée.
      Il épuisa ses forces là-dedans, s'affaiblissant continuellement. Ce n'était pas une modification aisée. Qui plus est, elle trainait en longueur, de plus en plus. Il soutira quelques atomes pour donner une forme plus agréable à l'objet, avant de pousser un long soupir.
      Il remonta l'objet vers le ciel, observant à la lumière du jour la bague.
      Son œuvre moléculaire.
      Il la sera entre ses doigts, fasciné par ce qu'il avait lui-même conçu.
      Une bague, entièrement faite de carbone, et plus particulièrement sous sa forme la plus pure et la plus convoitée. Une bague faite uniquement de diamant, sans trace d'or ou d'argent venant abimer la beauté de la pierre précieuse. L'intérieur était lisse, on pouvait aisément glisser son doigt et la retirer. Quant à son pourtour, il était un peu moins régulier, présentant les multiples facettes poncées de la pierre précieuse, reflétant un à un les reflets colorés du spectre lumineux. Elle vaudrait des millions. Mais à ses yeux, c'était là un objet conçu de ses mains, par sa personne, où il y avait déversé son énergie.
      L'araignée tissait sa toile. Lui tissait le diamant.
      Il referma ses doigts dessus, pliant les genoux pour se relever sans l'aide de ses mains, de peur de rayer sa précieuse, même si ce matériau était considéré comme étant l'un des plus solides au monde.

      Il fit face à ses obligations, celle de ne pas laisser passer cette chance qui se présentait à lui.
      Il fit quelques pas, faisant claquer ses talons contre la taule avant de s'arrêter de nouveau. Comme avant. Il ne prononça pas un mot, se résignant juste à serrer les dents, crispant sa mâchoire. Ne pas faire demi-tour. Ne pas céder à ses pulsions. Se contrôler, montrer que l'on était plus fort que soit-même.
      Lewis franchit cette barrière invisible qui le séparait de la Thergale, bravant les derniers pas qui séparaient leur deux êtres.
      Il ralentit son allure, jusqu'à être presque immobile, trainant un peu trop. Il arqua enfin le dos, faisant alors rouler l'assemblage précieux jusqu'à ses pieds. Il ne la quittait du regard, en lequel brillait cette lueur si...inhabituelle.
      C'était aussi l'un de ses côtés imprévisibles.
      Qui plus est, il avait déjà utilisé une bonne partie de sa jauge de pouvoir, et ne pourrait faire quelque chose de bien dangereux avec ce qui lui restait. Il était donc à sa merci, et le lui montrait ouvertement.

      Dis-moi que je ne suis pas un Monstre.

      Il recula, la laissant seul. Il pouvait partir, désormais. Du moins, il avait fait ce qu'il désirait. Tremblant et haletant, il regagna sa place derrière la cheminée, prenant en même temps l’être arachnéen. Il regarda avec une puissante attention l'araignée passer entre ses doigts, puis d'une main à l'autre, laissant derrière elle un fin fil translucide, comme pour retrouver son chemin. Il se raccrochait à elle, à ce petit être insignifiant. A sa semblable. Ils effrayaient la plupart des gens, sans réellement le désirer, devant cette monstrueuse apparence. Refoulé, de plus en plus par la société, faisant naitre en eux la folie d'aller en avant par la violence...

      Dis-le moi, par pitié.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 20:09

    • Il s'approcha.

      Heather fit mine de ne s'apercevoir de rien, mais elle sentait une goutte glacée dévaler sa colonne vertébrale, lui arrachant une douloureuse chair de poule sur les bras. Lewis se posta juste derrière elle, et elle estima rapidement ses chances de s'en sortir s'il décidait de la pousser dans le vide. Les humains apparaissaient comme des fourmis, et sa voiture avait la taille d'un modèle réduit de luxe. Si elle chutait de cette hauteur, elle mourrait à coup sûr, éparpillée et désarticulée. Comme une vieille poupée avec laquelle on ne joue plus et sur laquelle on s'acharne pour rire. Une pensée fulgurante traversa alors son esprit, pensée qui la mit très mal à l'aise.

      Elle avait désobéi à au moins trois règles de Fabio.
      Ces règles étaient la base à savoir lorsque l'on traitait avec la pègre, aussi bien la plus petite que les grosses organisations. Le mafioso avait lourdement insisté auprès de son élève pour qu'elle les assimile. Règle numéro 1 : Ne JAMAIS s'approcher d'un drogué à moins de trois mètres, soit la distance moyenne possible à parcourir avec juste un grand bond en arrière. Déjà, celle-ci, ça avait été foutu dès le début, aux Entrepôts. Et une fois encore, Lewis était bien trop proche d'elle. Il n'y avait trois mètres que devant elle, et un bond l'aurait condamné à devenir fourmi écrasée parmi toutes celles en contrebas. Règle numéro 2 : Ne faire confiance qu'à la Famille. Elle avait une confiance absolue en Ezio et en Aaron, elle accordait son estime à Treize...et elle croyait en Lewis. Autant les trois premiers étaient sa "famille" au sens où ils étaient toujours ensemble, autant le dernier était un dangereux individu imprévisible. Règle numéro 3 : Toujours rester sur ses gardes. Là, ça avait clairement foiré aussi, puisqu'elle s'était faite avoir un nombre incalculable de fois. Tch. Elle faisait une bien piètre mafieuse.

      Soudain, à sa grande surprise, Lewis s'éloigna. La tension qui s'était accumulée en elle disparut d'un coup, et Heather vacilla un peu ; elle s'éloigna de quelques pas du bord, et se tourna un tout petit peu par rapport à sa position initiale, observant du coin de l'oeil le malvienn s'asseoir dos à une cheminée du toit. Il semblait plongé dans une grande concentration, remuant les doigts de façon mécanique. La jeune fille serra les dents, cherchant à évacuer son inquiétude le plus discrètement possible. Que manigançait-il ? Préparait-il encore une fois quelque piège ? Façonnait-il une arme pour l'abattre de loin, pour la pousser sans la toucher, pour que le meurtre devienne accident ? Dans la tête de la demoiselle, il ne lui voulait plus que du mal. La tuer, sans autre forme de procès. Ezio avait beau dire qu'elle pouvait être aussi mortelle pour le drogué que lui pour elle, il possédait clairement un terrible avantage : celui de l'environnement. Son inconvénient était la fatigue, mais lorsque l'on connaissait la fragilité d'un corps humain...quelle était l'importance d'un tel défaut ? Il pouvait tuer une demi-douzaine de personnes avant de s'effondrer.

      C'était un Monstre.

      Soudain, il se releva, sans poser ses mains au sol, et se dirigea à nouveau vers elle. Le regard qu'elle lui lançait était passé de l'inquiétude à une véritable détresse, et son coeur avait subitement accéléré. Qu'allait-il lui faire ? A quoi devait-elle s'attendre? Etait-il lent à cause de la fatigue, ou parce qu'il voulait qu'elle baisse sa vigilance ? Il se stoppa brusquement, et Heather le vit serrer les dents avant de faire un pas de plus. Elle voulut spontanément faire un pas en arrière aussi, mais son esprit lui rappela qu'elle prenait alors le risque de tomber trente mètres plus bas. Alors elle se contint, et attendit. Lewis arqua le dos, et fit rouler délicatement un objet scintillant jusqu'à ses pieds. Puis il recula, et retourna s'isoler de l'autre côté du toit. Méfiante, la mafieuse se pencha doucement et attrapa l'objet de sa main fine.

      Et elle poussa un cri étranglé, s'étouffant presque avec sa salive.

      Du diamant. Le diamant le plus brillant qu'il lui ai jamais été offert de voir était actuellement dans sa paume, sous la forme d'un anneau scintillant de mille feux. Du bout des doigts, Heather effleura l'intérieur de la bague. Elle était parfaitement polie, et elle coula parfaitement sur son annulaire droit. L'observant sous le soleil, la jeune fille réalisa qu'elle tremblait violemment. Du diamant. Dans son intégralité. Elle portait un bijou qui devait valoir plusieurs millions de dollars, et qui lui avait été offert par...son pire ennemi. Et il était là-bas, prostré, inspirant presque une certaine pitié.

      Les paroles d'Ezio tournaient en boucle dans sa tête. La scène du jour où elle avait voulu l'aider à chercher Alice vint rejoindre ses pensées, et la voix de Fabio murmura à ses oreilles quelques règles de base. Elle ferma ses yeux de glace, respira profondément, et s'avança sous le soleil de début d'après-midi, rejoignant l'endroit où Lewis s'était réfugié. Elle resta à distance respectable, même si elle savait que ce n'était pas une garantie de sécurité avec lui. Il était plongé dans la contemplation d'une araignée sur sa main, et la demoiselle parla d'une voix tremblante. Ca ne sonnait pas comme un reproche, loin de là. Seulement, elle voulait comprendre.

      " Pourquoi, Lewis ? "

      Pourquoi m'offrir un objet aussi précieux ? Pourquoi me faire don d'un bijou deux minutes après avoir voulu me jeter du haut de cet entrepôt ? Heather était déstabilisée. Elle savait que si elle s'adoucissait ou se montrait gentille, elle s'en prendrait plein dans la face. Il avait l'air un peu en détresse, mais elle ne se laisserait plus avoir. La dernière fois qu'elle s'était montrée gentille, il l'avait jetée contre une table, lui ouvrant l'arcade sourcilière.

      Quel est ton problème, Lewis Elster ?
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MessageSujet: Just the truth.   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 21:10


      Il ne prêtait plus attention à ce qui se passait autour de lui. Encore fatiguée par ce qui venait de se produire, il ne bougeait plus, caché du regard des autres.
      Entre ses doigts, l'araignée continuait de glisser. Il appréciait le contact de ses pattes contre sa peau. Tout doucement, sans violence, avec une certaine grâce, elle avançait sans se préoccuper de lui, se contentant de marcher sans se sentir menacé. Elle menait une belle vie, bien meilleur que la sienne, sans se préoccuper de quiconque. Il l'enviait, d'un certain côté.
      Les pas de la jeune femme claquèrent contre le toit, elle s'approchait, quittant sa place près du rebord. Ainsi, elle osait de nouveau l'approcher. C'était déjà ça. Il ferma les yeux, satisfait. Elle avait donc accepté son présent, qui scintillait autour de son a

      " Pourquoi, Lewis ? "

      Et pourquoi pas, Heather ?
      Il referma sa main sur le petit être à huit pattes, sans pour autant l'écraser. Pas ma Créatrice. Un geste qui se voulait plus protecteur qu'offensif. Il ne releva pas son regard vers Heather, ne confronta pas la glace à l'électricité. Il se contenta de soupirer, recherchant une réponse à lui offrir.

      " Parce que... "

      Parce que quoi ? Parce que je suis un Monstre. Non. Parce que je suis perdu dans cet esprit embué par diverses pensées dont je m'efforce de me détourner par n'importe quel moyen, soit en pratiquant des activités artistiques de haut niveau. Plus tard, il ouvrirait une école d'art, ou une bijouterie. Il deviendrait riche et célèbre, et accueillerait les célébrités branchées du moment pour prendre leur commande particulière. S'il avait fait une bague, il pouvait faire autre chose. N'importe quoi. Ou presque. Bref.
      Il devait donc terminer sa phrase. Lui répondre. Lui mentir ? Il ne savait pas quoi dire, après tout. Mais il était mauvais menteur. C'était trop compliqué, il n'avait jamais su mener correctement une conversation. Et il n'y avait rien à répondre qui puisse sembler assez correct. Et au fond, il avait aussi peur d'une chose. Qu'elle arrive à le cerner, qu'il comprenne qui il était vraiment. Trois personnes étaient parvenues à cette prouesse, et lui avait fait franchir le cap de ses pseudos affections. Ils avaient été bien au-delà du respect et des autres stades, pour le toucher au plus profond de son être. Il ne voulait pas de ça. L'amour engendrait la haine. Il perdrait immédiatement le contrôle pour eux, pour les protéger.
      Poussant un long soupir, il rejeta sa tête en arrière en se claquant contre la cheminée.
      Il la détestait, il l'appréciait, il la haïssait, il la prisait, il la surprenait, il l'estimait, il l'abhorrait, il l'approuvait, il la trahissait.
      Et dans tout cela, elle se perdait dans ses sentiments. Elle n'avait cessé de croire en lui, malgré les coups bas et les coups durs qu'il lui infligeait. Mais qui étais-tu donc ? Une piètre mafieuse qui avait foi en l'humanité.
      Il manqua de gémir, tournant la tête dans une autre direction, regardant la ville et ce ciel nuageux. Encore une fois, il se défilait. Mais il ne devait laisser ce silence s'installer et sa phrase incomplète, en se muant stupidement.

      Il se perdait toujours un peu plus dans les tréfonds de son esprit. Désormais, elle était là, à deux pas de lui. Il n'y avait qu'elle, et lui. Et son araignée, aussi.

      " ... "

      Aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche. Il avala sa salive, serrant un peu plus fort les dents. Il se décida enfin à remonter ses yeux en sa direction, lâchant alors sa fin de phrase comme s'il s'agissait d'une évidence.

      " ...tu ne peux pas comprendre. "

      Non. Et lui non plus, il ne comprenait pas.
      Peut-être qu'un jour, ce tel geste lui apparaitra comme une évidence, oui. Mais il ne pouvait expliquer tout ceci maintenant. Il était trop déboussolé pour ceci, trop perdu. Il n'osait pas, il ne pouvait pas. Au fond, il n'avait jamais été vraiment net, se leurrant la plupart du temps entre ses rêves et ses pulsions, vivant au jour le jour en emmagasinant chaque fois un peu plus de colère et de haine envers tout ce qui l'entourait. Qu'elle garde de lui l'image qu'elle s'était faite, il n'avait ni l'envie ni la solution pour la changer. Il resterait ce qu'il était, et ce qu'il redoutait pourtant d'être.
      Mais au moins, sa phrase était complète, le silence rompu. C'était déjà une bonne chose.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 22:57

    • La réponse ne fut pas immédiate.

      Lewis commença à refermer sa main sur l'araignée qui tournait entre ses doigts, et soupira. Il répondit d'une voix neutre, sans lever les yeux vers la mafieuse.

      " Parce que... "

      Parce que quoi ?
      Heather serra les poings, sentant contre sa peau le contact de la bague en diamant. Elle ne savait pas quoi penser. Il avait toujours répondu de façon évasive, toujours éludé la moindre de ses questions d'un revers de main. Et elle avait toujours insisté pour avoir une réponse, en vain. Le moindre indice qui aurait pu aider la mafieuse à cerner le drogué lui avait toujours échappé. Au final, elle ne savait presque rien de lui. Il n'était que Lewis Elster, le drogué, le dangereux, l'imprévisible. Un type paumé qu'elle avait rencontré au coin d'un entrepôt par le plus malheureux des hasards. Elle l'exécrait et l'appréciait, le méprisait et l'estimait, croyait en lui tout en ne dormant que d'un oeil. Elle ne savait pas quoi penser de lui.

      " ...tu ne peux pas comprendre. "

      Non, elle ne comprenait pas.
      Elle n'avait jamais compris Lewis. Elle n'avait jamais compris comment il fonctionnait, ce qui traversait sa tête. Il lui avait toujours échappé, elle n'avait jamais pu découvrir sa nature. Il faisait tout pour qu'on ne le cerne pas, et Heather faisait tout pour. C'était peut-être pour ça qu'il se haïssaient tant. Ils poursuivaient chacun un objectif qui était l'exact opposé de l'autre, et la mafieuse cherchait un secret que le drogué enfouissait plus profondément au fil des jours. Au final, tout se compensait en permanence, et rien n'avançait.

      La jeune fille était tout ce qu'il y avait de plus facile à comprendre. Adolescente grandie trop vite, elle n'était de la mafia que parce que c'était son éducation qui en avait été ainsi. Par nature, Heather Kaitlin Rosary était douce et gentille. Malgré ses caprices, elle n'avait jamais vraiment montré d'animosité, et si la vie avait suivi son cours normal, elle n'aurait jamais dû sombrer dans le monde sordide et parallèle du crime. Mais la vie ne suivait jamais son cours normal. Et cette nature avait été violemment piétinée à coup de hargne, de cris, de douleur. Une indicible douleur lorsque ses parents étaient morts, une horrible souffrance pendant de longues années grises d'orphelinat, une lente agonie dans un monde qui ne voulait pas d'elle. Elle avait essayé de s'effacer, de s'isoler. De disparaître à jamais, de se fondre dans la population. De devenir un fantôme.

      Puis elle avait fini par en avoir marre. Malgré tous ses efforts, il y avait toujours deux personnes qui tenaient à elle, deux personnes qui refusaient de la laisser devenir ombre. Charlène et Léonie, deux gamines de deux ans ses cadettes. Elles traînaient toujours dans ses pattes, avec le but de lui arracher un sourire. En vain, évidemment. Elles voulaient faire sortir la vraie nature de la jeune fille. Elles voulaient qu'elle se dévoile. Mais elle, elle ne voulait pas. Alors, un jour, elle s'était enfuie. Par la suite, elle avait rencontré d'autres gens, qu'elle avait appris à apprécier. Qui avaient pu révéler sa vraie nature.

      " J'aimerais pouvoir te comprendre. "

      Les mots étaient sortis de la bouche de la jeune fille, qui réalisa soudain que sa cigarette de tout à l'heure lui était tombée de la bouche et finissait de fumer au bord du vide. Elle sortit une clope, son briquet, et s'en grilla une en abritant le fin tube de tabac du vent. La nicotine lui faisait du bien. Elle la détendait. Observant la fumée s'envoler dans l'air chaud et lourd annonciateur d'orage, Heather ouvrit la bouche pour ajouter une phrase.

      " ... "

      Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle ravala ses mots, décidant de ne rien dire de plus. Le moindre mot de plus pouvait tout gâcher, et ce n'était pas le but. Elle savait qu'il ne se laisserait jamais attraper. Jamais saisir. Jamais cerner.

      Jamais révéler.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyJeu 16 Aoû - 23:50


      Elle ne cessait de le fixer, avec ce regard plein d'incompréhension. Il laissait trop de vide, ne répondait pas assez clairement.

      " J'aimerais pouvoir te comprendre. "

      Elle avait sorti cela comme ça, il ne s'y attendait pas vraiment. Il la regarda allumer une cigarette pour se procurer une dose de nicotine. Il n'avait même pas envie de faire croitre en lui son taux de stupéfiants, comme si son pouvoir avait rassasié ses neurones drogués. C'était peut-être vrai.
      La mafieuse semblait vouloir ajouter quelque chose, mais elle aussi se retrouvait avec ce syndrome particulier, où les mots restaient bloqués dans votre gorge sans désirer se faire entendre.
      Lewis baissa la tête. Il n'avait rien à redire à cela.

      " Moi aussi, j'aimerais. "

      Regard dans le vide, il inspira puis expira profondément.
      Il n'avait jamais su qui il était réellement. Sa véritable identité, celle que lui aurait donné un de ses géniteurs. Cette complète absence de famille, ce manque d'affection à la période de la petite enfance semblait l'avoir détraqué. Ne restait que cette croix en argent finement scruté qui lui rappelait qu'il provenait réellement de quelqu'un, et n'était pas issu de la Providence.
      On lui avait même fait voir un psychologue, étant plus jeune. Il s'était contenté de le qualifier d'instable. Et de marquer sur son dossier qu'il était atteint d'un léger trouble dissociatif de l'identité, notamment diagnostiqué par des rages sans explications, des phobies inexplicables, voir une déréalisation. Il n'était qu'un gamin paumé ne sachant où aller, et rien de tout cela n'avait été en s'arrangeant. Il avait grandi, beaucoup, et croissait avec lui cette haine de la société et la peur des autres. Seul son compagnon de chambre, le premier avec qui il noua une sincère amitié, celui qui était à ses côtés lors des petits vols en magasin, avait su lui faire garder les pieds sur terre et l'empêcher de devenir complètement misanthrope. Kian, de son nom. Son parfait opposé. Lui était enjoué, des plus expressifs, joueur. Il l'avait fait se sentir vivant, il avait su lui donner une raison d'être. L'avait empêché de trop sombrer, le gardant sur une voix moins escarpés. Il avait été et continué à être un frère à ses yeux, l'un des deux seuls faux liens de famille qu'il pouvait avoir.
      L'autre était Belasco, celui qui lui avait servit de père, et avait encré plus ou moins profondément ses idéaux dans sa tête. Il en avait délaissé quelque uns, mais la plupart était par la suite devenu sa propre morale. Résiste à tes pulsions, ne t'en prends jamais aux enfants, respecte ta compagne et cède lui ta place, vient en aide aux plus faibles. Et il se dressait donc contre ceux ne respectant pas certaines de ses règles, il savait se montrer sans pitié.
      Alors, qui était-il vraiment ? Pas un héros, pas un psychopathe non plus. Juste lui, égaré au milieu de tout, inqualifiable.

      Une nouvelle fois, ses yeux se braquèrent en sa direction, la toisant sans laisser transparaitre ses émotions. Un peu troublé, sans doute.
      Que voulais-tu dire ?
      Brusquement, il se raidit, son regard se fit plus sombre, presque menaçant.

      " Je suis Lewis Vaughn Elster, fils de personne, issu de l'Orphelinat de cette ville. Grandit au côté d'un garçon devenu Anaril chien, il m'est aussi cher qu'un frère. J'ai été en maison de redressement, puis en prison pour cause de braquage ayant plus ou moins mal tourné. Un homme m'a prit son sous aile, m'a éduqué d'une certaine façon. Je suis sorti de là, je suis revenu à Nightfield. Explosion de la centrale, j'ai rencontré Alice. J'ai subi trois confrontations face à mon rival, celui qui m'a infligé ces cicatrices dans le cou, avant de parvenir à le tuer, chose que je regrette. Voilà, tu comprendras au moins mon passé, Heather. Je ne suis pas grand chose, juste un chien de la société. "

      Il se releva, allant déposer sur sa toile l'araignée, qui semblait le fixer de ses yeux facettés. Il venait donc de délibérer sa vie à son ennemie. Chose qui ne servait strictement à rien. Soit. Il ne voulait pas d'autres questions, pas d'autres paroles.
      Aussi lui tourna t-il le dos, le regard bas. Il s'avança vers l'échelle qui lui permettrait de descendre, marquant cependant de profondes hésitations. Partir tout de suite, ou attendre encore un peu ? Il laisserait à la mafieuse cette décision qu'il était incapable de prendre.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyVen 17 Aoû - 20:14

    • " Moi aussi, j'aimerais. "

      Lewis baissa la tête en soupirant, et Heather continua à le regarder de ses yeux de glace. Elle tira une bouffée supplémentaire sur sa cigarette, réfléchissant à ce qu'il venait de dire. Est-ce que le drogué ne pouvait se comprendre lui-même ? Comment pouvait-il vivre, alors ? Comment pouvait-il continuer sa vie au quotidien sans savoir ce qu'il était, ce qu'il faisait, ce qu'il allait faire ? N'avait-il aucun but s'il était incapable de donner un sens à ses actions ? N'effectuait-il que des actes gratuits, dictés par son instinct ? Non. Non, il n'était pas un animal, il était un humain. L'humain avait un tant soit peu de raison. La preuve absolue de ce raisonnement était qu'il ne l'avait pas jeté dans le vide alors qu'elle l'avait senti. A la tension présente, il y avait intensément pensé. Soudain le Malvienn releva la tête, le regard sombre. Sa voix avait presque une intonation menaçante.

      " Je suis Lewis Vaughn Elster, fils de personne, issu de l'Orphelinat de cette ville. Grandit au côté d'un garçon devenu Anaril chien, il m'est aussi cher qu'un frère. J'ai été en maison de redressement, puis en prison pour cause de braquage ayant plus ou moins mal tourné. Un homme m'a prit son sous aile, m'a éduqué d'une certaine façon. Je suis sorti de là, je suis revenu à Nightfield. Explosion de la centrale, j'ai rencontré Alice. J'ai subi trois confrontations face à mon rival, celui qui m'a infligé ces cicatrices dans le cou, avant de parvenir à le tuer, chose que je regrette. Voilà, tu comprendras au moins mon passé, Heather. Je ne suis pas grand chose, juste un chien de la société. "

      Et il s'éloigna, retrouvant l'échelle métallique qui lui avait permis de monter jusque là-haut. Il se figea cependant avant de descendre, attendant probablement une réponse.

      Pour tout dire, Heather était un peu sonnée.
      Elle avait réussi à assimiler tout ce que Lewis venait de lui dire. Son passé résumé en trente secondes, sa vie dans quelques paroles. Elle ne le comprenait vraiment pas. Pourquoi lui avait-il dit ça ? Le passé d'une personne ne déterminait pas définitivement ce qu'elle était. Mais il était clair que lui non plus n'avait pas été gâté dans son enfance. Ils avaient à peine dépassé la majorité et ils avaient déjà vécu plus d'horreurs que nombre d'adultes. Il ne connaissait pas ses parents -le sous-entendu était bien trop évident pour douter-, avait grandi seul dans un environnement défavorable. Avait fait de la taule -ça, c'était inédit, mais au final pas si surprenant-. Heather elle-même avait failli faire un séjour en prison, mais la mafia se payait de bons avocats...et n'hésitait pas à payer les juges, même ceux pour enfants.

      Lewis avait été jugé pour vol à main armée, coups et blessures, et probablement délit de fuite. Même s'il avait été rattrapée par la police. Lors du jugement, Heather avait été inculpée pour meurtre, homicide volontaire avec anticipation et délit de fuite avec circonstances aggravantes, à savoir un excès de vitesse magistral sur le périphérique. Au final, paradoxalement, c'était peut-être la plus horrible des deux. Mais elle ne devait pas oublier que le malvienn aussi avait tué. Le rival dont il parlait était une victime. Celui qui avait posé un contrat sur la tête de la mafieuse également. Rah, elle se perdait dans son esprit.

      Aussi se contenta-t-elle de répondre le plus sincèrement possible la première pensée qui lui était passée par la tête lorsqu'il avait fini son discours. La première phrase qui avait fusé dans son esprit et qui lui avait presque donné envie de protester.

      " Tu n'es pas un chien, Lewis Vaughn Elster. Tu es un humain. "

      Comme moi, comme eux, comme les autres.

      Pas identiques mais pas différents.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyVen 17 Aoû - 20:44



      " Tu n'es pas un chien, Lewis Vaughn Elster. Tu es un humain. "

      Il se raidit, laissant couler sur lui ses paroles. Un humain. Pas un chien, non. Ni un monstre, surtout. Il se retourna à moitié, plongeant ses iris d'un profond bleu dans les siennes. Elle avait adressé ses mots, semblable à une protestation. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était et ne serait jamais pourrie jusqu'à la moelle, qu'elle avait un bon fond, ou un peu de folie. Parce qu'elle était Heather, mafieuse au grand cœur.
      Il lui adressa un sourire sincère, sûrement le premier depuis bientôt un an et demi. Merci.
      Puis il fit un pas en arrière, raccourcissant la distance qui les séparait désormais, et se tourna complètement vers elle avant de relever la tête, plissant ses yeux en deux fines fentes. Cette rencontre ne s'achèverait pas tout de suite. Il resterais encore ici un petit moment. Il avait encore une question, une phrase à retourner à la jeune Thergale. Elle lui devait bien ça, désormais, non ?

      " Je t'ai parlé de moi. A ton tour, maintenant. "

      Oui. Si elle connaissait sa vie, il voulait connaitre la sienne. Peut-être qu'elle ne voudrait pas en parler, mais il ne voyait aucune raison à cela. Après tout, cette rencontre était sûrement la meilleure qu'ils effectuaient : pas de coups-bas, pas de propos acerbes, pas de regards meurtriers, pas non plus de psychopathes prêt à leur sauter dessus. Oui. Peut-être n'était-ce qu'un temps de latence entre deux rencontres plus mouvementés. Quoi qu'il en soit, cette dix-neuvième rencontre ne s'était jamais aussi bien déroulé que les dix-huit autres. Ça faisait du bien parfois. Mais il ne fallait pas trop en abuser non plus. Car comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. Les mauvaises choses, non. La preuve. Il ne savait comment ni quand se déroulerait leur prochain rendez-vous surprise, dans un lieu quelconque de Nightfield et par le plus grand des hasards, et il ne préférait pas le savoir. Ça serait trop anticipé. Quoi qu'il en soit, il ne serait sûrement pas en d'aussi bons termes. Maintenant qu'il avait arrangé les choses de son côté, il pouvait repartir en toute normalité. Et reprendre le cours des choses après ce moment de détente.
      C'était le calme avant la tempête.
      Il revint se poser contre la cheminée, histoire d'avoir son aide pour rester debout. C'est qu'il était fatigué, et qu'il lui faudrait quelques heures pour récupérer d'une telle transformation moléculaire. De plus, il ne voulait rater aucun mot de la mafieuse, pour une fois.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyVen 17 Aoû - 22:25

    • La réponse d'Heather arracha au drogué la plus belle réaction qu'il lui ait été donné de voir chez lui depuis plus d'un an et demi. Un sourire.

      Mais pas un rictus, pas des lèvres étirées dans un mouvement de cynisme, pas un demi-sourire moqueur. Un vrai sourire sincère, qui lui était bien adressé à elle. La jeune fille ne se faisait aucune illusion sur le fait que ce sourire serait peut-être le dernier du style qu'elle voyait. Elle ne savait quelles circonstances particulières avaient provoqué cette rencontre pacifique, mais elle avait conscience que cela ne durerait pas. Ils se sépareraient, et à leur prochaine rencontre, ils deviendraient à nouveau les pires créatures du monde l'un envers l'autre. Lewis se tourna vers elle, et lui lança une simple phrase.

      " Je t'ai parlé de moi. A ton tour, maintenant. "

      Et le malvienn retourna s'appuyer contre la cheminée. Continuant tranquillement à fumer sa cigarette, la mafieuse baissa les yeux sur le sol en tôle, fermant ses paupières sur ses iris glacés. D'une voix simple et peu élevée, résonnant pourtant suffisamment dans l'air lourd, elle exposa sa vie à Lewis, comme ce dernier avait fait quelques secondes auparavant. De façon à la fois précise et synthétisée, résumé abrogé de sa vie.

      " Je m'appelle Heather Kaitlin Rosary, mon deuxième nom me vient de ma mère, actrice, et mon père était un trader du nom de Keith. Mes parents sont morts d'un accident de voiture quand j'avais 5 ans et j'ai grandi jusqu'à mes 13 ans à l'orphelinat, dans un parfait anonymat. Puis j'ai fugué, et suis rentrée dans la mafia sous la protection d'un Capo, Fabio Alessandro Fratelli; j'ai commis plusieurs crimes qui m'ont trainée devant la justice...et j'ai été acquittée à chaque fois. Trois autres personnes faisaient partie de notre équipe : Ezio et ses parents, Clara et Luca. Clara est morte d'une balle dans la tête. Après fut le temps de l'explosion de la Centrale, où Fabio a perdu la vie. Luca a quitté la ville mais Ezio est resté avec moi. Plusieurs longs mois après j'ai rencontré Aaron, et désormais je ne suis plus qu'une pauvre mafieuse qui essaie de survivre tant bien que mal. "

      La demoiselle se tut, aspirant une autre bouffée de cigarette. Elle rouvrit ses yeux sur le monde estival et qui s'assombrissait peu à peu. Elle venait de révéler sa vie à une personne qui pouvait utiliser toutes ces informations contre elle, mais après tout le malvienn aux cheveux argentés avait fait la même chose. Elle aussi pouvait utiliser ces données contre lui. Mais elle ne pensait pas le faire. Parce que c'aurait été déloyal d'attaquer quelqu'un sur des actions mortes et enterrées depuis bien longtemps. Une voix lui murmura que Lewis ne s'est jamais montré très loyal, Principessa, mais elle décida encore une fois de l'ignorer. Elle releva ses yeux sur le drogué, laissant la fumée de sa cigarette se mêler aux nuages.

      D'autres questions ?
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptySam 18 Aoû - 1:06


      Heather continua à fumer sa cigarette, sans prononcer un mot, avant de baisser les yeux sur le sol et d'entamer sa réponse. Elle avait perdu ses parents à l'âge de cinq ans, dans un accident de voiture. Comme le père d'Alice. Il se demandait s'il ne valait mieux pas arriver à l'orphelinat sans connaître ses parents. Privé d'un nom réfléchit, d'une appartenance à une famille et de la connaissance de ses origines, au moins l'on avait pas à souffrir de la perte brutale de ses géniteurs, et de la profonde tristesse mêlée de désespoir qui s'en suivait. Elle avait donc rejoint la mafia à 13ans. Très jeune. Qui plus est, il en savait un peu plus long sur Ezio par la même occasion. Même si à choisir, il préférait largement Heather à Ezio : c'était comme choisir entre un week-end à la campagne et deux semaines aux caraïbes.

      " [...] et désormais je ne suis plus qu'une pauvre mafieuse qui essaie de survivre tant bien que mal. "

      Elle finit donc de lui parler d'elle. Il y voyait plus clair sur sa personne. La vie les avait, tant l'un que l'autre, trainait dans la boue avant de les délaisser pour jouer avec quelqu'un d'autre.
      Haussant les épaules, le regard rivé vers le ciel en suivant vaguement la fumée de cigarette, il finit par lâcher dans un souffle une bride de parole, considérant ses derniers mots.

      " Tu survivras. Quoi qu'il arrive. "

      Mais ne compte pas trop sur moi pour assurer tes arrières. Et du moins, jusqu'à leur prochaine rencontre. Mais il n'avait plus aucune raison pour abroger sa vie. Ni l'envie, non plus. Ce n'était pas vraiment son truc, en fait. Trop de sang, rien de très propre. Une mort par ablation moléculaire pouvait s'avérer plus intéressante, mais lui coûtait une énergie folle. Trop pour qu'il puisse encore tenir debout, voir s’en sortir convenablement. Voir mourir tout court en fait. Mais d'un autre côté, délaisser son pouvoir faisait revenir en lui toutes les douleurs qui l'accablaient au début de sa maîtrise, ce qui était en soit assez...problématique. Après avoir fait évoluer sa maîtrise, sa consommation de drogue avait chuté de moitié par la disparition de tous ses maux. A force, il finirait peut-être par se sevré de ce vice. Non, n'exagérons pas les choses.
      Il se sentait désormais bien, là, adossé contre cette cheminée devenue sienne, malgré cette éreintante fatigue. Une sensation nouvelle, en compagnie d'Heather. Il n'était donc pas frustré, ni rien, ce qui était en soit une grande nouveauté.
      Il se rapprocha du bord, quittant sa place chérie pour contempler la ville qui s'étendait à perte de vue. On ne discernait pas non plus la bulle. Par chance. Sinon, même contempler la ville aurait été une horreur, avec cette synthèse merdique de barrière.

      " Je ne supporte pas être entravé. Un jour, cette bulle se brisera. "

      Il avait murmuré pour lui-même. Il n'aimait pas être enfermé là, en étant impuissant. Oui, un jour, il devrait observer d'un peu plus près cette barrière semblable à un champ de force. Si tous unissaient un peu leurs forces en cessant de rester cloitrer chez eux, y aurait peut-être un moyen... Enfin bref, là n'était pas la question. Il ferma les yeux, reculant de nouveau pour se plaquer contre cette paroi. De plus en plus fatigué, la loose...
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptySam 25 Aoû - 11:51

    • Lewis haussa les épaules, son regard électrique fixé sur la fumée opaque qui s'élevait haut dans l'azur.

      " Tu survivras. Quoi qu'il arrive. "

      Il l'avait dit avec un tel aplomb et une telle confiance que la mafieuse esquissa spontanément un sourire sincère. Oh, oui, elle survivrait jusqu'au bout. Elle ne cesserait jamais de se battre, quoi qu'il puisse lui arriver. Si elle tombait, alors elle se relèverait. Le début de sa vie avait été une suite de calamités, une série d'horreurs, traînée dans la boue par la vie avant d'être délaissée et livrée au destin. Mais Heather Kaitlin Rosary était bien déterminée à vivre encore un bout de temps, quoi qu'il puisse lui arriver. Lewis se leva alors, quittant son appui dos à la cheminée, pour fixer la ville au loin. La demoiselle aux cheveux noirs fit de même, posant ses iris de glaces sur l'horizon. Des nuages noirs s’amoncelaient, plus que jamais annonciateurs d'orage.

      " Je ne supporte pas être entravé. Un jour, cette bulle se brisera. "

      Lewis avait murmuré cette phrase plutôt pour lui-même, mais Heather l'avait entendue. La bulle. La barrière. Peu importait le nom qu'on lui donnait, au final on en arrivait à la même conclusion. Elle était infranchissable avec leurs moyens actuels, et meme s'ils s'acharnaient ils finiraient juste par crever. Le malvienn recula à nouveau, s'appuyant sur la cheminée, mais la mafieuse continua à regarder la ville. Les immeubles se dressaient vers le ciel, et la cheminée de la centrale nucléaire avait désormais cessé depuis bien longtemps de laisser échapper sa vapeur d'eau. De nombreuses voitures circulaient dans les rues, et la fréquentation des rues devenait plus importante. Nightfield revivait depuis le départ du Gouvernement. Ils avaient fait tant de mal.

      Heather soupira, mais desserra les poings, et prit encore une bouffée de cigarette. Lorsqu'elle répondit au drogué, sa voix était douce et un peu mélancolique.

      " Puisses-tu avoir raison, Lewis Vaughn Elster. Puisses-tu avoir raison. "

      Elle attendait avec impatience le jour où elle serait libre.
      Où ils seraient tous libres.
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MessageSujet: Re: Numéro : 19 | Pv. Heatherosary   Numéro : 19 | Pv. Heatherosary EmptyDim 26 Aoû - 14:49


      La jeune femme esquissa un sourire sincère. Elle était du même avis.
      Le ciel se chargeait de nuage, il lui sembla même sentir une goutte sur sa peau. Venant se joindre à lui, la mafieuse répondit alors à sa phrase, malgré le fait qu'il n'attendait pas de réponses.

      " Puisses-tu avoir raison, Lewis Vaughn Elster. Puisses-tu avoir raison. "

      Bien entendu. Cependant, l'on croisait déjà plus de gens dans les rues. Les magasins possédaient assez de nourriture pour tout le monde, certains avaient même assez de foi pour travailler. Peut-être que quelqu'un se déciderait à prendre la tête de cette ville, histoire d'y remettre une bonne fois pour toute un peu d'ordre.
      Mais ce moment n'était pas prêt d'arriver, non. Dans tous les cas, la barrière persistera.
      Et qu'était-ce exactement ? Un champ magnétique ? Peut-être. Tout cela avait alors une influence sur des particules chargées au travers de la force de Lorentz. Néanmoins, certains matériaux ne pouvait recevoir aucune influence venant de ce champ. Serait-il capable de se rendre lui-même supraconducteur, en faisant interagir de façon complexe ses atomes et des électrons libres pour donner des paires de Cooper ? Non. S'il jouait à ça, il doutait survivre. Ouais, il se ferait crevé. Et si ce n'était pas dans l'immédiat, cela se produira de façon lente. C'était bien trop risqué, après tout.
      Il voyait son pouvoir comme une entité à part entière, vivant à travers lui. Plus il utilisait de façon dangereuse son don, plus celui-ci s'appropriait son corps. La preuve résidait dans son œil gauche. Alors qu'avant rien n'annonçait son pouvoir, voilà qu'il détruisait littéralement Markus pour voir son regard sur le monde changé. Il avait eu du mal à s'y habituer, mais il n'avait pas eu le choix. Et désormais, il lui suffisait de fermer son œil droit pour découvrir un monde entièrement chimique, ou s'étendait des symboles moléculaires, des chiffres et des lettres. Étrange. Mais pratique, au fond. Il savait quoi prendre, voyais chaque modification dans l'air. Du moins, sous certaines limites, encore une fois.
      D'ailleurs, il avait besoin de se reposer, et il ne tarderait plus à être incapable de tenir debout. Levant ses yeux électriques vers le ciel, il haussa les épaules en prononçant à voix basse.

      " Je dois partir. "

      Une obligation, pas d'autre explication. Il s'éloigna à allure modérée, ne lui prêtant plus la moindre attention. S'approchant du bord du toit, il sauta avec souplesse pour atterrir en contrebas, amortissant sa chute en pliant les genoux. Chancelant légèrement, il arriva sans encombre en bas du bâtiment. Bien.
      Il n'avait plus qu'à prendre le métro, à se remettre d'aplomb et à attendre la prochaine fois...
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