Ses yeux bleus lançaient des éclairs, et elle toisait avec animosité le gros tas qui lui faisait face, tout aussi hostile. Maxxie n’aimait pas être défiée. Elle était la reine d’un microcosme, et elle tenait à son rang. Jamais elle n’aurait accepté de perdre un combat, quand bien même celui-ci se déroulait de façon silencieuse et immobile. Ses pupilles céruléennes étaient clairement furibondes, et Le Chat –créature stupide qui refusait de se prostituer- ne pouvait les ignorer. Son regard avec la force d’une lance. Le panache de poils gris et taupe qui lui servait de queue foutait l’air, jouant de façon involontaire avec la lumière du matin qui filtrait à travers le store de la chambre. Ses poils se coloraient de douces nuances dorées, parant Maxxie d’un air digne. Le Chat lui semblait avoir triplé de volume, conséquence d’un cocktail pâle-lumière-du-matin-jolie-et-douce plus l’irascibilité qui gonflait sa toison bicolore. Aucun des deux ne pouvait se résoudre à bondir, ne pouvait prédire à l’avance la réaction de l’autre.
C’est pour cette raison que le duel durait depuis environ un quart d’heure. Et aucun des deux félins n’avait bougé. Ni l’un ni l’autre ne cillait, observant et notant chacun des déplacements microscopiques de l’autre. Finalement Maxxie feula, et étendit ses pattes devant elle, dans un mouvement gracieux et typiquement féminin. Si Le Chat avait été un humain, il aurait sans doute lâché un soupir d’exaspération. Les femmes étaient décidément trop complexes pour que l’on se donne la peine de les comprendre. Elle le regardait toujours, avec plus de provocation que d’inimitié cette fois. Confirmation de la théorie. Totalement incompréhensible ces femmes.
Le réveil se fit en douceur, sans heurts. La chaleur qui l’enveloppait n’aidait pas, mais peu importe. J’avais beaucoup de temps devant moi. Je redressai doucement ma tête, cherchant à déterminer la position que j’avais adoptée. J’étais à moitié allongée contre Ezio, une jambe par-dessus les siennes. Inconsciemment j’avais cherché sa chaleur toute la nuit, et posé ma tête sur son torse. Un sourire étira mes lèvres, quand je vis Maxxie. Elle m’avait surprise en me suivant, car elle avait toujours été indépendante et surtout très ingrate. Mais elle était venue. Je reportai mon attention sur l’italien, qui semblait dormir. Son visage était paisible, serein. Et aussi tellement beau. Des mèches sombres retombaient sur son front, dans un désordre total. Le sommeil n’était pas l’ami des brushings, c’était bien connu. Moi j’avais abandonné la lutte, ma crinière étant et restant indomptable.
Eh, réveille toi Beau au bois dormant ♥