Tu n'es pas comme tout le monde, tu le sais, non ? Oui, bien sur, personne n'est comme tout le monde, pas ici, mais tu es encore plus bizarre. Non, ne me regarde pas comme ça, avoues le pour une fois. En un instant, tu passe du calme absolue à une grande colère. Ne nie pas ! Tu sais comme on appelle les gens comme toi ? On les qualifie de "bipolaire". Comment ça, ce n'est pas vrai ? Mais regarde, tu recommences. Ne me dis pas que tout le monde change d'humeur comme ça, tout le temps. Oui, je sais que tu t'en fiche, des autres, mais tout de même.
Tiens, là, maintenant, tu es dans une phase calme, je ne sais même pas si tu m'écoutes ou non, tu ne me réponds pas, tu regardes le vague, et si tu écoutais de la musique, se serai un truc calme, du classique. T'as vu, je te connais bien. Je sais que tu rêves, que dans ces moments, tu repenses au passé, aux parents que tu n'as pas eus, à ce stupide accident. Que crois-tu, je te connais mieux que personne …
Ah, ça y ai, tu changes, on dirait presque une autre. Non, ne me frappe pas, on ne frappe pas les gens juste parce qu'il on raison, tu sais. Là, tu deviens dure, on ne te erra jamais pleurer comme ça, pire, ceux qui t'énerve, ils se feront casser la figure. Tu es assez grande pour ça. Tu es fière, tu le prouves. Gaffe à ceux qui te regardent de travers, hein ? Et comme musique ? Un bon rock, un truc qui déménage, pas vrai ? Et oh, doucement, non je ne te prends pas haut.
Je sais aussi que, bientôt, tout ces changements te donneront une migraine atroce, que tu t'assiéras dans un coin, la tête entre les mains, et que là, gare à celui qui arrivera.
Je sais aussi que dans ce caractère, tu aurais rêvé de posséder une arme, mais que ton autres toi ne l'aurai pas supporté. Un conflit dont tu ne te rends même plus compte.
Tu sais, c'est très déstabilisant pour les autres aussi. Non, je ne me fiche pas de toi, passé d'une Angel douce et calme, qui chante dans un coin à une Angel qui te fiche un coup de poing pour avoir dit un truc de travers, ce n'est pas facile à vivre …. Je sais que tu t'en fiche, mais … Tu m'écoutes ? Non, ça y ai, tu n'écoutes plus, du moins, je n'en ai pas l'impression. Un personne qui te rencontrerai comme ça pour la première fois se dirai que tu es muette, ou sourde, tu le sais ça ? Et dans l'autre cas, il se dirait que tu es une brute. Mais on peu rien y faire, c'est comme ça pas vrai ?
Tu es comme ça, tu es différente, et tu t'en fiche, non ?

Une ombre, un souffle de vent. Tu es là, seul, tu attends. Quoi ? Bonne question ... Tu es assise sur un banc, le soleil se couche, il fera bientôt nuit. Les genoux repliés contre toi, tu le regarde descendre, doucement, tranquillement … Tu es bien, hein ? Tu rêve. Le rêve est un des seuls moyens d'échappé au monde réel que tu ais trouvé. Ça, et la musique. Tu rêves, parce que, quant tu rêves, tu sais qui va gagner, tu sais que tu vas être heureuse, tu sais que tu seras avec des parents, des amis, dans le bonheur … Tu rêves, parce que, au moins, là, tout le monde te laisse tranquille. Tu rêves … Mais le problème avec les rêves, c'est que si on te dérange, il s'effondre. Hors, quant on fait un beau rêve, on n'a pas envie qu'il disparaisse.
Hors, là, à l'extérieur, alors que les étoiles s'allument une a une dans le ciel virant aux bleu sombre, il arrive souvent que des personne peu sympathique viennent de déranger. Elles sont stupides, tu le sais. Tu t'en fiche. Après tout, il te suffit de les ignorer, hein ? Oui mais des fois, ça ne suffit pas.
Aujourd'hui encore, elles viennent. Ils sont trois, des ados, comme on en voit partout, des idiots, stupides, avec deux ou trois ans de plus que toi, au maximum. Ils font les fières, ils se croient les plus forts. Ils ont tort. Ils arrivent en riant fort, et les dernières personnes s'enfuient vite, elles ne veulent pas d'ennuies. Tous partent. Tous, sauf toi. Toi, tu reste, toi, tu t'ne fiche après tout. Pourquoi partir, tu es bien ici. Le plus grand des trois te vois, il doit se dire "chouette, une victime". L'ignorant, il ne sait pas hein ? Il n'y connaît rien après tout, il ne t'a jamais vu. Il n'a pas peur. Il vient te parler, te dire de dégager, que c'est "son" banc. Il parle. Tu ne l'écoute pas. Tu l'ignore. Ça l'énerve. Il se fâche. Il attrape fort ton épaule, pour te pousser. Ça c'est de trop. Toi aussi tu t'énerve. Tu dégage sa main de ton épaule et tu le regarde fixement, droit dans les yeux. Tu lui dis, bien directement, sans hésitation, d'une voix froide, forte :

" Dégage"

L'ignorant, le stupide, il ne t'écoute pas, au non. Il rit. Il RIT ! Il trouve ça drôle, il se moque. Elle la chétive petite chose recroquevillé sur son banc lui dit à lui, le balèze, de dégagé. Il ne sait pas. Il ne saura jamais se que tu as vécus après tout …

*****

Tu ne te souviens pas vraiment de tes parents, juste deux ombres flou, et quelques instants de bonheur. Tu sais qu'ils t'aimaient, que tu les aimais. Mais il y a eu un "Boum", et c'était finit.
Tu ne te rappelles pas ce qu'était ce "boum", tu sais juste qu'il t'a séparé de tes parents, ce traitre. Il t'a obligé à allez dans ce drôle de bâtiment, avec d'autre enfants. Des fois, tu te rappelle de tes parents … des fois … tu ne t'es jamais vraiment lié avec les autres, pourtant tu as vécu plus de dix ans avec eux …
Et puis il y a eu un autre "boum". Tu as fermé les yeux, très fort, et tu es restée dans un coin, terrifier. Pourquoi fallait-il toujours que tout explose ? Tu as attendu, longtemps. Quand tu es sortit, il n'y avait presque plus personne. Que des enfants.

Petit à petit, le temps à passé, des choses étranges se sont passées. Tu as entendu dire que c'était la centrale qui avait explosé. Tu t'en fichais un peu. Le problème était plutôt que, en grandissant, tes camarades étaient devenus plus fort, et plus méchant envers toi. Toi, la bizarre, toi, l'exclu. Tu avais changé. Ta partie solitaire était devenu renfermer. Ta partie expressive était devenue dure. Tu as appris à te défendre, tu étais devenue forte. Ils t'ont laissé tranquille. Eux savent.

*****

Il a mal. Ces amis aussi. Il a rit, ils ont rit, ils n'avaient pas a le faire. Tu leurs a montré. Maintenant eux aussi savent. Ils savent qui tu es, ils savent qu'il ne faut pas t'embêter, ils savent …

Tu te rassoies sur le banc, tu remets tes genoux contre ta poitrine, et tu attends. Tu chantonnes un air doux, laissant la migraine partir, peu à peu, et regardant le firmament se remplir d'étoile, doucement. Ce seras une belle nuit, n'est-ce pas ?

Oui, une très belle nuit.