Jude est en permanence sous tension, elle stresse pour un rien, a déjà fait plusieurs crises de dépression nerveuse par le passé... Elle est d'une timidité maladive, ne va jamais vers les autres à moins d'y être contrainte ou d'avoir une envie soudaine de s’extériorise, ce qui est plutôt rare. Elle fuit le regard des gens, aime le silence, mais, curieusement, quand il s'installe entre elle et une personne avec laquelle elle discute, elle ne peut plus le supporter et tentera à tout prix de le meubler. Souvent, elle bégaie, et n'a jamais fait preuve de ne serait-ce qu'une once de charisme. Elle est prête à rester une journée entière seule dans le noir - qu'elle a en horreur - pour ne pas voir quelqu'un, l'éviter. Certains la trouvent étrange, ennuyeuse... Cela dépend. Elle, elle ne sait pas trop quoi penser d'elle. Elle se sous-estime, ne se fait pas confiance.
Parfois, elle a besoin de prouver sa valeur et se lance des défis idiots du style " va toucher l'ampoule de ce lampadaire ". Elle aime écrire, et dessiner, elle se promène toujours avec un calepin et un stylo, prête à écrire une histoire en un clin d'oeil ou à gribouiller un paysage ou un objet, ou encore une personne qu'elle remarque.

Jude n'a pas d'histoire. Enfin... si, elle en a surement une, mais ne s'en souvient pas.
Elle s'est juste réveillée une journée d'hiver, sous la neige, au pied d'un banc, gelée jusqu'aux os. Elle ne sait pas qui elle est, d'où elle vient... Son nom, elle le connait uniquement grâce à ce qui est marqué au dos de son pendentif " Jude Maria Shoklad ". Elle n'est même pas sure que ça soit son nom à elle...
Cette amnésie joue sans doute un rôle majeur dans son côté angoissé en permanence, dans son peu de contacts... Comment connaitre les autres quand on ne se connait pas nous même ?
Parfois, elle a de petits flashs de sa vie passée, qui se faufilent entre ses doigts juste avant qu'elle ne les attrape, ce qui la laisse frustrée et malheureuse.

Panique. Jude sera dominée par cette émotion, sursautera au moindre bruit, se sentira observée, écoutée. Une sorte de paranoïa ... Elle pourrait, d'un seul coup, au milieu de la nuit, aller s'enfermer dans un placard car elle a peur qu'une main l'attrappe, puis, une fois dans le noir, sentirait une présence invisible qui la pousserait à aller se réfugier sous le toit, où elle serait vulnérable et prise au piège... Une sorte de cercle sans fin. Ce sentiment de panique la poussera aussi à s'évanouir un peu partout, quand la peur devient trop forte.