Le cimetière de Nightfield.
Un linceul de brume ondulait entre les tombes, avec plus ou moins d’indolence selon le bon vouloir de la brise. Il faisait sombre ce matin là. Les nuages étaient noirs et bas. La pluie ne tarderait surement pas à tomber. Il faisait frais. L’ambiance était tout à fait déprimante, avec ce vent sifflante et ce ciel sombre, presque noir. Non vraiment, il aurait été vain de chercher une once de douceur et de joie dans le paysage. Le cimetière était délabré, en état de dégradation avancée. Le mur d’enceinte était écroulé par endroits, et du lierre s’était installé entre les pierres. Depuis longtemps, si on se référait à la taille de la tige principale.
La grille était rouillée, grignotée par les éléments. Eau, vent, tout contribuait à détruite le portail de métal. Il aurait pu être beau, si il n'y avait pas des tâches sanguinolentes tout en bas. Sinistre et macabre.
Je poussai le portail, qui s'ouvrit dans un grincement à réveiller les habitants du cimetière. Je n'eu même pas le réflexe de me boucher les oreilles, tant l'émotion qui m'écrasait le coeur était forte. Pas un bruit, hormis le sifflement du vent. Qui en ce lieu paraissait presque sournois. Je balayai le cimetière du regard, frissonant à chaque fois que je voyais une tombe brisée. J'entrai, tremblant comme une feuille. C'était la première fois que je venais depuis... un an à peu près. Un an que je n'étais pas venue.
Je traversai le lieu avec une démarche lente et mesurée. Chaque nom était une personne morte à Nightfield. Et au moins la moitié des gens enterrés ici étaient morts à cause de l'explosion de la centrale. Un quart d'entre eux étaient morts à cause des envoyés du gouvernement. Une larme de rage roula sur ma joue, comme un diamant liquide. Dans mes yeux bicolores brûlait une colère intense, contre tous ceux à l'origine de nos problèmes.
Je m'arrêtai alors devant une tombe, car le nom avait retenu mon attention. Fabio Fratelli. Je ne savais pas si c'était la fatigue ou autre chose, mais j'étais totalement incapable de me souvenir où j'en avais entendu parler. Fratelli, le nom d'Ezio. Quelqu'un de sa famille...?
Je continuai à avancer, pour arriver devant sa tombe. Yann Pellen. Un nom et un prénom breton, dont il était fier. Je fermai les yeux, et sanglotai. Rien ne pouvais me le rammener. Quand j'ouvris les yeux il était là, assis sur sa pierre tombale.
" C'est nul de pleurer Treize, surtout que je n'aime pas te voir comme ça.
- Je sais Yann. Mais c'est plus fort que moi. "
J'eu un pâle sourire, en entendant sa voix. Il me remontait le moral. Il eut un sourire en entendant ça. Je savais pertinament qu'il n'existait que dans ma tête -grimace de sa part- et que c'était sans doute pour ça qu'il entendait la moindre de mes pensées.
Fabio Fratelli. Depuis quelques minutes je tournais et retournais ce nom dans ma tête, cherchant à savoir qu pouvait-il être pour Ezio. Mon coeur se serra en pensant à lui.
" T'es nulle avec lui. Il t'aime, et toi tu le rejettes, parce qu'il aime deux personnes. C'est pitoyable, c'est vraiment naze. Il t'aime toujours. Lorsque tu le croises, je le vois moi qu'il t'aime et que ça lui fait du mal que tu réagisses ainsi. Je comprends que tu ai réagi comme ça au début, mais maintenant, après tout ce temps... Tu souffres, il souffre. C'est débile comme situation. "
Il me regarda, avec désapprobation et déception dans le regard. C'était la première fois qu'il me parlait ainsi, qu'il désapprouvait totalement ce que je faisais. Les larmes coulèrent avec plus d'intensité sur mes joues.
Ca fait mal de comprendre que l'on a tort du début à la fin.