When the past catches up. | Pv. Heather

'' Cela faisait longtemps ma jolie. ''

Alice se retourna, fixant l'homme de ses yeux argentés agrandis par l'horreur. Il baissa la main, la frappant avec violence tout en plaquant son autre paume contre sa bouche. Cela ne servait à rien de crier.
Tout c'était passé très vite.
Son passé avait fini par la rattraper...

••••••••••

'' Et bien, on montre ses griffes ? Je t'ai cherché pendant longtemps tu sais. J'ai même du faire appel à quelqu'un que tu connais bien... ''

Il la maitrisa en un rien de temps, la clouant sur le sol. Lui n'allait pas tarder à arriver. Il serait heureux de voir qu'il l'avait enfin retrouvé.
Un homme massif s'adossa à la porte, les fixant d'un regard sombre. Il fit claquer sa langue contre son palé, prenant la parole de sa voix rauque.

'' Cela faisait longtemps, Nevaeh. ''

Il s'approcha d'elle, écartant le trafiquant qui la maintenait sur le béton. Lui agrippant le bras, il la releva avec brutalité. Il releva son tee-shirt, passant ses doigts sur les cicatrices dans son dos.

'' Tu te souviens ? ''

Alice ne comprenait pas. On l'appelait Nevaeh, et cet homme prétendait la connaître. Mais elle ne voyait rien. Son pouvoir semblait l'avoir abandonné, comme il lui avait fait abandonné son passé.

'' Vous vous trompez de personne... ''

Il l'agrippa par les épaules, rapprochant dangereusement son visage du sien.

'' Tu es bien sûr de ne pas te souvenir ?! Même pas... de moi ! ''

••••••••••

Et pourtant.

'' Heather tu as toujours une dette de vie envers moi. ''

'' J'ai besoin de ton aide. A toi et à Ezio. ''

••••••••••

Ses paroles résonnèrent dans sa tête. Elle fixait ses yeux, sanglotant doucement. Il lui rappelait... Il lui rappelait... Elle poussa un long gémissement, attrapant sa tête de ses deux mains. Elle se souvenait... Elle se souvenait de tout.
L'homme qui avait anéantie son enfance et abimée sa vie.
L'homme qui l'avait détruite au fil des jours passés près d'elle. L'homme qui avait abusé d'elle alors qu'elle n'avait que dix ans. L'homme qui lui avait donné toutes ses blessures, toutes ses plaies.
L'homme qu'avait choisi sa mère pour remplacer son père.

'' Toi... ''

Une longue plainte l'ébranla. Elle voulut le frapper, mais il bloqua sa main et lui retourna le bras. Elle poussa un gémissement, se débattant dans tous les sens.

'' Je ne te pardonnerais jamais !! ''
'' Je le sais bien Nevaeh. ''

Il l'agrippa fermement, la trainant jusqu'à une salle sombre.

'' Ne t'inquiètes pas. Je vais revenir m'occuper de toi. Nous allons rattraper le temps perdu, pas vrai Esther ? Tu es encore plus belle qu'avant. ''

Il referma la porte, rangeant la clé dans sa poche. Il l'avait vendu à ce malfrat il y a maintenant deux ans. Mais finalement, il avait ressenti un manque, et avait eu besoin de récupérer celle qui se trouvait être sa belle-fille.
Il avait retrouvé ce malfrat, qui avait perdu cette douce marchandise au sein de cette ville. Du moins, jusqu'à aujourd'hui.

'' Attendez. Va falloir me rendre mon argent si vous voulez la récupérer ! ''
'' Vraiment ? Je n'ai pas pris d'argent avec moi.''

Sans attendre plus longtemps il dégaina son arme, visant juste entre ses deux yeux. Le trafiquant s'effondra, mort. L'imbécile.
Après l'explosion, il était devenu un Thergal. Il était entré en possession d'une arme d'on les balles étaient guidés pour venir se loger dans la tête de ses victimes. Bien que difficile à magner et possédant seulement trois balles, sans compter les tremblements qui le prenaient parfois, il aimait cette arme. Et quiconque s'opposera à lui se verra offrir le même sort.

••••••••••

Non. IL avait peur.

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- Il était presque minuit.
  
  Assis sur le canapé devant la télé, Heather somnolant sur son épaule, Ezio regardait d'un air distrait une série idiote. Il fouilla un peu le paquet de gâteaux apéros qu'il tenait, et en sortit la dernière mini-pizza. Il la croqua sans rancune, appréciant le goût légèrement piquant sur sa langue. Puis il froissa le sachet en plastique métallisé, et le lança dans un panier parfait jusque dans la poubelle. Il sentait ses yeux le piquer, et commençait à se laisser aller vers le sommeil, sa tête posée sur celle de son amie, lorsque des pas dans le couloir attirèrent son attention. Il se demanda intérieurement si c'était la fille de la 715 qui rentrait encore à une heure pas possible, cependant le craquement venait bien de la porte de la 707. Dans un éclat bruyant et inimaginable, Lewis rentra rapidement dans la chambre.
  
  '' Heather, tu as toujours une dette de vie envers moi. ''
  
  Le ton était amer. La dénommée, désormais bien réveillée, était debout, Ezio à ses côtés, et regardait le malvienn qui venait de réduire en miettes glacées sa serrure. En effet, elle lui devait la vie. Il l'avait aidée ce jour là, où une balle avait failli l'achever. Alors, quand il haussa le ton, Heather répondit calmement mais fermement. Elle était une femme de parole et d'honneur, elle réglerait donc sa dette en aidant le malvienn, quoi qu'il ait à faire. Pourtant, quelque chose dans les yeux du drogué la troublait. Une étincelle de peur.
  
  '' J'ai besoin de ton aide. A toi et à Ezio.
  - Tu l'auras. "
  
  Heather rejoignit son lit, et ouvrit brusquement le tiroir de la table de chevet. Elle en sortit Ethan, le chargea, et le rangea dans un fourreau à sa ceinture. Fort heureusement, elle était encore habillée. Elle sortit également un canif, qu'elle glissa dans la poche de sa veste. Elle attrapa sur le lit sa sacoche personnelle, accrochée à une lanière, et la noua autour de sa jambe. Elle en sortit ses clés de voiture, et siffla Ezio qui était repassé dans sa chambre à côté.
  
  "Ezio, on y va."
  
  Le dénommé la rejoignit, et les trois adolescents sortirent dans le couloir. Devant l'état minable de la porte de la 707, Heather mit une croix de scotch en guise de sceau temporaire et pitoyable, puis se dirigea vers les escaliers. Ses chaussures à talons claquaient dans l'escalier, tandis qu'ils se rapprochaient du garage de l'immeuble. Lorsqu'enfin ils y arrivèrent, la mafieuse appuya sur un bouton de sa clé, et la BMW garée non loin répondit par un claquement caractéristique. Alors qu'elle s'installait au siège conducteur, invitant Lewis a venir en passager et reléguant Ezio à l'arrière, elle démarra. Elle se dirigea vers la sortie du parking, et rejoignit la route qui menait au périphérique. Cette route était la porte d'accès à tous les coins de Nighftield.
  
  "Alors, en quoi pouvons nous t'aider ?"
  
  Elle vérifia son angle mort, et s'inséra sur la route, attendant une réponse. Une intuition terrible lui soufflait que c'était grave.

" Tu l'auras. "

Il l'aurait presque apprécié pour cela.

Elle possédait une bonne intuition.

" Alors, en quoi pouvons-nous t'aider ? "

" ... Elle a disparu. "

Et je ne peux rien faire face à cela.

" Depuis 19h Alice reste introuvable dans la Skyline et dans ses alentours. "

••••••••••

La pièce était étroite et sombre, et une désagréable odeur en émanait. Son cœur battait contre ses côtes, maintenant ce rythme rapide depuis qu'elle était enfermée ici. Elle avait peur. Trop peur. De longs sanglots la secouaient tandis que le froid la faisait frémir. Sa tête la faisait souffrir, dévoilant des brides de souvenirs oubliés.

Elle revoyait sa grande masse juste au-dessus d'elle, tandis qu'il lui enfonçait un chiffon dans la bouche pour ne pas qu'elle hurle. De toute façon, personne ne viendrait l'aider. Sa mère l'avait toujours détesté.
Il n'y avait que son véritable père qui l'avait aimé. Il l'avait aimé jusqu'à sa fin, mourant d'un accident de voiture le sourire aux lèvres en ce souvenant de sa fille adorée. Lui. Il lui avait enseigné la bonté, l'avait couvert de cadeaux et d'affections. Mais ça, sa mère ne le supportait pas. Elle ne supportait pas qu'il aime une autre fille plus qu'elle, même s'il s'agissait de leur enfant. Elle avait fini par en devenir diablement jalouse.
Aussi, lors de la mort de son mari, elle ne versa aucune larme. Et un mois après, elle ramena son bourreau dans la maison familiale. Celui qui faisait son bonheur en détruisant celui de sa fille.

Alice se recroquevilla sur elle-même, la tête posée sur ses genoux. Attendre. Elle ne pouvait qu'attendre en se remémorant chaque passage de son enfance perdue.

••••••••••

Et puis, Heather semblait savoir quoi faire.

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- Un silence pesant tomba dans la voiture, tandis qu'Heather passait la cinquième vitesse et atteignait sa vitesse de croisière à quatre-vingt-dix kilomètres par heure. Elle sentait que Lewis était troublé, et se demanda ce qui pouvait se passer pour le déstabiliser à ce point. Ce drogué imperturbable, froid, exigeant, affichait pour la première fois ce qui ressemblait à une quelconque faiblesse.
  
  " ... Elle a disparu. Depuis 19h Alice reste introuvable dans la Skyline et dans ses alentours. "
  
  Ezio laissa échapper un petit glapissement surpris depuis la banquette arrière, et croisa le regard de glace d'Heather dans le rétroviseur intérieur. Alice était omnisciente. Qu'elle se perde était quelque chose d'inconcevable. Et malheureusement, une fille comme elle ne passait pas inaperçue et pouvait être la proie de n'importe qui. Littéralement bouillant de rage, Ezio serra les poings et regarda par la fenêtre les immeubles et les maisons qui défilaient. Heather, de son côté, rétrograda jusqu'en troisième. Arrivée à cinquante kilomètres par heure, elle écrasa l'accélérateur. Pousser les rapports au maximum pour gagner le plus de vitesse possible. En l'espace de sept secondes, la BMW grimpa aux cent-soixante kilomètres par heures sans grogner une seule fois.
  
  "Si elle est dans les Quartiers Nord, ça va me simplifier la tâche. Ezio, contacte Edwin.
  - Ton informateur des Entrepôts ? Tu sais que si tu fous les pieds là-bas, tu vas te faire lyncher.
  - Rien à foutre. Appelle-le.
  - Comme tu voudras."
  
  Ezio pianota sur son téléphone, et colla l'appareil à son oreille. Heather regardait la route sans écouter la conversation sur la banquette arrière, concentrée sur sa conduite. A cette vitesse, la moindre seconde d'inattention pouvait avoir des conséquences catastrophiques. Bientôt, la mafieuse arriva au niveau de la sortie 17. Elle rétrograda et ralentit, suivant la direction des docks et des entrepôts. Soudain, l'italien assis à l'arrière raccrocha et parla à son amie.
  
  "Il nous attend devant l'entrepôt numéro trois."
  
  La mafieuse acquiesça, puis tourna à gauche à la première rue. Là-bas, fumant une cigarette, se trouvait son informateur. Edwin, adolescent de dix-sept ans, gamin exécrable mais également l'un des plus performants des quartiers nord. Arrêtant la voiture, Heather en sortit, suivie par Ezio et Lewis. Elle s'approcha du fumeur, ce dernier lui adressant un sourire charmeur.
  
  "Alors chérie, besoin d'mon aide à minuit ?
  -Drague moi et je te déchire. Je cherche une fille qui aurait disparu dans ce coin là.
  -Description physique ?
  -De très longs cheveux blonds tirant sur le blanc, des yeux argentés. Elle est très belle, si elle est venue ici tu ne peux pas l'avoir ratée.
  -Pas vue, désolée. Par contre, avec un peu d'argent, la mémoire pourrait me revenir..."
  
  Dans une synchronisation presque parfaite, Heather et Ezio sortirent leurs armes et retirèrent le cran de sécurité, pointant les canons vers l'adolescent aux cheveux sales. Il leva les mains en sifflant, laissant tomber son mégot incandescent sur le sol. Ce fut l'italien aux cheveux noirs qui prit la parole d'un ton menaçant, fixant ses yeux bordeaux dans les iris marron d'Edwin.
  
  "Tu sais qu'on est pas du genre à bluffer. Alors t'arrête ton cinéma, et tu nous dis c'que t'as ou on r'décore le parking avec ta cervelle.
  - Wowowowo relax les mecs, tout doux, j'vais tout vous dire, baissez vos armes!
  - Arrête de chouiner et déballe!
  - Elle est passée. Ici. Il y avait un gars avec elle. Pas du genre rassurant. Il l'a maitrisée au sol, et il l'a emmenée dans un bâtiment. Par là. Maintenant, baissez vos armes, pitié.
  - Arrête de chialer, putain! Et merci du tuyau."
  
  Edwin s'enfuit dans le bâtiment le plus proche, et Heather se tourna vers Lewis tout en rangeant son arme. Ses yeux de glace rencontrèrent les iris métalliques, et elle prit la parole.
  
  "Nous y allons ?"
  
  Needs a hero to save her now.

"Si elle est dans les Quartiers Nord, ça va me simplifier la tâche. Ezio, contacte Edwin. "
" Ton informateur des Entrepôts ? Tu sais que si tu fous les pieds là-bas, tu vas te faire lyncher. "
" Rien à foutre. Appelle-le. "
" Comme tu voudras. "

" Il nous attend devant l'entrepôt numéro trois. "

C'est qu'il devait donc savoir quelque chose. Sinon, il ne prendra pas la peine de les attendre quelque part.

" Pas vue, désolée. Par contre, avec un peu d'argent, la mémoire pourrait me revenir..."

"Tu sais qu'on est pas du genre à bluffer. Alors t'arrête ton cinéma, et tu nous dis c'que t'as ou on r'décore le parking avec ta cervelle. "
" Wowowowo relax les mecs, tout doux, j'vais tout vous dire, baissez vos armes ! "
" Arrête de chouiner et déballe ! "
" Elle est passée. Ici. Il y avait un gars avec elle. Pas du genre rassurant. Il l'a maitrisée au sol, et il l'a emmenée dans un bâtiment. Par là. Maintenant, baissez vos armes, pitié. "
" Arrête de chialer, putain! Et merci du tuyau. "

On lui avait fait du mal, et il ne supportait pas cela. Il allait lui faire amèrement payé.

" Nous y allons ? "

" Tout de suite. "

Il n'y avait pas de temps à perdre.

L'adrénaline venait lui porter secours.

Là-bas...

Ou pouvait-elle bien être ?

••••••••••

Ses larmes lui irritaient les joues. Elle s'essuya les yeux du revers de sa manche, patientant la peur au ventre. Elle entendait les pas caractéristiques de son bourreau qui s'approchait de la porte, puis la clé dans la serrure... Qu'allait-il lui faire ? Elle recula jusqu'au fond de la salle, les yeux braqués sur la porte.
Si seulement ce camion n'avait pas fauché la voiture de son père. Jamais. Jamais elle n'aurait connu cet homme.
Il entra dans la pièce, riant à la voir apeurée de la sorte.

" Continuons, Nevaeh, tu veux bien ? "

Il se pencha vers elle, la frôlant des lèvres. Elle réprima un gémissement, se jetant en avant avec l'espoir d'attendre la porte. L'homme ria de plus belle, la saisissant par le bras pour la plaquer sur le sol. Il se posa sur son dos, pesant sur sa cage thoracique. Tout en passant une main dans ses cheveux, il lui susurra quelques paroles à l'oreille.

" Je t'ai déjà dis que tu étais encore plus belle qu'avant ? "

Un bruit de verre cassé retentit alors, le coupant dans son élan de sombre affection. Quelqu'un tentait-il de récupérer sa douce et belle Nevaeh ?

" Dis-moi, tu t'es fais des amis ? "

De ses yeux rougit par les larmes, elle le regarda durement, puis elle lui cracha d'une voix étranglée :

" Il va te tuer !! Ils vont tous te tuer ! "
" Mais oui, c'est ça. "

Il lui assena une violente gifle, continuant de rire. Il la répugnait profondément.

••••••••••

" Heather... "

Aide moi s'il te plait. Aide moi à la retrouver.
Aide moi à assouvir ma rage contre son agresseur.

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- " Tout de suite. "
  
  La voix était ferme, et claire. Lewis commença à se diriger vers le bâtiment qu'Edwin avait indiqué, et Heather et Ezio lui emboîtèrent le pas. Leur cadence passa du pas à une sorte de demi-course, et ils arrivèrent devant l'entrepôt. Pas de petite porte, ils étaient donc du côté livraison. Seule la grande porte de garage se montrait comme une issue, et Heather sortait son arme pour détruire le verrou quand Lewis fit quelque chose avec son effrayant pouvoir. Une fumée bleutée s'échappa dans l'atmosphère, semblable à celle que le drogué avait utilisé un jour sur Ethan, et d'un coup de pied bien placé il brisa en mille morceaux l'entrée de métal, sous les yeux ébahis des deux mafieux.
  
  Après un instant d'hésitation, les trois adolescents rentrèrent dans l'entrepôt, qui n'était éclairé que par la lune sinistre dehors. Les vitres formaient quelques rectangles laiteux sur le sol en béton, et alors qu'ils avançaient une odeur caractéristique saisit Heather au nez. Du sang. En grandes quantités. Une silhouette était à terre, bien trop robuste pour être Alice...cependant, il était clair qu'il s'était pris une balle entre les deux yeux. Effrayant. Lewis revint bientôt auprès d'eux, et lança un regard plein de désespoir à Heather. Troublée par ce sentiment qu'elle voyait pour la première fois dans ces yeux métalliques, elle tendit spontanément le bras pour poser sa main sur l'épaule de Lewis.
  
  " Heather...
  - Je te jure qu'on la sauvera. "
  
  Ce n'était pas une promesse faite à l'arraché, non ; Heather ne jurait jamais. C'est pour ça qu'Ezio comprenait à quel point elle était sérieuse, et l'italien atteignit en quelques foulées un escalier en métal qui menait à un étage. Il le grimpa en tentant de faire le moins de bruit possible, et Heather comprit que son ami se chargeait du haut. Elle même sortit son arme et commença à explorer la partie rez-de-chaussée du bâtiment, dans une obscurité quasiment totale. Ses talons claquaient de façon sinistre sur le béton, aussi la demoiselle se mit-elle à marcher sur la pointe des pieds. Moins ils feraient de bruit, plus efficace ce serait. Soudain, elle arriva à une porte verrouillée par quatre chaînes et trois cadenas. Bordel.
  
  "Lewis, il y a une porte i...."
  
  Des coups de feu interrompirent la phrase d'Heather, et les néons du bâtiment s'allumèrent soudain, éblouissant la demoiselle aux yeux de glace. Après avoir réussi à rétablir une vision assez correcte, la jeune femme réalisa avec horreur qu'une douzaine d'hommes habillés négligemment mais bien armés squattaient tout l'entrepôt. Oh non. Soudain, l'un d'eux, baraqué à souhait, s'approcha des deux adolescents restés en bas et leur parla d'un ton moqueur.
  
  " Les gosses devraient dormir, à cette heure là.
  - J'suis insomniaque. J'arrive pas à trouver le sommeil, par contre j'aime aider les gens à rencontrer leur créateur.
  - Pardon ?
  - Crève, quoi. "
  
  Heather appuya sur la gâchette, et tira deux balles dans le corps du type baraqué. Après réflexion, c'était carrément stupide en fait. Ouais. Elle aurait dû dormir. Maintenant, ils allaient tous se retrouver dans une rafale de balles. Elle espérait qu'Ezio s'en sortirait, là-haut. Envoyant un regard implorant à Lewis, elle fit une légère grimace.
  
  "Désolée.
  - Heat', je te hais profondément !"
  
  Au moins, il était toujours en vie. S'ils s'en sortaient tous, elle l'autoriserait à la traiter de tous les noms. Pour le moment, elle rechargea son arme et visa l'homme le plus proche.
  
  La fusillade commença.

" Je te jure qu'on la sauvera. "

On en rediscutera.

" Lewis, il y a une porte i.... "

Et la lumière fut.

" Les gosses devraient dormir, à cette heure là. "
" J'suis insomniaque. J'arrive pas à trouver le sommeil, par contre j'aime aider les gens à rencontrer leur créateur. "
" Pardon ? "
" Crève, quoi. "

j'aime aider les gens à rencontrer leur créateur

" Désolée. "
" Heat', je te hais profondément ! "

Putain de mutation.

Et pourtant.

Élément par élément, la mutation modifiait les possibilités d'utiliser sa capacité, agrandissant sa portée et sa puissance tout en le détruisant de l'intérieur, le tuant petit à petit. L'azote, élément qu'il maitrisait le mieux, avait été le premier à subir cette modification.

Il n'avait pas de temps à perdre avec eux.

La rage. Il avait la rage.

Quelque chose lui intimaient qu'ils s'approchaient d'elle.

Il semblait y avoir de l'agitation dehors. Des coups de feux, des hurlements. Tout cela le faisait bien rire. Alice lui lança un regard arrogant : ils approchaient. D'un mouvement brusque, il ferma à clé la porte, la trainant jusqu'au fond de la sombre pièce seulement éclairé par une pauvre et faible ampoule jaunâtre.
Ce n'est pas ça qui allait le décourager.

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- Heather esquivait les balles du mieux qu'elle le pouvait, tout en tirant dans le tas. Elle n'était pas sûre de toucher quelqu'un, mais elle était encore éblouie par les néons et sa vue était floue. Ses doigts étaient douloureux à force de presser la gâchette, mais elle se refusait à crever maintenant. Soudain, à côté d'elle, Lewis se plia en deux, comme abattu par une grande douleur. Un frisson l'agita, et du sang s'étala par terre, en provenance directe de son nez. Puis, soudain, une onde de choc bleue, comme des arabesques pures et glaciales, allèrent frapper quelques hommes, qui se retrouvèrent paralysés...non, cryogénisés.
  
  Il ne restait plus que deux hommes, et Heather se chargea d'en abattre un quand le dernier tomba raide mort sans avoir rien compris. A cet instant, dans un bond qui se voulait probablement souple, Ezio descendit de l'étage, couvert de sang. Croisant le regard effaré de son amie, il lui tapota l'épaule en souriant, puis lui montra sa tempe d'où s'écoulait un filet de sang, qui gouttait doucement sur le sol en béton gris. Il tenait à la rassurer un peu, pour qu'elle puisse continuer l'esprit tranquille.
  
  "C'est ma seule blessure, ça ira. J'ai juste fait un peu de corps à corps."
  
  Pas vraiment rassurée, Heather émit une moue dubitative et rechargea son arme avec des munitions de rechange. Soudain, dans un bruit de métal brisé, Lewis détruisit la porte cadenassée et tira quelques coups, abattant un autre gorille. Il fit signe aux mafieux de le suivre dans l'obscurité de la pièce suivante, et ils s'exécutèrent. Revenir dans le sombre demanda à Heather un certain temps de réadaptation, cependant elle réalisa bien vite que la salle était bien plus grande que les autres, et que de nombreuses portes l'en ornaient. Probablement les salles où l'on entreposaient les marchandises qui devaient être livrées...et il devait y en avoir une bonne douzaine.
  
  "Ces salles sont insonorisées. Comment on est censés trouver la bonne ?
  - Frappe à toutes, et vois laquelle va s'ouvrir.
  - Quoi ? O_O "
  
  Ezio se dirigea vers la première porte en sortant son arme, et tapa un coup sur la porte métallique avec la crosse de son beretta. Aucune réponse et aucun mouvement ne parvint, aussi partit-il vers une seconde porte et recommença son petit manège. Sous les yeux ébahis d'Heather. Il avait des idées grave trop louches, putain. Elle voulait lui hurler d'arrêter, que c'était dangereux, mais pourtant, ça pouvait marcher. Au bout de quelques minutes, il avait joyeusement frappé à toutes les portes, et revint auprès de Lewis et Heather, un air triomphal sur le visage.
  
  "Maintenant, on attend que l'une des portes s'ouvre."
  
  Et effectivement, l'une d'elles d'ouvrit dans un grincement...

" Ces salles sont insonorisées. Comment on est censés trouver la bonne ? "
" Frappe à toutes, et vois laquelle va s'ouvrir. "
" Quoi ?! "

" Maintenant, on attend que l'une des portes s'ouvre. "

••••••••••

Un coup métallique retentit sur la porte. Il s'immobilisa, pressant sa main dans la bouche d'Alice. Elle tenta de le mordre, mais la douleur ne semblait rien lui faire.

" Je ne pourrais te procurer plus de plaisir pour l'instant ma belle, tu devras attendre que je m'occupe de ses petits enfoirés. Bye bye ~ "

Il se dégagea d'elle, se relevant sur ses solides jambes. Cela ne devrait durer trop longtemps. Personne ne pouvait lui arriver à la cheville.
Il arma une arme normale, puis celle que la centrale lui avait permi d'avoir. Go. Un sourire malicieux fendit son visage, tendis qu'il poussa de sa paume la porte de fer.

" Bonsoir ! "

Il leur décerna un sourire radieux, purement ironique, tout en refermant la porte derrière lui. Ses yeux les détaillaient vaguement. Il sortit son arme de Thergal, la faisant planer sur eux.

••••••••••

" Bonsoir ! "

" Qu'est-ce que vous lui avez fait ?! "

Bordel.

" Pas grand-chose mon garçon ! Elle en a déjà l'habitude tu sais. "

Qu'est ce qu'il lui avait fait, qu'est ce qu'il lui avait fait à la fin ?!!

" KCN. "

S'il l'avait mieux dosé... Il n'en avait pas mi assez pour que cela fasse effet tout de suite.

Echec et math, gamin.

Les balles restaient un alliage de plomb et d'antimoine.

C'était à Heather et Ezio de jouer...

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Bonsoir ! "
  
  Un homme grand -très grand- sortit de la porte grinçante et fit face aux trois adolescents. Il avait des cheveux noirs emmêlés, et ses yeux d'un profond vert bouteille brillaient d'une lueur d'amusement. Un sourire mesquin étirait ses lèvres et laissait apparaître ses dents pointues, qui se rapprochaient de crocs. Un animal. Ou un monstre. En tout cas, c'était un être à la limite de l'humanité qui se trouvait devant eux. Spontanément, Heather referma sa poigne sur son arme, et Ezio fit de même. Dans une colère froide, Lewis prit la parole.
  
  " Qu'est-ce que vous lui avez fait ?!
  - Pas grand-chose mon garçon ! Elle en a déjà l'habitude tu sais. "
  
  Il éclata d'un rire glacial et moqueur, ce qui mit le drogué dans une rage folle. Il s'élança sous les yeux des mafieux, mitraillant sans vraiment regarder autour de lui. Pourtant, dans ce foutoir obscur, il parvint à toucher l'homme, et lui mit le flingue sous le menton, tremblant de rage. Il murmura trois lettres, et Heather regardait sans comprendre la scène qui se passait. Elle n'avait pas eu le temps d'agir que Lewis était déjà dans un état proche du "Lose Control". Soudain, l'homme malsain éjecta le malvienn au loin et tira dans une direction assez opposée à l'endroit où était sa victime. Pourtant, la balle laissa une marque entre les deux yeux électriques. Oh non non non. Il se tourna alors vers les mafieux, et laissa un sourire encore plus grand envahir son visage.
  
  "Bouh. C'est à votre tour, mes enfants."
  
  Ezio esquissa une grimace et regarda Heather. Avec un air entendu, ils baissèrent leurs armes et l'italien prit la parole d'un ton tranquille. Il avait bien compris que l'arme de cet homme n'était pas banale. Lui aussi avait vu la trajectoire étrange et improbable de la balle.
  
  "De une, on est pas tes gosses. De deux, j'ai pas envie de te casser la gueule, alors en trois, je te demanderais de nous rendre Alice.
  - Alice ?( l'homme laissa échapper un ricanement moqueur) C'est ça, sa nouvelle identité ?
  - Et alors ? C'est un très beau nom.
  - Votre petite puce porte le nom de Nevaeh, sachez le."
  
  Un léger silence passa, où Ezio déchargea son arme. Il sortit alors d'une poche intérieure un chargeur de munitions, qu'il introduisit dans son arme. Ces balles, il les avait toujours économisées pour une situation importante, comme celle-ci. Ces balles, elles avaient deux petites lettres gravées sur les côtés. Na. Ces balles, elles contenaient du sodium, qui était connu pour sa tendance à exploser et à provoquer de graves brûlures sur la peau. Puis, en même temps qu'Heather, il repointa son beretta sur l'homme dont le mince collier de barbe lui donnait un air négligé. La mafieuse aux cheveux noirs fut la première à prendre la parole, un sourire carnassier sur le visage.
  
  "Qu'est-ce qu'on en a à foutre, qu'elle s'appelle Alice ou Nevaeh ? C'est Elle, c'est tout, et on la sortira de ton emprise, salopard."
  
  Et ils tirèrent.
  Tous les deux en même temps, les mafiosos pressèrent les gâchettes respectives de leurs armes. la balle d'Heather, une de celles qui rendaient malade, pénétra dans l'épaule et lui arracha un grognement. La balle d'Ezio, quant à elle, atteignit la main qui tenait l'arme maudite. Et ce fut une lumière terrible, l'espace de quelques secondes, qui envahit le hangar. Le sodium avait réagi avec l'eau de la sueur, envoyant des éclats enflammés aux alentours. Pourtant, malgré cette brûlure et le hurlement de l'homme, ce dernier pressa la gâchette de sa propre arme.
  
  Ce fut comme un ralenti dans un film.
  
  La balle prit une trajectoire improbable, et se dirigea vers Ezio. Poussée par elle ne savait quel réflexe à la con, Heather pointa son arme vers son ami et tira en fermant les yeux et en priant tous les saints du monde...y compris ceux qui n'existaient pas. C'est ainsi qu'elle canonisa en une demie seconde Fabio, Clara & Luca. Et, dans un bruit métallique, sa propre balle intercepta celle du kidnappeur d'Alice, et les bouts métalliques tombèrent sur le sol. Alors, sortant leurs canifs respectifs, les deux mafieux se jetèrent sur l'homme dont le pistolet était déchargé, et l'attaquèrent. Heather ne toucha rien, cependant Ezio réussit à trancher un tendon de sa jambe, arrachant un hurlement à l'homme.
  
  Et, sans dire un mot, juste en fixant ses yeux de glace qui brillèrent un instant dans l'obscurité, Heather fit un appel silencieux à Lewis. Je t'avais promis qu'on l'aurait.

" De une, on est pas tes gosses. De deux, j'ai pas envie de te casser la gueule, alors en trois, je te demanderais de nous rendre Alice. "
" Alice ? C'est ça, sa nouvelle identité ? "
" Et alors ? C'est un très beau nom. "
" Votre petite puce porte le nom de Nevaeh, sachez le. "

" Qu'est-ce qu'on en a à foutre, qu'elle s'appelle Alice ou Nevaeh ? C'est Elle, c'est tout, et on la sortira de ton emprise, salopard. "

Exactement Heather.

Alors, quel élément allait-il utiliser ?

Merde.

Pas tout de suite, un autre sort l'attendait.

Elle lui avait remboursé sa dette, et il lui en était reconnaissant.

Dans quel état allait-il la retrouver ?

" L...Lewis ?! "

Ne pleure plus.

" C'est terminé Alice... "

" Ezio... Heather... "

" Merci. "

Elle éprouvait un soulagement immense de le savoir presque mort.

" Vous vous occupez de lui ? "

Les deux mafieux devaient savoir comment l'on s'occupait d'un salaud de ce genre.

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Lewis se leva avec un sourire, plantant ses yeux dans ceux d'Heather. La mafieuse prit ça comme un remerciement et laissa à son tour ses lèvres s'étirer de quelques centimètres. Le drogué s'approche de l'homme à terre, et fouilla dans ses poches avant d'en sortir une clé. Puis il se dirigea vers la porte, et l'ouvrit en hésitant une seconde. Puis, dans l'obscurité, la voix d'Alice leur parvint. Poussant un soupir de soulagement, Ezio sortit un paquet de cigarettes d'une poche intérieure et en proposa une à son amie. Heather la saisit, et l'alluma avec son briquet. La nicotine dans ses poumons, aussi exécrable soit-elle pour sa santé, lui faisait un bien fou après toute cette action. Soudain, Alice sortit, soutenue par son compagnon, et leur adressa la parole avec un sourire.
  
  " Ezio... Heather... Merci. "
  
  Les deux mafieux inclinèrent la tête en signe de respect et de courage à Alice. Elle n'avait pas besoin de les remercier, c'était juste naturel d'aide ses amis quand ils étaient innocents. Mais elle avait dû avoir sacrément peur, tout de même...rien qu'à voir ses yeux rougis de larmes et sa peau d'une pâleur affolante. Ezio lui envoya un regard tendre et compatissant, puis tira une bouffée de cigarette. Puis, la voix de Lewis s'éleva dans le noir.
  
  " Vous vous occupez de lui ? "
  
  Un sourire carnassier étira les lèvres d'Heather.
  
  "Avec plaisir."
  
  Elle fit signe à Ezio de l'aider, et chacun prit une jambe. Ils traînèrent alors l'homme aux cheveux noirs sur le sol en béton, au milieu du sang et des douilles abandonnées. Quelques bouts de verre lui entaillèrent les bras, mais il était de toute façon encore évanoui. Et puis, ça ne pouvait pas lui faire de mal, hein ? Enfin, ils sortirent de l'entrepôt, retrouvant la BMW noire sous les lampadaires. Ils arrivaient au niveau de la voiture lorsque l'homme sortit de son état second et commença à se débattre. Il émit quelques grognements incompréhensibles en donnant des coups de pied, ce à quoi Heather répondit en lui mettant une de ses chaussures à talons noire vernie sur la cage thoracique. Elle retira la cigarette de sa bouche, et la planta sur le front du blessé, laissant une marque à la fois noire et braisée, libérant également une odeur de chair brûlée dans l'air.
  
  "Tout doux, mon gars, ou te fait souffrir encore plus longtemps que ce qu'on a prévu."
  
  Il commençait à élever la voix et à hurler, mais Heather y mit fin en donnant un coup de crosse d'Ethan sur la tempe de l'homme aux yeux verts. Il repartit dans l'inconscience quasi-immédiatement, et alors qu'Ezio allait ouvrir le coffre pour en sortir des cordes, la mafieuse aux yeux de glace regarda Lewis et Alice, et leur adressa la parole d'un ton calme. Peut-être qu'Alice n'aimait pas voir les gens souffrir, quelques qu'ils soient, et qu'elle ne supporterait pas la torture. Autant éviter tout impair, elle devait être assez choquée comme ça.
  
  "On n'en a pas fini avec lui. Vous voulez qu'on vous ramène, ou vous voulez regarder ? C'est pas très joyeux, alors..."
  
  La mafieuse avait un air sincèrement gêné, pendant que derrière elle Ezio ligotait cet homme odieux sans prendre gardes aux bouts de verres qui s'enfonçaient toujours plus profondément. Un chiffon dans la bouche pour éviter tout hurlement, et l'italien referma le coffre. Ils n'attendaient plus que la réponse des deux autres.

" Avec plaisir. "

Les prochains visiteurs risquaient d'être surpris, mais ce n'était pas leur problème.

" Tout doux, mon gars, on te fait souffrir encore plus longtemps que ce qu'on a prévu. "

Souffre

" On n'en a pas fini avec lui. Vous voulez qu'on vous ramène, ou vous voulez regarder ? C'est pas très joyeux, alors... "

" Je... veux le voir mourir. "

Sincèrement.

Alors ?

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Alice resta un instant silencieuse, perdue dans ses pensées, et elle sursauta brusquement lorsqu'Ezio ferma la porte du coffre. Semblant sortir de ses pensées, la jeune fille leva ses yeux, magnifiques globes argentés teinté de vert, dans les iris bleu pâle d'Heather. Sa voix était hésitante et tremblante, et montrait pourtant une sacrée force de volonté.
  
  " Je... veux le voir mourir. "
  
  Sans un mot, Heather hocha la tête. A ta guise, Alice. Ils allèrent alors dans la voiture, s'installant à l'arrière. Ezio s'installa sur le siège passager, et son amie prit le volant. Elle attacha sa ceinture, et mit le contact. Elle mit ses feux de croisements pour voir quelque chose, puis elle tripota quelques boutons sous l'autoradio. Aussitôt, le ventilateur se mit en marche dans le coffre. Il fallait bien garder le en vie jusqu'au coin où il mourrait. Et, doucement, Heather démarra dans un silence quasi parfait. A peine un ronronnement. Elle roula quelques minutes entre les entrepôts, et franchit une grille qui l'amena là où elle voulait.
  
  La baie de Nightfield.
  
  La mer était abominablement polluée dans Nightfield, et la bulle empêchait également l'eau radioactive de se répandre, cependant cela restait un endroit de choix pour se débarrasser des gêneurs. Heather arrêta la voiture, et en descendit. Ezio fit de même, et ils allèrent ouvrir le coffre. Dedans, l'homme aux yeux verts avait repris conscience et envoyait un regard affolé aux mafieux. Sans douceur, l'italien aux cheveux noirs tira le kidnappeur à l'extérieur du coffre, et il le lança sans ménagement sur la jetée. D'un coup efficace de son canif, il coupa la corde....et planta son couteau dans la main du beau-père d'Alice.
  
  "Pitié, laissez-moi, j'vous en supplie, je ferai plus de mal !
  - Tu as vécu comme un salopard, assume au moins le retour des choses."
  
  Crucifié d'une main, il tenta désespérément de retirer le premier couteau, mais Heather se laissa tomber à genoux à côté de lui et lui plaqua la main de force sur le sol. Elle sortit son canif également, et le planta avec violence, transperçant les chairs et arrachant un cri à l'homme. Aucune pitié ne se lisait dans ses yeux de glace, pas plus que dans les iris bordeaux d'Ezio. La mafieuse aux cheveux sombres fouilla dans la sacoche accrochée à sa jambe, et elle en sortit un petit sachet plastique dans lequel brillaient des bouts de métal. Lames de cutter. Elle en sortit une, en donna une autre à Ezio, et commença à faire de petites coupures un peu partout sur le torse de l'homme, qui poussa plusieurs cris. Un sourire flottant sur les lèvres, Heather retira au passage un petit bout de verre planté dans la chair, arrachant un autre gémissement. De son côté, Ezio titillait le couteau planté dans la main droite. Des larmes de douleur dégoulinaient des joues de l'homme.
  
  "Pitié....arrêtez....
  -Tu sais, mon gars...tout ce que tu lui as infligé moralement....
  -...On te le rendra au centuple physiquement."
  
  Heather décida soudain, d'un coup sec de faire une entaille plus grande que les autres. Ezio comprit, et se leva en remontant les manches de sa chemise. Il s'agenouilla au bord de la jetée, et récupéra quelques algues qui traînaient dans le coin en les ramenant auprès de son ami et du coupable, désormais victime. L'italien fouilla un peu, et trouva dans les feuilles vertes puantes une étoile de mer modifiée, qui se déplaçait un peu comme une araignée. Elle était poilue, vorace...et surtout carnivore. Ezio posa donc la feuille trempée d'eau de mer sur la blessure -ce qui fit déjà hurler l'homme- et laissa l'étoile commencer à grignoter les bords de la plaie.
  
  "Tu veux participer, Lewis ? Et Alice aussi, si tu le souhaites."
  
  La voix d'Heather était douce et contenait bien l'interrogation. Elle ne forçait à rien, mais ne retirerait pas le plaisir au compagnon de la vraie victime de faire souffrir le salopard qui avait détruit sa vie.

When the past catches up. | Pv. Heather

When the past catches up. | Pv. Heather

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