Crimson King | Pv. Treize & Heather.

6h27.

Mais, c'était déjà mieux que rien, non ?

level up

Comme Alice.

En sécurité chez une amie...

Même si ce sentiment d'insécurité persistait...

Il lui semblait presque discerner deux silhouettes familières, et une troisième qu'il avait déjà vaguement vu...

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Il était tôt.
  
  Le soleil n'était même pas levé, et Heather laissa échapper un bâillement en s'étirant. Ses yeux de glace brillèrent un instant sous les faibles lampes, puis elle s'avança vers Aaron qui, accroupi, fouillait dans un tas de décombres en espérant trouver des matériaux pour réparer ses fenêtres. Alors qu'elle tentait de marcher, elle se prit les pieds dans le bas de son pantalon et trébucha avant de s'étaler sur le sol. A quelques mètres, elle entendit le ricanement d'Ezio, qui se marrait bien.
  
  Lançant un regard meurtrier à son colocataire, elle se releva mine de rien et alla aider son petit ami...comme elle le pouvait. En effet, n'ayant plus accès à son appartement, elle avait dû emprunter les seules fringues féminines qu'Aaron possédait...à savoir celles de son ancienne copine. Qui était une hippie. Heather la mafieuse en pantalon large, haut à manches frangées et foulard en guise de ceinture. Elle aurait presque voulu mourir de honte sur place.
  
  Elle s'agenouilla au sol, sans crainte de déchirer ses vêtements dont les teintes variaient dans les tons beiges avec des motifs de fleur rose fuschia. La seule chose qui sauvait les apparences, c'était ses cheveux noirs attachés en queue de cheval haute et Ethan, à sa ceinture. Non, sérieux, mais quel foutoir. Enfouissant ses mains sous les gravats, elle cherchait des barres métalliques pour barricader les portes, et les fenêtres en attendant de trouver des vrais morceaux de verres.
  
  "Arrête de tirer cette tête, ça te va très bien, ces fringues."
  
  Jetant un regard noir à son petit ami, Heather passa sa main dans son cou...et tenta de lui faire plonger la tête dans les graviers, rouge de honte. Ces trucs de hippie ? Lui aller ? Plutôt crever.
  
  "Ecrase."
  
  Alors que l'anaril se débattait, Ezio intervint pour séparer les deux, un long fil de cuivre enroulé autour de son bras. Tout le métal orangé qu'il avait trouvé, il l'avait mis sur son bras pour ne pas le perdre. Lui jetant un regard meurtrier en voyant son sourire ironique et les efforts qu'il faisait pour ne pas se moquer, Heather laissa échapper un semblant de grognement et fouilla avec ardeur dans les gravats. l'italien avait eu droit à une chemsie et à un jean un peu déchiré au niveau des genoux, mais ça restait largement abordable.
  
  "C'est dégueulasse. Pourquoi lui a des vêtements classes et pas moi ? Pourquoi tu pouvais pas avoir une copine qui s'habillait normalement ?
  - Indéniable avantage du garçon, qui se limite au pantalon sans fantaisie
  - J'te cause pas à toi, dégage èé "
  
  Le concerné eut un grand sourire et s'éloigna d'un bond lorsque son amie aux yeux clairs tenta de lui asséner un coup avec une barre en fer.
  
  Ils n'avaient pas conscience d'être observés, et Aaron souriait en les surveillant du coin de l'oeil.

Messages : 102 Date d'inscription : 30/06/2011 Pseudo : Shane-Hinayu

La dernière fois que j'avais mangé, c'était quand mon immeuble était encore debout, la veille au soir. Et je n'avais absolument pas faim, n'éprouvant pas le besoin de manger matin, midi et soir. J'avais entendu la porte se fermer doucement, et Lewis partir. Je n'en revenais toujours pas. Je m'étais levée, et avait regardé par la fenêtre. J'étais dans l'appartement d'un homme qui avait attenté à ma vie, quelques jours plus tôt. C'était flippant. Je repris mon sac sous la petite table, et en tirai un jean, un t-shirt et mon sweat. Je m'habillai rapidement, et repliai la couverture. Je brossai rapidement mes dents, et sortis. Je n'en pouvais plus de cette atmosphère oppressante, typique des lieux clos. Je dévalai les escaliers, peu désireuse d'entrer dans un ascenceur. Non pas à cause du fait que c'était exigu, et totalement clos, mais bon, ce n'était pas forcément prudent, quand on savait qu'il y avait eu un tremblement de terre. Je ne mis pas longtemps à descendre, courant presque pour rattraper Lewis. Je restai cependant à distance, histoire de. Je n'avais pas envie de passer pour le cocker affectueux de service. Surtout qu'il semblait regretter. Ce fut donc à une distance respectable de Lewis que je me dirigeai vers l'Aéroport de Nightfield.

L'endroit était encore plus détruit qu'auparavant. Alors qu'avant il était vie, dépourvu de vie, et surtout de voyageurs, là c'était carrément dévasté. Comme un champ de bataille, une fois encore. Désormais, les avions étaient encastrés les uns dans les autres, tous de travers. Le tarmac était soulevé à maintes endroits. Nous entrâmes dans le bâtiment principal. Des morceaux de plafonds étaient tombés, et les escalators étaient sortis de leurs rails. Ca me donnait envie de pleurer, tout ça.

Ils étaient là-bas, tous vivants. Un sourire illumina mon visage, et je me hâtai de dépasser Lewis, pour les rejoindre. Plus je m'approchai, plus j'avais envie de rire. Heather était-elle passée du côte hippie de la force? Un pantalon "pattes d'éléphants", et un haut assorti... Et le pire, c'est que ça lui allait plutôt bien. J'arrivai derrière le petit groupe, et en guise de bonjour, je fis, moqueuse:

" Cette tenue te vas à ravir Heather. "

Chassez donc l'instinct, il revient au galop.

nouvelle colocataire

" Cette tenue te vas à ravir Heather. "

Sa tenue ? ... Oh oh, en effet.

" ... Heather ?! "

Passé de la tenue de Lara Croft à celle de Princesse Peach faisait un choc quand même.

Bientôt, elle finirait par venir le rejoindre autour d'un joint si elle continuait ainsi.

" Tu es ? "

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Cette tenue te va à ravir, Heather.
  - ... Heather ?! "
  
  Moquerie. Cynisme. Ironie.
  Pensez-vous réellement que c'est le moment de se foutre des autres ? Serrant les dents, Heather dégaina Ethan en se levant, et pointa son flingue entre les deux yeux de Treize en appuyant violemment sur son front. Une montée d'adrénaline lui faisait perdre son sang-froid, et lui donnait envie d'exploser sans rancune le crâne de cette petite idiote. Même Lewis n'avait jamais réussi à lui faire perdre les pédales aussi vite. Pourtant, une main se posa sur le bras de la mafieuse, suivie d'une voix familière.
  
  "Du calme, Heather."
  
  Par égard pour Ezio, la dénommée baissa son arme, ses yeux de glace scintillant encore d'une rage meurtrière. L'italien s'approcha de Treize, lui attrapa fermement les poignets, et les serra juste assez fort pour que ça tire un peu. D'un ton de reproche et une lueur déçue dans ses yeux bordeaux, il s'adressa à sa petite amie dans un murmure.
  
  "Sois intelligente et tais-toi. C'est déjà dur pour elle, n'en rajoute pas une couche."
  
  Il relâcha la pression sur les poignets en effleurant doucement les paumes de Treize du bout, des doigts, puis observa Heather qui lançait toujours un regard haineux à la Yacii. Derrière elle, Lewis s'adressait à Aaron, qui avait un bout de métal à la main et une sorte de chiffon-foulard en guise de ceinture.
  
  " Tu es ? "
  
  L'anaril blond se leva et observa un instant le malvienn qui se tenait face à lui. Tenue simple -jean & t-shirt bordeaux-, cheveux blancs, bandages autour du cou, et des yeux d'un bleu métallique acérés, un peu comme ceux d'une bête blessée. Un sourire simple aux lèvres, le français tendit la main vers l'adolescent, qu'il avait déjà vu. Enfin, entraperçu sur le palier du 8ème étage...
  
  "Je m'appelle Aaron, j'habite dans le même immeuble que toi. Tu es le copain d'Alice, non ? Elle ne vient plus beaucoup à mon appart, elle va comment ?"
  
  La différence entre le sociable et le coincé.
  L'air tranquille et sincère, Aaron Leroy attendit une réponse. Il était vrai qu'Alice n'était pas venue depuis quelques temps pour cuisiner avec lui. Une malvienn qui savait tout venait apprendre de lui, parisien qui savait cuisiner. C'était une bonne amie.
  
  Alors, elle va bien ?

Messages : 102 Date d'inscription : 30/06/2011 Pseudo : Shane-Hinayu

J'étais donc si désagréable que ça dans ma phrase? Oui. Dégoulinant de cynisme et de sarcasme, il me fallait admettre que c'était le but rechercher. De blesser la mafieuse. Ezio serra mes poignets, me murmura quelque chose dans l'oreille. La décéption dans sa voix était palpable.

" Je ne voulais pas te vexer. "

Phrase cette fois extrêmement sincère. Et pourtant. C'était la première fois que j'en sortais une du type à Heather. Je me détournai, fuyant presque son regard mauvais. Je regrettai vraiment mes paroles, mais elle semblait tellement en colère que je préférai ne plus rien dire. Sois intelligente et tais-toi. Oui Treize, sois donc intelligente et ferme ta gueule. Je m'écartai un peu, et regardai autour de nous. Sentant encore et toujours la froideur du canon de l'arme d'Heather. Il était temps que je change. Et pour de bon cette fois ci. C'était quand même affligeant d'avoir attendu de perdre mon logement, d'avoir attendu de perdre des amis, d'avoir attendu ... que Nightfield soit détruite. C'était tout de même pitoyable de ma part. Je regardai ma main, et repensai à cette nuit, quand j'étais rentrée chez moi.

J’étais rentrée dans mon appartement au prix d’efforts colossaux. La douleur me paralysait complètement. Ma main ne saignait plus, mais la douleur était toujours là. Je avais fermé la porte derrière moi, et j’avais attrapé la trousse-pharmacie dans ma salle-de-bains. Cette fois je m’étais laissée aller à pleurer, étant sûre d’être seule. Et en sécurité. Je m’étais assise sur mon lit, et avais sorti des bandages, du spray désinfectant et une pince. La balle s’était logée entre deux os. Si je l’enlevais, je supprimais une partie de la douleur, car la balle tordait plus ou moins mes os de façon peu naturelle. J’avais inspiré un grand coup, avait fermé les yeux. Je m’étais concentrée, et je m’étais appliquée à me calmer. Puis j’avais plongé la pince dans ma main. Il m’avait fallu plusieurs essais, retirant à chaque fois la pince, par réflexe. Et surtout parce que la sensation qu’on me fouillait dans la main était horriblement désagréable. Au vingt-et-unième essai, je parvins à attraper la balle. J’avais tiré, et elle était venue. La douleur m’avait arraché un hurlement, mais c’était fini. Elle était partie. J’avais désinfecté, bandé la plaie, et m’étais allongée sur le lit.

" Je m'appelle Aaron, j'habite dans le même immeuble que toi. Tu es le copain d'Alice, non ? Elle ne vient plus beaucoup à mon appart, elle va comment ? "

Hurmf.

D'accord

" Bien, Elle va bien. Elle est chez une amie. Dans une maison près de la centrale. En sécurité. "

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Je ne voulais pas te vexer. "
  
  Sincérité et excuses.
  Un peu apaisée, Heather était cependant toujours en colère. Elle devrait attendre un peu pour que la tension retombe, aussi détourna-t-elle ses yeux de glace sans dire un mot, lèvres serrées. Elle rangea Ethan dans sa ceinture, et observa Aaron qui discutait avec Lewis. Il tendit sa main en guise de salut, et à la grande surprise de la mafieuse aux cheveux sombres, le drogué répondit à cette marque de sociabilité.
  
  " Bien, Elle va bien. Elle est chez une amie. Dans une maison près de la centrale. En sécurité. "
  
  Encore ce mensonge.
  Heather lança un regard pénétrant à Lewis, se demandant définitivement ce qui était arrivé à Alice. Elle avait bien sa petite idée et ne doutait pas de la participation de ces chiens du gouvernement à la disparition de la belle malvienn, cependant elle préférait ne pas y penser. De son côté, Aaron se contenta de ces paroles. Il trouvait cette excuse dites trop rapidement et trop mécaniquement pour être vraie...mais il ne connaissait pas assez le jeune homme aux cheveux blancs pour le juger comme ça. Il lui accordait le bénéfice du doute.
  
  "Tant mieux, alors."
  
  Un sourire simple et sincère. Aaron n'était pas quelqu'un de très compliqué, et à tendance optimiste. Tout finirait par une happy end. Soudain, alors qu'il allait rajouter quelque chose, il entendit un cliquetis d'arme que l'on charge. Dans le soudain silence, il observa sans comprendre Heather et Ezio, qui pointaient leurs armes sur un ennemi quelconque, et il suivit la trajectoire des canons. Un sentiment d'insécurité le prit soudain.
  
  Un militaire. Un de ces hommes qui obéissaient à des ordres sans vraiment en comprendre la portée. Il était là, debout, son fusil d'assaut pointé sur les deux mafieux. Dans le dos d'Aaron, une sorte de sueur froide entre ses omoplates le faisait frissonner. Il n'était pas un surhomme. Il n'était pas de ces gens héroïques, ou courageux, et tuer ne faisait pas partie de son quotidien. Il avait juste peur, pour le moment. Alors il recula de quelques pas, retournant auprès du tas de gravats, et observa le militaire en observant les moindres issues de secours.
  
  Il observa Heather, et croisa son regard. Ce regard pur, qui l'avait tout de suite marqué. Ces iris clairs, au fond desquels des souvenirs bien trop douloureux blessaient depuis longtemps. Il eut une soudaine boule au ventre en imaginant ces deux océans de glace voilés par la mort. Non. Il devait aider même s'il était inutile. Pour ne jamais avoir l'occasion de voir ce cauchemar se réaliser. Pourtant, le sourire rapide que lui adressa la mafieuse le rassura un peu. Alors il attendit, observant les alentours.
  
  Cette dernière, son arme pointée sur l'homme aux cheveux courts et en treillis, restait concentrée. Elle sentait la tension d'Ezio, à côté d'elle. Il s'était d'ailleurs décalé pour se placer devant Treize, tentant probablement de la protéger. Heather ne s'inquiétait pas trop pour Lewis, sachant qu'il devait être la personne la plus dangereuse de tout l'aéroport à l'heure actuelle.
  
  Quelle merde.
  
  ( Hey les gens, je propose que chacun lance un dé rencontre, puis après, à chaque fois on pourra lancer un dé action. Comme ça, que l'on ne fasse rien, que l'on tue la personne ou qu'on se fasse démolir, on pourra interagir C: )

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Je ne suivais pas vraiment la conversation. J'étais dans un autre monde, celui de la réflexion. Lewis et Aaron discutaient, mais la tête du Malvienn n'était pas celle de quelqu'un heureux de communiquer. Puis deux armes se dressèrent. Ezio et Heather venaient de sortir leurs armes. Elles étaient pointées vers un millitaire, à quelques mètres de nous. Son fusil d'assaut était pointé vers notre groupe. Je sortis mon couteau, me doutant bien que cela ne me serait pas très utile si jamais je devais l'utiliser contre l'homme en uniforme. Sauf si je parvenai à le prendre par surprise... Ce qui était franchement lâche, et pas sûr pour moi. De toutes les manières, rien n'était sûr. Ezio s'était placé devant moi, pour me protéger. Il ne connaissait toujours pas le sentiment qui me dirigeait, cette émotion qui me poussait à faire des choses stupides... Un bruit me fit sursauter, et je me retournai vivement. Personne. Appelez moi Jeanne d'Arc. Le millitaire me faisait peur, avec son fusil là. Son jouet qui n'en était pas un. J'avais peur qu'il engage le combat, qu'il y ait des blessés. J'avais peur de perdre quelqu'un au cours de la bataille. Que je perde quelqu'un. Je craignais beaucoup pour mon entourage en ce moment.

Je réveillai, sous la haie. Dans la rue, personne n'était debout. Tout le monde était étendu sur le sol. Sa tignasse blonde était couverte de poussière, perdant cet éclat doré si caractéristique. Je sortis en trombe de sous la haie, hurlant son nom. Je m'accroupis à côté de lui, caressant son visage, comme pour le réveiller. Je le secouai, puis l'appelai. La première gifle partit. " YAAAAANN!!!! REVEILLE TOI BORDEL! " Les larmes coulaient sur mes joues, comme deux torrents d'eau salée. Et il ne se réveillait plus. Il restait inerte, sans vie. Dans sa poitrine, son coeur ne battait plus. Plus jamais je ne reverrai la belle couleur noisette de ses yeux, plus jamais nous n'emmerderions les gamins du parc. C'était fini, il n'était plus là. Et je ne parvenai pas à accepter cette réalité. J'étais comme déconnectée, dans mes souvenirs, le seul endroit où il était encore vivant. Il n'était pas mort que je me disais. Et pourtant, c'était la triste vérité. Un hurlement s'échappa d'entre mes lèvres, un hurlement teinté par le désespoir, la colère, le chagrin et la détresse. Je m'étais couchée contre son corps, pour être avec lui une dernière fois, avant de le laisser s'en aller pour de bon. De continuer ma longue route, jusqu'a ce que moi aussi je trépasse. Jusqu'a ce que je le rejoigne.

C'était à partir de ce moment là que j'avais envisagé de mourir prématurément.

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" Tant mieux, alors. "

Laisse tomber Heather

Merde.

Tu n'as pas le choix

Autant les laisser faire, non ?

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Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Etait-il vraiment seul ?
  
  Car il était toujours là, fusil pointé, immobile. Il ressemblait presque à une statue qui bougerait pour la tuer dès qu'elle détournerai le regard. Et autour d'eux, de nombreux bruits se faisaient entendre. Craquements, gémissements, verre cassé. Dans ces ruines, la peur se mêlait à l'ambiance lourde. Lewis et Treize se retournèrent une ou deux fois, comme surpris, et pourtant il n'y avait personne.
  
  Le temps semblait s'être arrêté, alors que personne n'osait tirer. Les yeux clairs d'Heather affrontaient le regard sombre du militaire, qui fit quelques pas en avant, ses rangers claquant fortement sur le sol carrelé du hall de l'aéroport. Dehors, la lumière grandissait, et quelques rayons commençaient à illuminer l'endroit dans des teintes d'or et de sang. Les moindres détails des ruines étaient visibles, et le monde s'éveillait dans un silence quasiment parfait. Soudain, la voix de l'homme aux cheveux courts retentit.
  
  "Lâchez vos armes, et tout se passera bien."
  
  Heather échangea un regard avec Ezio, et ils resserrèrent tous les deux leurs mains sur leurs armes. Rien ne se passait jamais bien, avec le gouvernement. L'espace d'un instant, la mafieuse aux longs cheveux noirs eut envie de tuer le militaire. L'achever, le détruire, lui faire rencontrer son créateur. Pour qu'il parte. Qu'il les laisse tranquille. Qu'il ne vienne pas perturber ce monde stable, cet environnement qu'elle avait réussi à construire. Qu'il ne se mêle plus des affaires des autres, et qu'il ravale orgueil et péché. Elle voulait le tuer.
  
  Ogni tuo desiderio è un ordine, principessa.
  Tes désirs sont des ordres, princesse.
  
  Pan.
  
  Elle n'avait pas appuyé sur la gâchette.
  Et pourtant, le coup de feu avait retenti. Une balle dans la gorge. Le militaire s'écroula, agonisant dans son hémorragie, mais Heather ne bougea pas. Elle n'avait pas tiré. Son index n'avait pas bougé. Il ne s'était pas placé sur la détente, n'avait pas appuyé. Elle avait senti la douleur du recul dans son bras, mais rien de plus. Et l'ennemi était là-bas, étalé sur le sol, baignant dans une mare de sang. Effarée, la mafieuse lâcha son arme et se laissa tomber à genoux, l'air hagarde.
  
  Cette voix qu'elle avait cru entendre dans sa tête. Ce doux murmure en italien, avant le tir. Son arme avait considéré comme un ordre ce qui n'était qu'un simple désir. Ethan avait obéi à la moindre de ses pensées. Pan. Soudain, la voix d'Ezio retentit dans un silence morbide.
  
  "Il est mort, et bien."
  
  Entre les gravats, Heather regardait le cadavre d'un air halluciné. Une présence à côté d'elle et une chaleur sur ses épaules lui indiquèrent qu'Aaron s'était agenouillé à côté d'elle, et avait posé une main à la base de son cou. L'autre main passa plusieurs fois devant les yeux de glace de la mafieuse, mais elle semblait hors du temps. Même la voix de son petit-ami lui parvenait comme à travers un filtre.
  
  "Heather ? Ca va ? Tu es avec nous ?
  -Je n'ai pas tiré...
  -Quoi ?
  -Je...n'ai pas...appuyé sur la gâchette. Ethan...a obéi...seul."
  
  Le regard toujours hébété, la jeune fille observait la tâche écarlate se répandre doucement sous le corps du militaire. Cette arme qu'elle avait tant chéri et aimé semblait soudain lui inspirer de la crainte.
  
  Ogni tuo desiderio è un ordine, principessa.

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Messages : 102 Date d'inscription : 30/06/2011 Pseudo : Shane-Hinayu

Le coup était parti. Et je n'avais absolument pas réagi. La main d'Heather n'avait absolument pas bougée, et la balle était sortie du Beretta. Toujours cette vitesse affolante, que j'avais le pouvoir d'anticiper. Dès que je sentai le danger d'une personne, je bondissai pour la protéger, au mépris de ma sécurité. Mais là, rien. Je n'avais pas bougé. Heather s'était agenouillée, et Aaron avait accouru. Je ne suivai plus rien. C'était étrange, c'était comme si j'étais dans une autre dimension. Un bruit de chaussure qui couine me sortit cependant de ma torpeur. Je pivotai souplement, et fit face à un scientifique. Nous n'étions plus seuls. Et lui était surement accompagné. Mon couteau était pointé vers lui, dans l'espoir qu'il n'ait pas d'arme. Mais si il n'avait pas d'arme, il avait surement des sulbaternes qui eux étaient lourdements armés. J'avais le sentiment de pouvoir l'attaquer sans que mon pouvoir ne fasse des siennes. J'étais maîtresse de moi même, pour une fois. Personne n'avait besoin de me retenir, je pouvais attaquer et laisser les autres attaquer. Un sourire mauvais se dessina sur mes lèvres, tandis que je détaillai l'homme.

Pas très grand, et avec une calvitie sévère. Pas vraiment le physique idéal pour attirer les filles. Ses yeux étaient gris acier, durs. Mauvais. Une aura malsaine pulsait tout autour de lui. Il ressemblait à un de ses gamins qui voudraient pratiquer une dissection sur un animal vivant. Un tortionnaire dans l'âme, et capable du pire dans ses expériences. Je voyais le monde scientifique d'un oeil noir. Surtout en ce moment. Il ne bougeait pas, et nous scrutait les uns après les autres. Comme si il nous jaugeait. Comme si il évaluai nos capacités. J'abaissai légèrement ma lame, attendant de voir ce qu'il allait faire. Ne pas attaquer en premier, pour ne pas être en tort.

" Venez avec nous, et il ne vous sera fait aucun mal...

- Balivernes. ", répondis-je, du tac au tac.

C'était le pire mensonge qu'il m'ai été donné d'entendre. C'est comme si vous aviez la tête sous la lame de la guillotine, et qu'avant que la mort ne vous emporte le bourreau vous disait: " T'inquiète, tu vas pas mourrir. ". C'est une blague de très mauvais goût, et en plus c'est se foutre du monde. Après, je n'étais pas la mieux placer pour parler de moquerie. Le scientifique avança, mais je ne bougeai pas. Lorsqu'il fut à moins de trois mètres de moi je levai mon couteau. N'approche pas plus coco, tu vas y perdre des plumes. Je l'affrontai du regard, avec insolence. Un jeune doit respecter ses aînés. Mais l'inverse est vrai également, et tenter de faire peur à une jeune fille c'est pas vraiment une marque de respect. Il eut un petit rire, et sortit un petit pistolet. Echec et mat Treize. Si tu avances, il tire. Si tu recules, il gagne. Au choix, c'est ton amour propre ou ta vie. Il s'était arrêté, attendant. La question était quoi? Attendait-il ses petits copains ou attendit-il que nous nous rendions?

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Ce n'est pourtant pas le premier être que tu tues... Si ?

" Venez avec nous, et il ne vous sera fait aucun mal... "
" Balivernes. "

Il virait à la paranoïa

Venez avec nous, et il ne vous sera fait aucun mal. Tsk, c'est ce qu'ils disaient tous.

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Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Une chaussure qui glisse sur le carrelage.
  
  Treize se retourna, Ezio fit de même et Heather se força à se relever, s'appuyant contre Aaron. Elle pointa ses yeux de glace sur le nouveau venu, et s'immobilisa en reconnaissant un scientifique. Il avança, dit quelque chose que la mafieuse n'écoutait pas. Elle était encore en état de choc, à tel point qu'elle avait laissé Ethan par terre. L'arme trônait, à ses pieds, attendant un désir de sa maîtresse.
  
  La petite-amie d'Ezio, à quelques mètres, répondit du tac-au-tac à l'homme, gardant son arme à portée. Un bruit soudain retentit derrière, mais pourtant il n'y avait rien. Encore un de ces craquements étranges. La jeune fille aux cheveux noirs espérait que son coup de feu n'avait pas eu le même effet qu'un sifflet pour clebs. Au pied, les gens, y a quelqu'un à abattre ici!
  
  Un second bruit.
  
  Plus intense, cette fois-ci. Heather se retourna, car le son venait de derrière elle. Ses yeux de glace s'écarquillèrent d'horreur mêlée de peur lorsqu'elle aperçut la chose. Cette forme sanguinolente qui se traînait vers elle en gémissant, avec des bandages autour du corps, lui rappelait ce qu'elle avait combattu à l'Institut, dans le labyrinthe. Hu. Ma. Ni. Té. Cette caractéristique qu'ils avaient encore le privilège d'avoir, et qui semblait avoir définitivement disparu du regard opaque du monstre. C'était ça, la promesse d'immunité que le Gouvernement offrait ?
  
  Sans réfléchir, poussée juste par le désir de ne pas rester désarmée dans une telle situation, la mafieuse attrapa Ethan en pensant très fort à des idées de paix. Elle ne devait pas encore attaquer. Enfin...il ne devait pas encore attaquer. Pointant le canon vers la chose, elle attendit une quelconque réaction. Elle avait mal au coeur.
  
  Ezio pointa son arme sur le scientifique, frôlant Treize. Il n'osait pas tirer, craignant une quelconque crise. Elle avait cette fâcheuse tendance à s'interposer contre toute attente...et il ne souhaitait pas lui envoyer une balle entre les deux yeux. Surtout pas. Ses yeux bordeaux croisant le regard d'acier du scientifique, il attendit. De son côté, Aaron resta légèrement en retrait, parfaitement inutile au combat. Il avait déjà repéré plusieurs sorties possibles, et deux conduits d'aération.
  
  Qui bougerait en premier ?

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Messages : 102 Date d'inscription : 30/06/2011 Pseudo : Shane-Hinayu

Un monstre s'était approché de nous. Ca y'est, les copains arrivaient. C'est la fête! Heather se chargeait de la bestiole mutante. Cette créature... n'avait plus rien d'humain. Déformée par quelque chose qui m'échappait -génétique ou charcuterie?- elle poussait des râles grognons. Comme si on la dérangeait dans sa sieste. Ezio s'approcha de moi, et je vis son arme, pointée vers le scientifique. Un déclic. Le scientifique venait d'enlever le cran de sécurité de son arme. Ce fut moi qui bougeait la première. Je me jetai sur lui, faisant voler son arme, et un autre paquet. Je n'étais cependant pas parvenu à lui donner un coup avec mon couteau. Il me repoussa violemment, et attrapa son jouet. J'attrapai le paquet, et reculai. Mon couteau était sorti, et j'étais prête à lui percer la poitrine avec.

" Rendez moi ça. "

Je fis mine de ne pas comprendre, avec une lueur moqueuse au fond du regard. Je sais pas de quoi tu parles, je sais juste que je me fous de ta gueule ♥. Je rangeai le paquet dans ma poche, quand il pointa son pistolet sur moi.

" Je ne me répêterai pas une troisième fois. "

Il ne pouvait pas tirer. Il avait la corde au cou ce scientifique. Il tirait, il mourrait. Et il ne voulait pas mourir, cela se lisait dans son regard. Il avait peur, il crevait de trouille. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure. Le paquet n'était pas très lourd, et il y avait un objet cylindrique dedans. Flacon, bocal, boîte de médicaments? Ce n'était pas le moment de l'ouvrir ce paquet. Il hésitait, balladant son pistolet, tantôt vers Ezio, tantôt vers moi. Et il suait. Son visage brillait. Il ne reculait toujours pas. Je fis un pas en avant, et il arrêta de bouger son pistolet. L'arme était pointée vers moi. Il ne cherchait toujours pas à le reprendre son paquet. Par peur sans doute, mais pas de moi. Il faut se rendre à l'évidence, je suis pas terrifiante.

Et si je venais à mourir? Une question morbide, qui s'affichait comme ça, d'un coup dans mon esprit. Si je venais à mourir, quelle serait ma réaction? Quelles seraient leurs réactions? Lewis? Indifférence. Aaron? Je ne sais pas, je ne le connaissais pas assez pour émettre de pareilles hypothèses. Heather? Je ne pouvais me mettre à sa place, tant sa personnalité était complexe. Ezio? Je ne pouvais imaginer. Au final, on comprend mieux les gens que l'on aime pas que ses proches. C'est terrifiant. Et ces histoires de tunnel blanc, et de ces fantômes du passé. Yann... le retrouver là-haut, laisser Ezio ici. Je n'avais pas à choisir. Je devais vivre, continuer ma route. Hors de question de partir maintenant. Je n'avais pas envie de mourir.

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'Action' :
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Aaah, instabilité, quand tu nous tiens.

Ses idées étaient floues, pas vraiment nettes. Il s'était déplacé avec difficulté jusqu'ici, sans vraiment savoir pourquoi. Après tout, il n'était plus vraiment humain maintenant. Les scientifiques l'avaient ligotés à une table, et prélevé quelques échantillons de son sang. Il s'était débattu. En avait tué deux. Puis une fléchette s'était plantée dans son cou, comme celle que l'on envoyait aux éléphants pour qu'ils se calment. Il s'était endormi. Et à son réveil, il n'était plus le même.
Rapportes nous des mutants.
Il avait obéi.
Deux enfants Anarils, plus leur mère. C'était une jolie prise.
Et désormais, il faisait face à un être semblable à ce qu'il avait été autrefois. Un humain. Plus exactement, un humain victime d'une grande mutation.

Il n'y aura un perdant.

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