Nightfield
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 Un arcoiris para ti | feat. Treize

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Heather K. Rosary
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MessageSujet: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMer 19 Oct - 19:41

    • Adossée au mur, ses yeux fixés sur la porte, Heather comptait dans sa tête.

      Quatre, trois, deux, un...

      Et la porte s'ouvrit soudain, laissant entrer un Ezio un peu négligé aux cheveux en bataille. Surprise que sa présence soit passée inaperçue, Heather garda cependant le silence. L'ex-mafioso réaliserait bien vite qu'une paire d'yeux le fixait intensément...elle lui donnait trente secondes. Le temps imparti s'écoula, doucement, puis soudain l'italien se retourna vers le mur. Un sourire s'étala sur ses lèvres, tandis qu'il s'approchait d'Heather pour lui faire la bise.

      "Ciao, Heather /o/"

      Et au moment précis où ses lèvres effleurèrent la joue de son amie...cette dernière lui attrapa le col et le plaqua violemment contre le mur. Laissant échapper un glapissement surpris, Ezio envoya un regard interrogateur et inquiet à sa colocataire, qui n'avait toujours pas dit un mot. Son regard glacé et pénétrant faisait grandir en lui une terrible impression mêlée de culpabilité et de peur. Il décida de se taire, et de laisser Heather parler.

      "Il faut qu'on parle."

      Ezio hocha vaguement la tête, avalant sa salive avec difficulté. Abrège, j'étouffe là.

      "Tu vas trop loin, Ezio. Marie...et cette danseuse, Coralie. Et si tu arrêtais de draguer les femmes ? Si tu te consacrais à ta vraie petite amie, à savoir Treize ? Et si tu étais un peu fidèle, pour une fois ?"

      L'italien laissa échapper un ricanement moqueur, et prit appui contre le sol pour envoyer son pied frapper le tibia d'Heather. Cette dernière le lâcha, blessée, et lui lança un regard assassin. D'un geste simple, Ezio remit le col de sa chemise en place et fixa d'un air méfiant la mafieuse qui lui faisait face. Elle avait ce regard du passé, ce regard qu'il détestait. Ce regard gelé et hautain de celle qui savait tout.

      "Où est le problème dans la vie que je mène ? ce n'est pas comme si je me foutais d'elle, ou quoi que ce soit du même style. Je les aime, c'est sincère, je ne me sens pas coupable.
      - Tu n'as donc jamais été trahi ? Tu n'as jamais souffert de voir quelqu'un d'autre dans les bras de celui ou celle qui est censée partager ta vie ?
      - Non. Et toi non plus, j'te signale. "


      Le silence tomba, pesant et dangereux. L'ambiance était lourde ; ce n'était plus des humains dans une chambre d'hôtel, mais des fauves prêts à se déchiqueter au moindre faux pas. Après quelques secondes, Ezio reprit la parole.

      "On balaie d'abord devant sa porte, Heather. Ne viens pas me faire la morale alors que tu n'en sais pas plus que moi !
      - Fabio séduisait des femmes, lui aussi. Tu crois que ça me plaisait de voir ça ?
      - Aucune idée, mais il se rattrapait plutôt bien, vu comment vous étiez proches."


      Le dernier mot avait été prononcé d'un ton féroce et plein de sous-entendus, accompagné d'un sourire cynique. Ezio jouait un jeu dangereux en parlant de son grand-cousin, il le savait. Heather dégageait une aura de plus en plus sombre, et lui-même devait redoubler de vigilance. Ils étaient redevenus les deux enfants du passé, qui se haïssaient mutuellement, prêts à se tuer au moindre accrochage. La jeune fille aux cheveux noirs resta neutre, parlant simplement d'une voix glaciale.

      "Tu es ignoble. Mais je ne m'étalerai pas dessus. Tu me dégoûtes. Tu ne réalises pas la douleur que tu leur inflige. Tu ne te rends pas compte de ces larmes dans ses yeux. Elle a pleuré, et je suis restée là sans pouvoir la consoler. Tu es un crétin.
      - Je ne peux rien faire contre ça...que devrais-je faire ? Aller voir Marie et lui dire que c'est fini ? La laisser dépérir dans son coin et passer pour un plus grand salopard encore ? Désolé de faire pleurer les filles."


      Heather s'avança, fit quelques pas ; elle mit une claque sonore à l'italien, et lui cracha aux pieds. Ezio, fâché par cet acte, attrapa violemment le poignet d'Heather en lui sifflant une insulte en italien. Refusant de se laissant faire, la mafieuse riposta et il ne suffit que de quelques minutes pour que les premières gouttes de sang se mettent à teindre la moquette grise de teintes carmines et sombres.

      TCHLAC.

      Heather recula, haletante, observant le couteau rétractable qui lui transperçait les côtes. La blessure en elle-même n'était pas dramatique, aucun organe n'ayant été touché ; mais la douleur qui lui traversait le corps était, elle, bien réelle. L'italien, au sol, posait sa paume contre son front, où l'arcade sourcilière ouverte dégoulinait de sang. Vacillante, Heather saisit son arme, ses clés de voiture, et réussit à atteindre la porte en lançant un dernier avertissement à Ezio d'une voix étranglée.

      "Tous ces avertissements étaient pour toi, Ezio Fratelli. Pas pour moi. Je me fous désormais de ce qui peut t'arriver. Crève, vis, fais ce que tu veux. Mais revois l'ordre de tes priorités. Elle t'aime. Aime la en retour. Elle ne voit que toi, alors rend lui ce sentiment. Arrivederci."

      Et Heather partit en claquant la porte. Seul dans la chambre 708, l'italien resta un instant interdit, avant de fondre en larmes. Elle était partie. Elle l'avait laissé. Heather était capable d'atteindre des sommets de cruauté et de violence. Fabio en avait fait plusieurs fois l'expérience. Comment avait-il pu oublier ?

      Se traînant sur son lit en sanglotant, le jeune homme aux cheveux noirs se roula en boule dans les draps, soudain gelé.

      Never again.
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MessageSujet: Re: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMer 19 Oct - 20:20


      Un ciel trop blanc pour illuminer ma journée.
      Je marchais la tête basse, m'assenant claque mentale sur claque mentale. Avance, et ferme la. Fais profil bas, ne t'arrête sous aucun prétexte. Tu n'as pas le droit de reculer. Tout est de ta faute. Avance, va réparer tes torts. Tu n'as pas le droit de renoncer. La fuite t'es interdite. J'avais mal au coeur. Coeur brisé? Pas simplement une expression, j'avais vraiment l'impression d'avoir des éclats durs dans la poitrine, et un trou sanguinolent. Une fontaine de sang, dont le liquide se répendait sur les débris d'une coque noire et fragile. Comme un oeuf, qui contenait le bonheur, qui ne demandait qu'a éclore. Avait-il encore une chance de survivre, alors qu'il n'était plus protégé?
      La métaphore m'arracha un rire cynique. Moi et... le bonheur? Ca n'avait jamais vraiment fonctionné il fallait croire. Je marchais dans la rue, et m'arrêtait soudain. La vitre me renvoyait un bien étrange reflet, et je mis quelques instants à me rendre compte que c'était le mien. Cette jeune fille dans le miroir, je ne parvenais pas à la reconnaitre.
      Petite, et d'une maigreur affolante, elle se tenait droite, face à elle-même. Son visage était fin, et ses traits, doux. Ses yeux étaient deux perles colorées, belles et effrayantes en même temps. Ecrasantes tant elles étaient remplies de tristesse et de rancoeur. La jeune fille dans la vitre semblait mépriser le monde autour d'elle, elle semblait le toiser. Chacune de ses attitudes défiait le paysage. Cette jeune fille semblait lancer un défi au monde. Le défi d'être meilleur qu'elle dans tous les domaines. Le monde et la jeune fille se ressemblaient fortement. En piteux état tous les deux. Ravagés par la guerre. L'un par une guerre entre ses enfants, l'autre par une guerre intérieure, une guerre émotionnelle. Ses cheveux étaient une cascade de cheveux châtains clairs, ébouriffés. Une mèche bouclée lui tombait sur l'épaule, avec douceur. C'était bien la seule chose de doux en elle, hormis ses traits. Tout en elle était froid dur. Elle ressemblait à un champ de bataille.
      Je détournai le regard, incapable de supporter cette vision. Moi, pauvre petite créature affaiblie, et toisant encore tout ce qui m'entourait. Je séchai avec rage les larmes qui pointaient au coin de mes yeux, et avançai rapidement vers le Majestic. Avance, et cesse donc de prendre cet air hautain. Tu es pitoyable, alors ne lève pas la tête comme si tu étais reine de ce monde.
      Je poussais la porte, la respiration sifflante à force de retenir mes larmes. J'avais mal à la gorge, comme à chaque fois que je ravalai mes sanglots. Je grimpai les escaliers, et vit des taches de sang par terre. Elles étaient fraîches. Légèrement inquiète, je gravis les marches quatre à quatre, apeurée parce que je pouvais trouver en haut. Je ne vis personne. Je marquai une pause, m'assurai que je pouvais retenir mes larmes, et avançai vers la porte de la chambre 707. Je toquai plusieurs fois, timidement, mais n'obtins pas de réponse. J'ouvris la porte, et vit Ezio. Il était seul, sur son lit. Je restai dans le couloir, incapable d'avancer. Figée par la honte de l'avoir rejetté.

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MessageSujet: Re: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMar 25 Oct - 9:22

    • Des pas dans l'escalier.

      Depuis que l'immeuble avait presque été détruit, l'insonorisation avait de quoi être remise en question. Les pas qu'Ezio percevait étaient légers, pressés, et en même temps lents. Sans bouger, toujours en boule dans ses draps, il fixa ses yeux d'un rouge intense vers la porte. Une douleur lui vrillait les tympans, et il sentait que le lit se teintait d'écarlate sanglant. Soudain, la porte s'ouvrit. Et le coeur d'Ezio rata un battement.

      Treize.

      Elle avait bien choisi son moment pour réapparaître. Elle était là, seule, pâle et maigre, à regarder la chambre depuis le couloir, figée. Ses cheveux chocolat, qu'elle avait laissé pousser, étaient ébouriffés et abîmés, en dehors de la mèche ondulée qui tombait doucement de son épaule. Dans ses yeux d'un charmant dégradé bleu-vert, une lueur de détresse, de peur mêlée de vide. Qu'avaient-ils fait, ces derniers temps ? Combien de temps s'étaient-ils éloignés l'un de l'autre ? Ezio ne savait pas, Ezio ne savait plus.

      Il tenta de se lever, même si sa tête lui intimait de ne pas se fatiguer et que son corps semblait de plomb. Cela lui demanda un effort colossal, mais il réussit à sortir des draps trempés d'hémoglobine, refuge futile et glacial. Rien ne se voyait sur sa veste et son pantalon, noirs tous les deux, mais il était impossible de masquer les traces carmin sur la chemise blanche et sur sa peau pâle. Ezio tenta de s'approcher de la jeune fille dans le couloir, mais vacilla trop et se laissa tomber à genoux au sol, haletant.

      Il avait perdu beaucoup de sang.

      Les blessures au visage saignaient beaucoup, et les ouvertures nécessitaient des points de sutures qu'il ne pouvait avoir maintenant. Il devrait donc attendre par miracle que la plaie cicatrise...et pour le moment, pâle, il tentait de retrouver son équilibre et de vaincre ces vertiges qui transformaient son environnement en tourniquet. Alors, il leva la tête difficilement vers Treize, s'essuyant du revers de la manche un filet de sang, et lui adressa la parole d'une voix qui se voulait ferme mais qui était en vérité plutôt faible. Son corps devait supporter le contrecoup d'une blessure alors qu'il était dans un mauvais état de santé.

      "Entre, Treize. Ca...faisait longtemps."

      Le monde virait au noir.
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MessageSujet: Re: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMar 25 Oct - 13:06


      [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
      Mes yeux s'emplirent d'effroi en voyant son beau visage couvert de sang. Que s'était-il donc passé pour qu'il soit dans cet état? Mon esprit s'emballa, tentant tant bien que mal de réfléchir au pourquoi du comment. Ces tâches de sang étaient-elles à lui dehors? Si oui avec qui avait-il pu se battre? N'importe qui. Si non, quelqu'un était passé -tout à fait par hasard- avec une blessure, et cette plaie n'avait rien à voir avec l'état de l'italien. Peu probable. Je regardai le sol de la chambre. Des tâches de sang, encore. Il s'était battu ici, mais avec qui? Telle était la question, qui restera sans doute informulée. Les réponses viendront peut-être avec le temps. Ou peut-être pas, mais au fond, était-ce vraiment important.
      Je ne bougeai plus, effarée en voyant l'état d'Ezio. Faire un pas semblait être une terrible épreuve pour lui, et il tomba un instant à genoux. Et moi, en bonne gourde de service, je ne faisais rien d'autre que le regarder, incapable de bouger. Mon cerveau était comme concentré tout entier sur Ezio. En un sens, j'avais peur qu'il en oublie de faire battre mon coeur. Peur irrationnelle me diriez vous... Mais alors, pourquoi ne pouvais-je me précipiter sur l'italien, le soutenir, alors qu'il souffrait pour venir à ma rencontre?
      "Entre, Treize. Ca...faisait longtemps."
      Il vacillait terriblement. Je parvins enfin à bouger, et me précipitai vers lui pour le soutenir. Je n'étais pas sûre de pouvoir l'aider longtemps. Entre lui et moi, on voyait bien la différence. C'est comme le cure-dent qui essaye de servir de béquille à une bûche. Comparaison peu recherchée.
      " Aller, craque pas petit cure-dents. "
      Intervention très spirituelle Monsieur Pellen. Il ne riait cependant pas. L'hallucination disparu, nous laissant seuls, Ezio et moi. Je le fis s'asseoir sur son lit, et tentait de me rapeller ce jour où il m'avait engueulée. Non pas pour l'engueulade justement, mais pour me rapeller où Heather était partie chercher sa trousse de premier secours.
      " Il me semble que c'était par là. "
      Un doigt fantômatique m'indiqua une direction. Comment tu sais ça toi? Il me rappela qu'il était issu de ma matière grise, et disparu. Définitivement j'espérai. Pour le moment je ne lui avais pas répondu à voix haute, mais il m'arrivait -fréquement?- de m'oublier. En cherchant un peu je découvris ce que je cherchais, et retournai auprès d'Ezio. J'attrapai une compresse, du désinfectant et entreprit de nettoyer la plaie. Encore des blessures, toujours de l'hémoglobine à n'en plus finir, comme un fleuve dont le barrage aurait cédé. Quand cet enfer s'arrêterait-il? Quand pourrions-nous enfin souffler, enfin nous dire " c'est fini" ? Pour l'instant, ce moment semblait loin, terriblement loin. Inaccessible. Je retenai vaillement mes larmes, en brave petit soldat. L'heure n'était pas aux lamentations. Lorsque je fouillai encore une fois dans la trousse pour attraper une autre compresse, mon doigt rencontra l'aiguille. Couinement surpris, bien que cela ne fasse pas mal. Il aurait fallu des points de suture, mais vu mes compétences en couture, il ne valait mieux pas que je me hasarde à recoudre la chair. Je me contentai de nettoyer, et de compresser la blessure, pour que le sang cesse de s'écouler.
      Une larme roula sur ma joue. Je l'effaçai avec énervement. La traîtresse. Mais elle n'était pas seule. Ses amies pointèrent leurs nez cristallins dans la minute. J'étais avec lui, nous nous retrouvions. Alors pourquoi ne parvenais-je pas à arrêter de pleurnicher comme une pauvre andouille? Je me forçai à sourire. Etirement de mes lèvres presque imperceptible. Qui était pourtant bien là.
      Désolée.


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MessageSujet: Re: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMer 2 Nov - 11:49

    • Pas un mot.

      Juste après les paroles de l'italien, Treize se précipita sur lui pour le soutenir. Un peu perdu dans le brouillard qui s'étendait devant ses yeux bordeaux, Ezio se laissa faire, appuyé contre l'épaule de sa petite-amie. Cette dernière le posa sur le lit, dont les draps blancs tachés de sang commençaient à ressembler au drapeau japonais. Puis elle alla prendre la trousse de secours, et le soigna.

      Lorsqu'elle posa la compresse imbibée de désinfectant sur la blessure, l'italien aux cheveux noirs serra les dents en se contractant légèrement. Pourtant, même si ça faisait mal, ça faisait du bien. Sa vue se faisait de plus en plus nette, et il distinguait les traits concentrés de Treize. Ses mains étaient légèrement tâchées de sang comme elle tentait d'arrêter l'hémorragie, et elle tremblait légèrement. Rapidement, sous la lumière du soleil décroissant, un reflet attira l'attention d'Ezio.

      Une larme.

      Non, en fait. Pas une larme. Mais plusieurs. Des dizaines, que la Yacii s'efforçait d'essuyer avec énervement. Et au milieu de cette cascade de cristal liquide, elle fit encore un effort colossal. Ses lèvres s'étirèrent difficilement, laissant apparaître un sourire. Etait-il sincère, ou n'était-ce qu'une mimique pour aider un blessé à guérir ? Ezio leva le bras en forçant son corps à répondre aux injonctions de son cerveau, et effleura la joue de Treize pour effacer quelques unes de ses larmes. Il voulut parler, mais aucun son ne sortit d'entre ses lèvres pâles.

      Alors il se contenta de gestes.

      Il déposa un baiser sur la joue de Treize, frissonnant sous la chaleur de sa peau. Heather lui avait dit, un jour, que la chaleur humaine était ce qui la consolait le plus au monde. Heather. Qu'il avait blessée et qui l'avait blessé. Une prononciation identique pour deux actions différentes. Etait-ce un caprice de la langue pour partager la douleur ? Pour confondre victime et coupable ?

      Il n'en savait plus rien.
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MessageSujet: Re: Un arcoiris para ti | feat. Treize   Un arcoiris para ti | feat. Treize EmptyMer 2 Nov - 21:35


      Il essuya mes larmes du bout des doigts.
      Pas besoin de mots. Il y avait assez d’émotion dans le geste pour que les paroles soient inutiles. Futiles, comme mes larmes. Mon sourire resta finalement, et je cessai de pleurer. Ce geste, aussi insignifiant puisse-t-il paraître pour quelqu’un d’autre que nous deux, me réchauffait le corps et l’âme. Me consolait plus qu’un long discours. Quand le silence est éloquent.
      Il déposa un baiser sur ma joue. Si je n’avais pas été aussi émue j’aurais été surprise. Mes yeux bicolores s’ouvrirent en grand, encore humides après mes larmes. Du saphir et de l’émeraude en fusion. C’est-ce que Yann m’avait un jour dit. J’avais rit, lui disant qu’il pourrait être poète s’il le voulait. Et nous étions partis chercher son frère et sa sœur. Gwen et Loïc. Dans la famille, ils avaient tous des prénoms bretons, sauf leur mère. Ses parents. Gaëtan et Blanche. Un jour Gwen m’avait dit que son prénom était en réalité la traduction de celui de sa mère en breton. Blanche et Gwen. Quelle intéressante langue le breton.
      Le cœur serré par l’émotion, je serrai Ezio dans mes bras frêles. Quelle mauvaise idée de s’être éloignés l’un de l’autre. Mais j’en avais souffert de le savoir avec une autre qu’avec moi. J’en avais passé des nuits blanches, à me demander s’il s’amusait bien loin de moi. En bonne compagnie. Je m’étais torturée l’esprit, me demandant pourquoi. Pourquoi m’avait-il délaissée au profit d’une autre? Pourquoi me laissait-il seule, pour aller s’éclater avec une autre? Je m’étais mise à douter de moi, à douter de l’essence même de mon existence. Pour quelque chose qui n’avait pas grand-chose à avoir. J’ai souffert, indéniablement. Mais je l’aimais toujours, plus que ma propre vie, et à jamais. Même après ça, je ne pouvais cesser de l’aimer. Ce n’était pas envisageable.
      Mais quelque chose s’était brisé. La confiance peut-être? Je ne saurais le dire. Peut-être n’aurais-je jamais de réponse. Soit. Il y avait quand même des choses à reconstruire. Et à construire. Je m’étais souvenue pendant une de mes nuits blanches, que nous ne savions pas grand-chose l’un de l’autre. Nous ne savions rien de la vie de l’autre. Rien du tout, à par quelques morceaux, qui appartenaient plus à l’identité qu’au passé. Quoique. Par moment les deux peuvent se mêler. Mais en vérité, je ne savais quasiment rien sur lui. Mais je n’allais tout de même pas lui demander de me raconter sa vie? Comment faire pour savoir, tout en faisant -pour une fois- preuve de diplomatie?
      Je ne dis rien, laissant le silence s’éterniser.


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