Une main posée sur le grillage, l’autre sur le bandage au niveau de son abdomen, il hésitait à pénétrer l’endroit. On lui avait pourtant confié que les troupes de l’armée avait cessées leurs assauts, il n’en était pas pour autant rassuré. Il ne croyait que ce qu’il voyait. Qui pouvait-on croire par les temps qui courent ?
De l’extérieur, l’atmosphère semblait insoutenable. Au milieu d’un champ brûlé où les ruines s’exposaient avec ferveur, se trouvait l’immensité de la Centrale qui avait bien faillit détruire toute la ville. Mais Ren n’était pas là pour admirer la source de tous ces ennuis, il voulait certainement en savoir un peu plus. Sa seconde main vint se poser sur le grillage. Alors il prit l’initiative d’escalader le grillage. Après une escalade périlleuse, serrant les dents à cause de ses blessures, il retomba lourdement de l’autre côté. Le dos courbé, il soutenait ses blessures, les mains posées sur chacune d’entre elles. Ces fichues blessure qui avait été causé par un petit malfrat de pacotille. Ah si les armes à feu pouvaient ne pas exister ! C’était bien des blessures causées par des balles qu’il avait là. La première avait traversé son épaule droite et la seconde son abdomen, laissant deux trous béants d’où coulait son sang. Heureusement, Coralie lui avait bandé ses blessures. Malgré tout cela, les bandages pâles se teintaient peu à peu d’une couleur vin, sombre. En y prêtant un peu plus attention, il dégrafa les boutons de sa chemise, quelques minces filets de sangs filaient sous le bandage de son abdomen. Ren lâcha un râle et se releva, allant en direction du cœur de la centrale. Il foulait le sol nu et brûlé par l’explosion. Il n’y avait rien à voir et pourtant, pourtant sa curiosité le poussait à vouloir voir le fruit de toutes ces transformations étranges et inhumaines.

Il foulait le sol nu, avec l’espoir d’y trouver quelqu’un. Bien qu’il ne le montre pas, il en avait réellement besoin. Ces blessures commençaient à s’infecter car il n’en faisait qu’à sa tête. Quel idée de reprendre une vie banale et dangereuse après qu’on lui ait tiré deux salves dans le corps ! Mais là était bien Ren et son éternelle mauvaise foi qui se disait aller bien en souffrant en silence. Il n’avait pas du tout changé après les rudes épreuves qu’il avait dû vivre au cours de sa maigre existence.

L’allemand pénétra dans l’enceinte de la Centrale. A première vue, elle ne semblait pas si touchée que cela malgré l’accident. Fait étrange tout de même. Il restait de longs couloirs vides avec d’innombrables portes de tous côtés. Mais il n’avait jamais eu l’occasion de visiter une centrale auparavant. Alors peut être ces accusations étaient-elles erronées. Elle semblait vide, inoccupée. Alors Ren continua à fouler le sol des couloirs vides, cherchant vraisemblablement un endroit qui aurait pu faire office d’infirmerie. Du moins, une pièce dans laquelle il aurait de quoi refaire son bandage. Ce dernier ne lui était plus d’aucune utilité. Il tombait en lambeaux et laissait clairement voir les trous béants et gorgés de sang au niveau du flanc et de l’épaule. On pouvait aussi voir une poignée d’hématomes sur le corps du jeune homme suite à de nombreuses disputes. Oh il n’était pas bien raisonnable à laisser ainsi parler sa colère. Alors qu’il s’approchait d’une des nombreuses portes, un bruit attira son attention. On aurait dit qu’on fouillait. Il poussa légèrement la porte de la pièce où il avait cru percevoir un bruit. En effet il y avait bien quelqu’un. Une jeune femme tenant une arme entre ses mains. Elle semblait elle aussi l’avoir entendu. Il laissa s’échapper un soupir, soulagé.

« Je te déconseille de pointer cette chose sur moi. » Dit-il simplement. Il la fixait de son regard doré comme s’il attendait qu’elle fasse un geste. Il ne représentait aucun danger du moment qu’on ne s’en prenait pas à sa personne. Pour l’instant il restait d’ailleurs d’un calme à toute épreuve. Chose étrange alors que le feu de son métabolisme augmentait petit à petit la chaleur de son corps. Il était paré au pire. Mieux valait se montrer prudent à Nightfield.

[Oh wow ! Désolée, du temps de réponse, j’ai eu quelques pannes d’inspiration]

« On n’est jamais trop prudent. »

Le mot juste. Lui-même s’était fait avoir en baissant sa garde. Un trop plein de confiance lui en laissait de larges cicatrices sur le torse. Quel imbécile, de se croire ainsi invulnérable. Certes il était Malvienn, doté d’un pouvoir, chose hors du commun, ainsi que d’une régénération des cellules particulièrement élevé par comparaison à la majorité du petit peuple. Aussi ces blessures ne lui étaient plus si douloureuses, se refermant petit à petit, laissant tout de même souffrir le garçon, qui ne le montrait pas tant que cela. Sans lui porter d’aide, il la regarda tenter d’enfoncer une porte fermée à clef. Aussi finit-elle au sol sous les flots d’hémoglobine s’éparpillant hors de son frêle corps. Elle avait rangée son arme. Ren estimait, pour ce fait, qu’elle méritait au moins d’être sauvée.

Les yeux azurs de la jeune femme se pointèrent sur lui, dans un élan de désespoir, prostrée au sol, comme un animal. Le Malvienn eut alors un léger sourire face à la scène. Enjambant le corps de la Thergal, il prit la poignée de la porte qu’elle tentait jusqu’alors d’ouvrir. Tirant d’un violent coup sec, elle céda et s’ouvrit, laissant voleter quelques vis. Une bien vieille porte pour une centrale. S’engouffrant dans la petite salle, il y vit un grand nombre de choses inutiles. Ce qui l’intéressait restait cette armoire blanche sur laquelle était peinte une large croix rouge. Il força la porte de l’armoire. A l’intérieur, il y dégotta quelques rouleaux destinés à bander des blessures, ainsi que du désinfectant. Le reste de la petite armoire, il l’explorerait plus tard. Il y avait un blessé demandant de l’aide peu loin.

Une nouvelle fois, il enjamba le corps de la jeune femme et s’assit près d’elle, déposant les rouleaux et le désinfectant devant elle. Son regard doré se mêlait à celui, brun, qu’il avait quotidiennement.

« Cela devrait suffire. »