Chanter les deux pieds dans la merde. [feat. Lewis]

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Est-ce qu'un comprimé pouvait vraiment tout arranger?
  
  Assise au bord du vide, Heather regardait la boîte de médicaments avec un air dubitatif. Elle s'était présentée à l'hôpital pour des visions réccurentes, et elle était repartie avec une demi-douzaine de comprimés sans un sourire ni même un mot. Elle avait fait quelques études en science, mais ne comprenait pas grand choses aux molécules qui composaient les trucs blanc poudre qui, d'après la notice, pouvaient provoquer une baisse de tension ou divers autres petits problèmes. C'était bien parti, tiens. Malgré tout, l'ex-mafieuse hésitait. Si les médicaments fonctionnaient, elle n'aurait plus de flashes.
  
  Revoir Fabio en vie, même si ce n'était qu'en rêve, lui faisait un bien fou à chaque fois. Sa voix, son visage, son sourire, tout cela lui redonnait l'envie de vivre, l'envie d'avancer continuellement pour ne pas que son sacrifice ait été vain. Elle attendait d'ailleurs impatiemment la vision où elle le reverrait en train de lui apprendre le tango ; ce soir là, ça avait été si...chut. Un sourire étira les lèvres d'Heather qui se leva précautionneusement et qui, regardant l'horizon, jeta de toutes ses forces la boîte de médocs dans le vide. Pour être sûre de ne plus jamais la revoir, elle sortit son arme et pressa deux fois la détente.
  
  Pan, pan.
  
  Elle rangea son arme et se rassit au bord de l'entrepôt, un peu plus calme. Ses yeux de glace fixaient l'horizon, mais elle se sentait beaucoup mieux. Elle pouvait encore se maîtriser, et s'arrangerait pour dormir un peu plus. Au bout de quelques nuits blanches et de siestes de 30 minutes, on commençait à fatiguer. Une brise légère fit remuer ses cheveux, et elle se sentit d'ailleurs le besoin de dormir. Qu'à cela ne tienne, il lui suffirait d'aller squatter les dortoirs pour quelques temps. Elle se leva à nouveau, mais ce coup là, elle n'était plus seule sur le toit. Elle sortit son arme et la pointa vers le jeune homme qui venait d'arriver. Air neutre et regard calme transperçant ; Heather était prête.
  
  "Tu veux quelque chose ?"
  
  Sa voix n'avait aucune intonation menaçante, c'était vraiment une simple question. Tu sais pourquoi le coq est l'emblème de la France ? Parce qu'il peut encore chanter même les deux pieds dans la merde.

" Comme d'habitude ? "

Oui, comme d'habitude. On ne change pas les habitudes. Et si elles devaient changer, je ne viendrais plus chez toi.

Oh. On fusille des boites de médicaments maintenant ?

Cela ne peut-être qu'un dérangé.

Bof, mais à quoi bon ?

Oh. On a perdu les bonnes manières ?

" Tu veux quelque chose ? "

Que tu baisses ton arme.

Quelle joyeuse rencontre.

Oseras-tu tirer ?

" Et toi ? "

Allez, vas-y.

Montres moi si tu sais te servir d'une arme. Je te montrerais que je sais me servir de mon pouvoir.

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- "Et toi ?"
  
  Pas intimidé le moins du monde par l'arme de la jeune fille, l'inconnu s'approcha d'encore un pas, faisant passer la distance qui les séparait de cinq mètre à quatre mètres cinquante. S'il s'avançait avec un air aussi sûr vers elle, c'est qu'il était sûr de pouvoir s'en sortir s'il avait un problème. Pas de particularité animale, pas d'arme visible, pas de caractère exagéré ; il était probablement un Malvienn. Et, à en déduire par la taille de ses pupilles, un Malvienn drogué en manque. Eh bien quoi ? C'est un sacrilège d'avoir détruit une boîte de médicaments ?
  
  "Un retour en arrière."
  
  Oui, c'était la façon la plus simple d'exprimer ce qu'elle avait sur le coeur tout en répondant à la question de l'inconnu aux cheveux blancs. Il avait également des yeux bleus, un peu comme le ciel, mais contrairement aux siens, ils étaient plus....froids, comme du métal pur. Lui non plus n'avait pas vécu que des moments joyeux. Heather baissa son arme et s'assit par terre, dos au vide, sans cependant lâcher une seule seconde le regard du drogué.
  
  Des drogués et des dealers, elle en avait déjà vu par centaines. En avait tué une dizaine parmi ce nombre, mais n'avait jamais réussi à sympathiser. Elle se demandait parfois si ça leur faisait tant plaisir, de sniffer deux grammes de poudre, et ce que ça provoquait chez eux. Avaient-ils des hallucinations plaisantes, comme elle appréciait dormir car elle pouvait avoir par flashes des visions de quelqu'un qu'elle aimait ? Assez intriguée, elle posa la question sans sous-entendus.
  
  "Pourquoi vous aimez tant la drogue ? Qu'y a-t-il de plaisant à sniffer un peu de poudre ?"
  
  Sans qu'elle sache pourquoi, parler à cet inconnu -même de choses stupides- lui faisait un bien étrange. Peut-être parce qu'elle savait, au fond, qu'il s'en foutait totalement de sa life et qu'elle pouvait aller se faire voir ? Oui, peut-être.

" Un retour en arrière. "

Ah, désolé, je n'ai pas ça en stock.

Il faut dormir la nuit.

" Pourquoi vous aimez tant la drogue ? Qu'y a-t-il de plaisant à sniffer un peu de poudre ? "

" Comme ça. "

Et je ne siffle pas, je descends. Qu'y a-t-il de plaisant à braquer une arme lorsque quelqu'un s'approche ?

Et puis, pourquoi pas, finir par lui montrer une mince étendu de son pouvoir.

" Et pourquoi acheter des médicaments pour les détruire ensuite ? "

Comme ça.

Ah ah.

Alors ?

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Elle ne s'attendait pas à un roman en guise de réponse, mais là elle devait avouer qu'on avancerait jamais.
  
  Bien, et maintenant ? Etait-il un peu déconnecté par son manque de drogue ? Ou alors ce silence désagréable, le laissait-il pour qu'elle puisse poser des questions à sa guise ? Si c'était le cas, alors il serait déçu. Avec sa réponse courte, il en avait dit trop, ou au contraire pas assez. Cependant, il fut le premier à reprendre la parole, ses yeux bleus brillant d'une lueur un peu amusée.
  
  " Et pourquoi acheter des médicaments pour les détruire ensuite ? "
  
  Tiens, il semblerait qu'elle n'était pas la seule à se poser des questions. Alors qu'elle allait répondre, Heather s'aperçut qu'il avait encore fait un pas vers elle. Ca, ça ne lui plaisait pas du tout ; on ne laissait pas un inconnu drogué s'approcher de trop près, ça peut vite dégénérer. Un vertige prit soudain la jeune fille, qui ferma les yeux et respira profondément. Pas maintenant...
  
  --------
  
  FLASH.
  
  " Vous avez trompé sa confiance, John.
  - Monsieur Fratelli....ce n'est pas ce que vous croyez, je...
  - Je crois ce que je vois, John. Et je vois que vous n'avez pas donné l'argent comme il vous le demandait."
  
  Très pâle, le dealer recula de quelques pas, et se retrouva collé au mur. Ses pupilles étaient dangereusement dilatées au milieu de ses yeux noisette, et il suait à grosses gouttes. Alors qu'Heather s'approchait, arme à la main, Fabio tendit le bras pour l'arrêter. Elle le regarda sans comprendre, mais son profil soucieux lui ordonnait d'obéir. Fabio n'était jamais nerveux, d'habitude. Et soudain, le dealer prit son élan et se jeta sur les deux mafieux avec un cri. Heather sentit le goût du sang dans sa bouche, et elle pressa la détente une fois, deux fois. Le troisième coup de feu avait été tiré par Fabio, qui se précipita vers son élève pour l'aider.
  
  "Ne les laisse jamais t'approcher quand ils sont en manque. Ca va ?"
  
  Elle ne répondit rien, mais se laissa aller à pleurer dans les bras de son tuteur.
  
  FIN DU FLASH.
  
  --------
  
  Heather rouvrit les yeux, et se leva tranquillement. Elle sortit son arme de son fourreau, et la pointa à nouveau vers l'inconnu aux cheveux blancs. Peu importait son pouvoir, après tout ; elle n'était pas désarmée non plus. D'un ton calme, elle s'adressa au drogué en le fixant dans les yeux. Ses pupilles étaient dangereusement dilatées, et elle commençait malgré elle à avoir un peu peur. Elle le cacha parfaitement, et tenta d'oublier sa vision.
  
  "Recule. (C'était clairement un ordre, et elle ne se laisserait pas faire. polie, elle reprit en répondant à la question.) Et j'ai réalisé que je n'avais pas besoin de prendre des substances plus ou moins louches pour me sentir bien."
  
  Au fait, je ne t'ai pas dit, mais cette arme n'est pas un jouet ~

Pourquoi est-ce qu'elle fait ça ?

Ok.

" Recule. Et j'ai réalisé que je n'avais pas besoin de prendre des substances plus ou moins louches pour me sentir bien. "

Et bien moi j'ai besoin de ce genre de médicaments pour vivre correctement désormais.

Je ne te sens pas capable de tirer.

" Non. "

Tu n'as pas facilement confiance, n'est-ce pas ?

Osera ou osera pas ?

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Il haussa les épaules d'un air blasé.
  
  " Non. "
  
  Heather laissa échapper un soupir, mais ne détourna cependant pas ses iris bleus du regard froid du drogué. Elle n'avait jamais maintenu un contact visuel aussi longtemps. Elle ne voulait pas spécialement faire du mal, elle voulait juste garder une distance de sécurité suffisante. Elle ne lui faisait pas confiance, elle était donc parfaitement en droit d'exiger son recul. Avec son pouce, elle retira le cran de sécurité, et garda sa main fermement serrée. Il lui restait quatre balles. Elle n'avait pas peur d'utiliser son arme, mais ce n'était pas quelque chose de jouissif chez elle de faire gicler le sang de chaque personne qu'elle croisait.
  
  "Ne me force pas à tirer, je n'ai pas envie de gaspiller mes balles quand on peut arranger les choses différemment. Recule, s'il te plait."
  
  En fixant les yeux azurs de l'inconnu, elle se demanda un instant comment il vivait, au quotidien, dépendant de quelques gélules blanches. Avait-il une vie sociale, ou une famille? Avait-il un but quelconque dans la vie ? Son coeur battait-il pour autre chose que la drogue ? Les questions effleuraient ses lèvres, mais elle les garda malgré tout hermétiquement fermées, ravalant tous les mots qui se battaient pour sortir de son palais.
  
  Elle avait suivi quelques cours de "psychologie-sur-le-tas" en observant Fabio mener des interrogatoires, et savait donc qu'il était dangereux de parler et d'envoyer un océan de paroles pour noyer la personne alors qu'elle venait de lui faire une demande particulièrement contrariante. Dans le cas présent, reculer alors qu'il se croyait le maitre de la situation.
  
  D'ailleurs, vouloir à tout prix la domination ? Car il était clair que depuis le début, il aimait la dominer. Quand elle s'était assise, il s'était approché dun pas sûr, comme pour regarder de haut la ville....et elle-même. Elle n'avait rien contre -en fait ça lui faisait plutôt plaisir qu'on la regarde- mais elle n'appréciait pas qu'on la domine comme ça. Peut-être que c'était cette connerie congénitale qui frappait tous les hommes et qui se nommait fierté masculine ? Quoi qu'il en soit...recule, et je baisserai mon arme.
  
  Je ne te veux pas de mal, crois-moi.

Elle insistait toujours et encore.

" Ne me force pas à tirer, je n'ai pas envie de gaspiller mes balles quand on peut arranger les choses différemment. Recule, s'il te plait. "

Sache que je suis bien plus appréciable drogué que sobre. La douleur me fait perdre les moyens.

Je fais peut-être peur ?

" Et bien si tu tiens tant que ça à être loin de moi, tu n'as qu'à reculer, toi. "

Ou sinon c'est moi qui vais te demander de reculer, tiens.

Elle n'en était pas capable, et il savait qu'il avait raison. De toute façon, s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il ne mourrait pas aujourd'hui. Il en était certain.

Mais il était confiant.

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Et bien si tu tiens tant que ça à être loin de moi, tu n'as qu'à reculer, toi. "
  
  Pour la première fois depuis longtemps, la patience d'Heather si durement acquise commençait à s'effilocher, et l'adrénaline commençait à se répandre dans ses veines. La jeune fille détestait cette sensation à la fois brûlante et glacée, de celles qui vous font battre le coeur un peu trop vite. Pourtant, le garçon ne semblait pas remarquer l'agitation biologique qui remuait l'ex-mafieuse de l'intérieur. Il avait les épaules un peu affaissées, mais il semblait confiant.
  
  Crétin.
  
  Que croyait-il ? Qu'Ethan était un jouet ? C'était un vrai flingue, et bien que magique, il avait autrefois appartenu à Fabio. C'était en partie pour ça qu'Heather y tenait à ce point...Mais il avait tué. Ce pistolet avait envoyé plus d'une personne obtenir un tête-à-tête avec Lucifer, et elle savait l'utiliser. Elle hésita un instant, puis croisa le regard glacé de l'inconnu, et ce fut de trop. Avec toute sa peur mêlée de colère froide, elle appuya sur la détente.
  
  Pan.
  
  Le sang gicla de l'épaule de Lewis, qui sous l'effet de la balle avait finalement reculé. Un sourire satisfait s'afficha sur les lèvres d'Heather, qui baissa son arme encore brûlante. Elle avait volontairement tiré dans le bras pour ne pas abattre un homme qui ne lui avait pas fait du mal. Mais voilà qui était fait. Désormais, il savait qu'elle n'avait pas peur de son joujou adoré. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il ne tarderait pas à gagner de bons gros symptômes façon grippe ou gastro qui le harcèleraient une journée.
  
  Bon, en revanche, maintenant, il saignait bien, et ça lui faisait un peu mal au coeur. Il l'avait provoquée, elle avait répondu, et maintenant ? Elle était calmée, mais sans doute pas lui. Il utiliserait probablement son pouvoir pour se venger, mais tant pis, elle devait assumer. Elle rangea son arme dans son fourreau, et se rassit dans le soleil couchant. Sa voix était égale, sans méchanceté.
  
  "C'est tout de même malheureux d'avoir dû en arriver là pour que tu recules. Dans tous les cas...tu veux un mouchoir pour éponger le sang...?"
  
  Parce qu'un peu de politesse ne fait pas de mal. Et aussi parce qu'elle avait formulé la question en mettant bien l'intonation à la fin. Elle aurait bien aimé connaître son prénom. Juste pour savoir. D'ailleurs, en gage de bonne volonté...
  
  "Ah, et tu t'en fiches probablement, mais je m'appelle Heather."
  
  Pourquoi m'avoir forcée à ça ?

Aller, baisse ton arme.

Pan.

Elle m'a tiré dessus ?!

" C'est tout de même malheureux d'avoir dû en arriver là pour que tu recules. Dans tous les cas...tu veux un mouchoir pour éponger le sang...? "

Oh.

" Non merci. "

Sinon, je vais avoir des fibres sur la plaie, et multiplié mes risques d'infections déjà bien trop élevé.

" Ah, et tu t'en fiches probablement, mais je m'appelle Heather. "

Arrête de me parler s'il te plait.

" Enchanté Heather. Lewis. Lewis Elster. "

Ou non en fait.

Histoire de calmer un peu cette putain de douleur.

J'ai mal...

J'ai les idées floues.

Et pourquoi pas, hein ?

'' Si tu tiens... à... ton arme,... fais... attention. ''

L'azote.

Si je le veux bien sûr.

Tiens tu à ce pistolet plus qu'à ta vie ? Tu m'en donnes l'impression...

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Enchanté Heather. Lewis. Lewis Elster. "
  
  Ironie.
  La voix du drogué inconnu - qui ne l'était plus tant que ça, en fait - débordait de sarcasmes et de méchanceté à peine refoulée. Il devait avoir vraiment mal, sur le coup. Et ça n'était pas terminé, loin de là. Alors qu'elle s'attendait à le voir éponger sa blessure ou même esquisser le moindre geste pour arrêter l'hémorragie, elle le vit sortir....une lame de rasoir aiguisée.
  
  Quoi ?
  
  Heather le regarda avec une expression à mi-chemin entre le choc et l'incrédulité totale. Pourquoi une lame de rasoir ? Et surtout, pourquoi se charcuter le bras? Cela lui faisait-il plaisir d'ajouter encore un peu de sang à ce qui avait déjà giclé ? Faisait-il partie de ces psychopathes kiemlesankigicle? Puis, presque comme une illumination, elle comprit. En fait, il tentait de retirer la balle. Mais pourquoi n'allait-il pas à l'hôpital, dans ce cas ?
  
  Au moment exact où cette pensée s'infiltrait dans le cerveau d'Heather, Lewis retirait la balle de la plaie, la laissant rouler dans un petit bruit métallique. Par contre, il avait bien détruit ce qui lui restait de chair. Il se leva en vacillant, avalant une troisième gélule le sourire aux lèvres. Cependant cela ne dura pas car il ferma les yeux, sans doute déconcentré par les symptômes qui arrivaient.
  
  Il les rouvrit soudain, une lueur déterminée dans ses yeux clairs. Il envoya ce qui ressemblait à une menace d'une voix éraillée, sans doute abîmée et serrée par la douleur. Des volutes blanchâtres s'échappaient de ses mains comme de la vapeur.
  
  '' Si tu tiens... à... ton arme,... fais... attention. ''
  
  Et avant que l'ex-mafieuse ait pu agir, le drogué lui tomba dessus. Contrairement à ce à quoi elle s'attendait, elle n'était pas la cible de cette attaque intempestive. Non, la véritable cible....c'était Ethan. Son précieux pistolet, entre les mains de cet individu. Entouré d'une vapeur blanchâtre. Une boule glacée serra son ventre, et la jeune fille sentit un vent de panique sur elle.
  
  Ethan était l'arme de Fabio.
  Et s'en prendre à Ethan, c'était s'en prendre à Fabio.
  
  Non. Elle ne pouvait l'envisager.
  
  "C'ets bon. Tu as gagné. Je suis désolée, ça ne servait à rien de te tirer dessus alors que tu n'avais pas montré la moindre menace."
  
  Sa voix était sincère, mais elle avait le souffle court. C'était peut-être stupide d'être attachée à ce point à un pistolet, mais ça avait une valeur plus que symbolique pour elle. S'il était détruit...c'était le dernier souvenir de Fabio qui disparaitrait. Non.
  
  "Pour les symptômes que tu dois ressentir actuellement, ils ne dureront que 24 heures, tu iras mieux demain. (un silence, puis à nouveau sa voix qui s'élève) s'il te plait, ne lui fais aucun mal."
  
  Peu lui importait de parler d'Ethan comme d'un humain. Tout ce qu'elle voulait, c'était récupérer son arme en bon état. Quelle genre de mafieuse était-elle, pour se faire prendre son arme? Avait-elle tout oublié, depuis le temps ? Fabio l'aurait littéralement détruite pour une connerie pareille.
  
  Désolée, chef.

" C'est bon. Tu as gagné. Je suis désolée, ça ne servait à rien de te tirer dessus alors que tu n'avais pas montré la moindre menace. "

" Pour les symptômes que tu dois ressentir actuellement, ils ne dureront que 24 heures, tu iras mieux demain... S'il te plait, ne lui fais aucun mal. "

la

Headshotage.

" Pan ! "

" Quelle mort... stupide... de mourir par les balles... de sa propre arme. "

Vertige...

Et merde.

En espérant que cela soit vrai : ce qui ne nous tu pas nous rend plus fort.

Et toi Heather, as-tu beaucoup souffert dans ta vie ? Es-tu des forts ou des faibles ?

Non. Les chances d'en sortir vivant étaient trop incertaines.

" Pourquoi cette... arme ? "

" Même si ça ne dure qu'un jour... Je suis contagieux ? "

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Pan ! "
  
  Mais aucune balle ne sortit lorsqu'il appuya sur la détente. Tout comme Fabio, Ethan ne se serait jamais retourné contre Heather. Même s'il affirmait autrefois haut et fort le contraire, la jeune fille savait qu'il n'aurait jamais réussi à appuyer sur la détente. On ne tuait pas si facilement son équipier, surtout quand on avait tout partagé avec lui. Par ailleurs, elle avait en quelque sorte hérité de l'arme de son chef ainsi que de sa voiture, les deux objets auxquels il tenait le plus. L'aurait-il fait dans un cas contraire...?
  
  " Quelle mort... stupide... de mourir par les balles... de sa propre arme. "
  
  Sortant de ses pensées mélancoliques, Heather fixa ses yeux de glace dans les iris fiévreux et gris de Lewis, qui haussa les épaules. Il se leva, pas très stable, et retira la fumée blanche de l'arme, allant la déposer sur le toit. Puis soudain, ses jambes lâchèrent et il poussa un petit gémissement. L'ex-mafieuse comprit qu'il avait perdu beaucoup de sang, et qu'il ne tiendrait pas longtemps. Alors qu'elle était sur le point de l'aider malgré ses réticences, il toucha sa blessure de son bras valide.
  
  Et Heather comprit soudain. Lewis Elster avait probablement un contrôle sur les matières organiques, les molécules ou elle ne savait quoi d'autre. En fait, ça ne l'intéressait pas. Il y a certaines choses tellement dangereuses qu'on préfère ne pas les savoir. En tout cas, ça avait l'air efficace, car il se détendit un peu. Il ferma les yeux en respirant profondément, puis il parla d'une voix calme.
  
  " Pourquoi cette... arme ? "
  
  Mais avant qu'elle ait pu répondre, il enchaîna.
  
  " Même si ça ne dure qu'un jour... Je suis contagieux ? "
  
  Il voulait donc savoir pourquoi elle était tellement attachée à son arme, pourquoi elle y tenait presque plus que sa propre vie, et si jamais il était contagieux. Des questions totalement opposées, mais qui serrèrent tout de même le coeur de la jeune fille. Pourquoi avait-il fallu que cette centrale explose ? Pourquoi est-ce que rien...n'était resté comme avant ? Pourquoi se sentait-elle si seule ?
  
  "Non. Non, tu n'es pas contagieux."
  
  Sa voix était calme, presque banale, emplie de tristesse. Non, il n'était pas contagieux. Elle se demanda un instant ce que ça pouvait lui faire, puis elle se souvint que contrairement à elle, tout le monde n'était pas seul au monde. Une voiture et une arme. C'était tellement ironique que ça lui donnait envie de pleurer, tiens. Tout ce qui lui restait de Fabio, c'était un flingue et une BMW. C'était donc ça, le prix d'une vie ?
  
  "C'était l'arme de mon ancien équipier. Il est mort, maintenant, et c'est tout ce qu'il me reste de lui. En dehors de sa voiture. (elle regarda un instant Ethan, puis reprit la parole.) C'est assez pitoyable comme fétichisme, non ?"
  
  Non, ce n'était pas de ces questions qui attendent forcément une réponse gentille. Heather se trouvait elle-même un peu misérable, à s'occuper ainsi d'objets, mais c'était plus fort qu'elle. C'était comme ça qu'elle se sentait mieux. C'était comme ça qu'elle avait le sentiment d'être avec Fabio.
  
  C'était tellement stupide.

"C'était l'arme de mon ancien équipier. Il est mort, maintenant, et c'est tout ce qu'il me reste de lui. En dehors de sa voiture.... C'est assez pitoyable comme fétichisme, non ?"

Pitoyable : qui aspire à la pitié.

Non, ce n'est pas pitoyable.

point de rattache

Elle

" La centrale n'a pas arrangé nos affaires. "

La barrière.

Maintenant, ils n'existaient plus. Ils avaient été raillés de la population.

Pour protéger notre bel environnement, nous avons placé sous vide Nightfield dont la centrale vient d'exploser. Il n'y a pas de survivants.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Et Nightfield en est le parfait exemple.

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- Il soutenait son regard.
  
  Bleu glace contre gris clair. Puis il jeta un coup d'oeil à Ethan, mais avec un air différent. Cette fois-ci, ses yeux avaient quelque chose de brillant, moins ironique qu'avant. Heather se demanda un instant s'il tentait d'imaginer l'histoire que cachait ce malheureux flingue, teinté de rouge sous le soleil couchant, puis elle décida de détailler un peu Lewis. Peut-être qu'elle pourrait mieux le cerner...?
  
  Elle remarqua assez rapidement une chaîne argentée entourée à son poignet, ornée d'une croix en argent. Un bijou remarquable, ciselé avec une grande précision. L'ex-mafieuse avait vu nombre de joyaux, d'ornements ou d'accessoires au cours de ses années dans le crime organisé ; mais elle avait toujours eu un certain instinct quant à savoir la valeur sentimentale d'un objet.
  
  Elle ne doutait pas une seconde que ce simple bracelet était très précieux au jeune homme aux cheveux blancs. Un truc dans le style souvenir, quelque chose qui lui donnait un but dans la vie, ou alors le détenteur de nombreuses mémoires...Heather se demanda un instant à quel point il avait souffert, au cours de ces dernières années...avait-il perdu quelqu'un qu'il aimait, comme elle ?
  
  " La centrale n'a pas arrangé nos affaires. "
  
  Heather releva la tête, et suivit le regard de Lewis qui fixait l'horizon. Il avait plus que raison. L'Etat avait isolé Nightfield dans une barrière à la fois infranchissable et infrangible ; ce qui n'était pas normal faisait peur aux gens politiquement corrects...un soupir s'échappa des lèvres d'Heather, qui détourna le regard de la ligne infinie qui était leur frontière, et remarqua que les premières étoiles apparaissaient dans le ciel.
  
  Elle fouilla alors dans la poche intérieure de sa veste, et en sortit en cliquetant un petit trousseau orné d'une clé de voiture et d'un F stylisé monté en porte clé. F pour Fabio. S'adressant à Lewis, la mafieuse garda son regard fié dans les yeux pâles du drogué. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il accepte sa proposition, mais qui savait ?
  
  "Tu veux que je te ramènes chez toi en voiture ? En guise d'excuse pour tout à l'heure."
  
  Le ton de l'interrogation était clairement présent, et elle ne forçait pas une seconde le jeune homme à venir avec elle. Elle voulait juste faire preuve de bonne volonté, car malgré tout...elle se sentait assez proche de ce drogué, sur le plan du passé. Elle admira une dernière fois les reflets du soleil sur les clés avant qu'il ne se couche, puis elle leva à nouveau les yeux vers Lewis Elster.
  
  Le choix t'appartient.

Nous sommes un zoo

Elle

F

" Tu veux que je te ramènes chez toi en voiture ? En guise d'excuse pour tout à l'heure. "

Oui, Non ?

" Je veux bien. "

Elle

Messages : 340 Date d'inscription : 30/12/2010 Age : 30 Pseudo : Ninetales

- " Je veux bien. "
  
  Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, cette réponse fit plaisir à Heather. Probablement parce qu'elle se sentait encore coupable d'avoir tiré sur quelqu'un qui n'avait absolument rien fait...et qu'un de ses principes était de na jamais attaquer les civils non impliqués. Mourir par une balle perdue devait être quelque chose de rageant. Être au mauvais endroit au mauvais moment...
  
  Haussant les épaules, Lewis se releva en faisant une grimace ; il devait probablement souffrir, quoi qu'il ait fabriqué avec son sang. La mafieuse se releva à son tour, rangea son arme dans son fourreau et rajusta un peu sa veste avant de montrer le chemin à Lewis. Elle descendit les escaliers de fer abîmés, supposant que le jeune homme aux cheveux blancs la suivrait, et elle appuya sur le bouton le plus grand des clés de voiture. Un claquement caractéristique se fit entendre de la part de la voiture noire graée à quelques mètres.
  
  C'était une BMW 398i, noir métallisé, en excellent état, à levier de vitesse manuel. C'était avec cette voiture qu'Heather avait appris à conduire, avec cette voiture qu'elle avait vécu le plus d'émotions fortes, et aussi avec celle-ci qu'elle avait commis sa première infraction. Un excès de vitesse, 210 au lieu de 130 sur autoroute, au cours d'une course-poursuite avec la police que la mafia avait gagnée.
  
  Heather ouvrit la portière conducteur, et s'installa au volant. Elle mit le contact, et le moteur démarra doucement en ronronnant, comme un chat. Silencieux et efficace ; c'était probablement pour ça que l'ex-mafieuse aimait particulièrement cette voiture dont elle avait hérité. Puis elle s'adressa à Lewis avant de passer la première et de retirer le frein à main.
  
  "Tu loges où ?"
  
  Histoire que je puisse te déposer.

Chanter les deux pieds dans la merde. [feat. Lewis]

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